« Squid Game », la série Netflix qui s’inspire du prélèvement forcé d’organes en Chine

Par Lisa Bian
4 novembre 2021 22:16 Mis à jour: 4 novembre 2021 22:16

La scène commence avec un homme ensanglanté sorti d’une boîte et placé sur une table d’opération. Sans vérifier ses signes vitaux, un chirurgien ouvre rapidement le corps et expose les organes internes. « Prélevez-le ! », une voix ordonne. Un rein est alors arraché de l’abdomen, placé dans un sac rempli de liquide et envoyé au marché noir.

Cette scène macabre est tirée du cinquième épisode de la première saison de la série à succès mondial de Netflix, Squid Game. La série met en scène un concours fictif en six manches qui se déroule en Corée.

Dans cette série, des recruteurs recherchent 456 candidats et les invitent à concourir pour un prix de 38 millions de dollars. Les candidats sont sélectionnés pour leurs des difficultés financières, pour leurs endettements impressionnants ou, tout simplement, pour leur vie misérable qui les poussent à croire qu’ils n’ont plus rien à perdre.

Une fois que la partie commence, les candidats, jusque-là sans méfiance, sont choqués d’apprendre que les perdants paient de leur vie. Pendant le jeu, des surveillants armés et masqués tirent pour tuer tous ceux qui commettent des erreurs ou n’arrivent pas à la fin d’une manche. Les morts et les blessés sont emmenés dans des caisses en bois et incinérés. Les caisses de ceux dont les organes peuvent être sauvés sont marquées d’un point rouge et envoyées rapidement en salle d’opération.

Ce n’est pas la première fois que la Corée met en scène le prélèvement forcé d’organes. En 2012, le pays avait produit un film intitulé Traffickers, basé sur l’expérience réelle d’une Coréenne dont les organes ont été prélevés à des fins lucratives par des triades coréennes collaborant avec les douanes, la police et les hôpitaux chinois. TV North Korea a également tourné un documentaire intitulé « Kill to Live » (Tuer pour vivre) en 2017.

Dans une interview accordée à Epoch Times, Lee Seung Won, président de l’Association coréenne pour les transplantations d’organes éthiques, a avoué qu’il n’y avait actuellement pas de chiffres précis. Les autorités chinoises cachent les faits et les Coréens organisent leurs séjours hospitaliers par des voies non officielles. Le gouvernement coréen n’est pas en mesure d’estimer le nombre de ses ressortissants qui se rendent en Chine pour recevoir des greffes.

Dans le documentaire « Kill to Live », produit par le programme Investigative Report 7 de la chaîne sud-coréenne TV Chosun, l’équipe d’enquêteurs s’est rendue à l’hôpital central n°1 de Tianjin. La veille de l’arrivée de l’équipe, 8 étrangers avaient reçu des greffes.

Selon le documentaire, les Coréens se rendent en Chine pour des transplantations depuis les années 2000. Chaque année, plus de deux mille Coréens font le voyage. Selon le même documentaire, 32 000 Coréens en 2017 attendaient des greffes d’organes et beaucoup étaient prêts à payer d’énormes sommes d’argent.

Des personnes participent à un événement au cours duquel elles reproduisent les jeux de la série à succès de Netflix Squid Game, au centre culturel coréen d’Abu Dhabi, le 12 octobre 2021. (Giuseppe Cacace/AFP via Getty Images)

« Afin de déterminer le nombre exact de Coréens ayant reçu des greffes en Chine, nous nous efforçons d’avancer en coopérant avec le gouvernement et prévoyons de communiquer les résultats à la communauté internationale dès qu’ils seront disponibles », précise M.  Lee.

En juin, des experts du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme ont publié une déclaration selon laquelle ils étaient « extrêmement alarmés » par les informations faisant état de « prélèvements forcés d’organes » par le PCC sur des minorités, « notamment des pratiquants de Falun Gong, des Ouïgours, des Tibétains, des musulmans et des chrétiens ».

Selon la déclaration, des informations crédibles indiquent que les victimes sont soumises à des tests sanguins et à des examens d’organes sans leur consentement. Les résultats des tests sont enregistrés dans une base de données de sources d’organes vivants en vue d’une future attribution. Le personnel médical chinois, notamment des chirurgiens, des anesthésistes et des professionnels du secteur public, participe au prélèvement systématique d’organes.

En février 2020, l’hôpital populaire de Wuxi, en Chine, a réalisé sa première double transplantation pulmonaire sur un patient de 59 ans dont les poumons étaient endommagés par le virus du PCC, à l’origine du Covid-19.

Selon un rapport de 2016 publié dans le Journal of Biomedical Research, sur les 1 million à 1,5 million de citoyens chinois qui ont besoin d’être greffés chaque année, moins de 10 000 parviennent à recevoir un organe qui leur convient.

En juin 2019, le China Tribunal, une tribunal international indépendant basé à Londres, a conclu que les organes des prisonniers de conscience sont prélevés de force à grande échelle, parfois alors qu’ils sont encore en vie. Les organes sont utilisés pour alimenter un trafic de transplantation en pleine expansion génèrant environ 1 milliard de dollars par an. Leur rapport indique que « les pratiquants de Falun Gong sont l’une, voire la principale, source d’approvisionnement en organes ».


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