Les attaques contre le transport maritime se poursuivent au large du Yemen avec un autre cargo pris pour cible par les Houthis

Par Ryan Morgan
6 mars 2024 10:48 Mis à jour: 8 mars 2024 04:01

Le 4 mars, les forces terroristes houthies ont frappé un autre cargo naviguant près du Yémen, déclenchant un incendie à bord du navire à destination de Djibouti.

Le porte-conteneurs MSC Sky II, exploité par la Mediterranean Shipping Company (MSC), a été la cible de deux missiles balistiques antinavires lancés depuis le Yémen le 4 mars, alors qu’il s’approchait de la ville portuaire d’Aden, dans le sud du Yémen.

Le Commandement central des États-Unis (CENTCOM), commandement de combat chargé des opérations militaires américaines au Moyen-Orient, a indiqué que le porte-conteneurs battant pavillon libérien et appartenant à la Suisse a été attaqué vers 16 heures, heure locale, le 4 mars. Selon le CENTCOM, l’un des deux missiles a endommagé le navire marchand. Néanmoins, le porte-conteneurs a poursuivi son voyage de Singapour à Djibouti sans demande d’assistance.

MSC a déclaré que son navire se trouvait à environ 137 km au sud-est d’Aden et à 274 km à l’est-sud-est du détroit de Bab al-Mandab lorsqu’il a été touché.

« Le missile a provoqué un petit incendie qui a été éteint et aucun membre de l’équipage n’a été blessé. Le navire poursuit actuellement son voyage vers Djibouti et arrivera aujourd’hui pour un examen plus approfondi », ont annoncé les propriétaires du navire le 4 mars.

Les responsables houthis ont revendiqué l’attaque du 4 mars contre le navire marchand. Depuis des mois, les Houthis prennent pour cible des navires qu’ils croient affiliés à Israël et à ses alliés, afin de faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses opérations militaires dans la bande de Gaza.

Les Houthis, également connus sous le nom d’Ansar Allah, sont une faction terroriste chiite islamique zaydite qui combat par intermittence le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et ses alliés saoudiens depuis des années. En 2014, la faction a pris le contrôle de la capitale yéménite, Sanaa. Alors que la guerre civile yéménite s’est tempérée ces derniers mois avec l’instauration d’un cessez-le-feu dans le pays, les Houthis ont tourné leur attention vers les combats qui se déroulent actuellement dans la bande de Gaza.

Le gouvernement américain estimait à un moment que les Houthis étaient une organisation terroriste. La faction yéménite a été inscrite sur la liste des organisations terroristes étrangères et des entités terroristes mondiales spécialement désignées (SDGT) dans les derniers jours de la présidence de Donald Trump, en janvier 2021. L’administration Biden a révoqué les appellations de terrorisme en février 2021, mais a réappliqué la désignation SDGT contre le groupe en janvier, alors que les attaques des Houthis sur le trafic maritime se poursuivent.

Les dirigeants houthis ont affirmé que l’attaque contre le MSC Sky II coïncidait avec des attaques de missiles et de drones visant des navires de guerre américains opérant dans la mer Rouge voisine.

Les perturbations du transport maritime par les Houthis se poursuivent

Le CENTCOM a indiqué qu’un missile balistique antinavire avait été lancé depuis le Yémen en direction du sud de la mer Rouge vers 2 heures du matin, heure locale, le 4 mars, mais que le missile avait touché l’eau sans endommager les navires de guerre ou les navires commerciaux américains naviguant dans cette voie maritime. Le CENTCOM n’a pas évoqué d’autres attaques menées par les Houthis le 4 mars, mais a indiqué que les forces américaines avaient mené des frappes contre des sites présumés de lancement de missiles par les Houthis à l’intérieur du Yémen vers 20 heures, heure locale, à la même date.

Les Houthis ont attaqué d’autres navires commerciaux opérant dans la région, bien qu’ils ne leur aient souvent infligé que des dommages mineurs. Le 18 février, un missile des Houthis a frappé le Rubymar, un vraquier britannique, causant des dommages plus graves qui ont contraint l’équipage à abandonner le navire. Le Rubymar a dérivé pendant près de deux semaines avant de sombrer le 1er mars, ce qui en fait le premier navire coulé par le groupe terroriste dans le cadre de sa campagne de pression contre Israël et l’Occident.

Quelques heures après avoir frappé le Rubymar, les Houthis ont également abattu un drone américain MQ-9 Reaper opérant au large des côtes du Yémen.

Lors d’une conférence de presse tenue le 20 février, la porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh, a déclaré que les attaques des Houthis étaient de plus en plus sophistiquées. Bien que les forces américaines aient intercepté certains drones et barrages de missiles des Houthis et frappé des sites de lancement présumés au Yémen, Mme Singh a reconnu que « parfois, les attaques passent ».

Le gouvernement américain soupçonne depuis longtemps l’Iran de fournir [des armes] et de financer les Houthis. Le régime islamique iranien s’est réjoui des attaques menées par les Houthis, mais a nié jusqu’à présent armer le groupe ou l’aider à planifier ses attaques.

À deux reprises en janvier, le CENTCOM a signalé que les forces américaines ont mis la main sur des cargaisons d’armes iraniennes présumées destinées, selon elles, aux Houthis du Yémen. Deux marines américains de la SEAL (la principale force spéciale de la marine de guerre des États-Unis, ndlt) sont passés par-dessus bord et se sont perdus en mer lors d’une opération d’arraisonnement nocturne, menée le 11 janvier, pour intercepter l’une de ces cargaisons d’armes iraniennes présumées. Le ministère américain de la Justice a inculpé quatre ressortissants étrangers dans le cadre de ce raid maritime du 11 janvier.

Le naufrage du Rubymar et la poursuite des attaques contre d’autres navires commerciaux pourraient entraîner une hausse des coûts du transport maritime international. Les attaques ont déjà incité des géants du transport maritime, tels que Maersk et Hapag-Lloyd, à interrompre les transits en mer Rouge, en voyant les navires faire le tour du continent africain plutôt que d’emprunter la route plus courte, mais potentiellement plus dangereuse, de la mer Rouge et du canal de Suez adjacent.

Reuters a contribué à cet article.
De NTD News

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