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Les BRICS veulent que les pays « riches » financent la transition du monde entier vers le zéro émission nette

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Les chefs d'État et autres dirigeants des BRICS, de leurs pays « partenaires » et des organisations internationales posent pour une photo lors du sommet des BRICS à Rio de Janeiro, au Brésil, le 7 juillet 2025.

Photo: Pablo Porciuncula/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Lors du 17e sommet des BRICS qui s’est achevé le 7 juillet à Rio de Janeiro, les dirigeants des pays membres du groupe ont déclaré que les pays « riches » devraient payer pour aider les pays « pauvres » à effectuer leur transition vers la neutralité carbone.
Fondé par la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, le groupe des BRICS a été rejoint en 2024-2025 par l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Indonésie en devenant les BRICS+. Au-delà des dix membres actuels, plusieurs autres pays ont récemment acquis le statut de « partenaires » du groupe qui se considère comme un contrepoids aux institutions dirigées par les pays occidentaux.
Dans la déclaration commune publiée avant la dernière journée du 17e sommet des BRICS, ses dirigeants ont indiqué : « Nous soulignons que garantir un financement climatique accessible, rapide et abordable pour les pays en développement est essentiel pour permettre des transitions justes qui combinent action climatique et développement durable. » En même temps, ils ont insisté sur le fait que le financement de la lutte contre le changement climatique « est une responsabilité des pays développés envers les pays en développement ».
Naturellement, cette « responsabilité » ne concerne pas les membres des BRICS comme la Russie ou la Chine, surtout que cette dernière est toujours officiellement considérée comme un « pays en développement » et bénéficie des avantages dans les organisations internationales. Et ce, malgré le fait que la Chine est aujourd’hui la deuxième puissance mondiale qui est en train de réaliser un vaste programme spatial et un titanesque projet « Initiative Ceinture et Route » (Belt and Road Initiative) visant à renforcer son influence géopolitique dans le monde entier. De plus, la Chine est de loin le plus grand pollueur mondial en termes d’émissions et de gaz à effet de serre et construit à toute vitesse de nouvelles centrales à charbon très polluantes.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, le financement climatique désigne tous les flux financiers liés à l’action climatique.
Lors de la dernière Conférence des Nations unies sur le climat (COP29) qui s’est tenue l’année dernière à Bakou, en Azerbaïdjan, les négociateurs ont déclaré qu’ils travaillaient pour atteindre l’objectif du financement climatique allant jusqu’à 1000 milliards de dollars par an en faveur des pays en développement, ce qui devrait remplacer l’objectif précédent de 100 milliards de dollars.
Les banques multilatérales de développement proposent également d’augmenter le financement climatique pour les pays à faible et moyen revenu jusqu’à 120 milliards de dollars par an d’ici 2030, conformément aux objectifs de l’accord de Paris sur le climat.
Parmi les dirigeants réunis à Rio figuraient le Premier ministre indien Narendra Modi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Le dirigeant chinois Xi Jinping a envoyé le Premier ministre Li Qiang à sa place.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a ouvert le sommet par un discours dans lequel il a établi un parallèle avec le mouvement des pays non alignés de l’époque de la guerre froide – un groupe de pays qui cherchaient à rester neutres et à éviter de s’aligner sur l’Occident ou le bloc soviétique.
« Les BRICS sont les héritiers du mouvement des pays non alignés », a lancé M. Lula. « Avec le multilatéralisme sous le feu des critiques, notre autonomie est à nouveau remise en question. »
Selon l’analyse publiée en juin par le Council on Foreign Relations, la Chine est le premier partenaire commercial de l’Amérique du Sud et une source majeure d’investissements directs étrangers et de prêts dans les domaines de l’énergie et des infrastructures, notamment grâce à son programme « Initiative Ceinture et Route ».
En juin, le Brésil et la Chine ont signé 20 accords de coopération dans les domaines de l’énergie, des sciences et technologies, de l’agriculture, du transport ferroviaire et dans d’autres secteurs, dont un investissement d’un milliard de dollars de la société chinoise Envision Energy pour produire du carburant aviation durable au Brésil.
Sun Guoxiang, professeur au département des Affaires internationales et du Commerce de l’université Nanhua à Taïwan, a expliqué en mai à Epoch Times que M. Lula « est depuis longtemps pro-Chine et attache une grande importance à l’établissement d’un ‘partenariat stratégique du Sud mondial’ avec la Chine ».
Selon M. Sun, le président brésilien, qui en est à son troisième mandat, a mis davantage l’accent sur le « multilatéralisme et la ‘dédollarisation’ ».
En matière de diplomatie, a poursuivi M. Sun, « Lula a tendance à approfondir la coopération avec les puissances non occidentales telles que la Chine et la Russie tout en évitant la confrontation directe avec les États-Unis ».
Le 6 juillet, Donald Trump a averti que les États-Unis imposeraient des droits de douane supplémentaires de 10 % à tout pays « s’alignant sur les politiques anti-américaines des BRICS ».
« Il n’y aura aucune exception à cette politique », a-t-il posté sur Truth Social.
Sans mentionner Donald Trump ou les États-Unis, les pays du BRICS ont indiqué dans leur communiqué commun que « la prolifération des mesures commerciales restrictives, qu’il s’agisse d’une augmentation aveugle des tarifs douaniers et des mesures non tarifaires ou d’un protectionnisme sous couvert d’objectifs environnementaux, menace de réduire encore davantage le commerce mondial, de perturber les chaînes d’approvisionnement globales et d’introduire une incertitude dans les activités économiques et commerciales internationales, ce qui pourrait exacerber les disparités économiques existantes et affecter les perspectives de développement économique mondial ».
Owen Evans est un journaliste britannique qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour les libertés civiles et la liberté d'expression.

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