Abaya et qamis interdits en classe «dès lundi»

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Photo: NICOLAS TUCAT/AFP via Getty Images
Les élèves se présentant à l’école en portant l’abaya ne pourront pas entrer en classe mais « seront accueillis » par les établissements scolaires, qui devront dès la rentrée « leur expliquer le sens » de cette interdiction, a déclaré jeudi le ministre de l’Éducation Gabriel Attal.
Ce dernier, qui avait annoncé dimanche l’interdiction de cette longue robe traditionnelle couvrant le corps portée par certaines élèves musulmanes, a souligné jeudi sur France Inter que la nouvelle règle concernerait également le port du qamis, version masculine de ce vêtement.
« Derrière l’abaya, derrière le qamis, il y a des jeunes filles, des jeunes garçons et il y a des familles. Des êtres humains avec qui il faut dialoguer, faire de la pédagogie », a estimé le nouveau ministre de l’Éducation. « Elles seront accueillies, ils seront accueillis et il y aura un échange avec eux pour leur expliquer le sens de la règle. Pourquoi est-ce qu’on prend cette décision. Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas porter l’abaya, le qamis, dans l’école », a poursuivi Gabriel Attal, précisant que « dès lundi » aucun de ces élèves ne pourra entrer en classe.
« Travail de médiation »
« La laïcité, c’est une des valeurs fondamentales de l’école de la République », a-t-il insisté, justifiant le calendrier de cette annonce, sa première avant même la rentrée, par ses « échanges avec les chefs d’établissements » qui étaient dans « l’attente d’une règle claire ». Dans certains établissements, « vous pouvez avoir plusieurs dizaines de personnes qui sont concernées » et les chefs d’établissement doivent être « accompagnés pour faire ce travail de médiation », a encore expliqué le ministre.
À cette fin, une note leur sera adressée « aujourd’hui » (jeudi), dans laquelle le gouvernement « clarifie la règle » : « Elle donne un certain nombre de pistes, de guides pour faire ce travail d’échange ». Un courrier sera également envoyé aux chefs d’établissements « à destination des familles » concernées, selon Gabriel Attal, qui n’en a pas livré le contenu.
L’annonce de l’interdiction de l’abaya, dans la continuité de la loi du 15 mars 2004 interdisant le port de tenues ou signes qui manifestent « ostensiblement une appartenance religieuse », a suscité la polémique notamment à gauche, où la France insoumise a promis d’attaquer la décision devant le Conseil d’État.

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