C’est un drame de l’isolement des plus pathétiques. Cela faisait trois ans que la vieille dame était décédée. Personne ne l’avait plus croisé depuis longtemps et nul ne s’en inquiétait. Son corps, qui a été découvert par les pompiers, se trouvait dans son appartement à Libourne (Gironde).
Tout a commencé par une fuite d’eau, le 31 décembre dernier, dans un commerce du rez-de-chaussée de la rue Gambetta à Libourne, rapporte Sud Ouest. Cette fuite a contraint les pompiers à forcer la porte de l’appartement de la septuagénaire. C’est là qu’ils ont découvert le corps momifié de la vieille dame. Âgée de 74-75 ans, celle-ci gisait sur son lit depuis environ trois ans, selon les premiers éléments de l’enquête.
Comment l’absence de cette femme a pu passer inaperçu ?
Nos confrères soulignent que la plupart des factures de cette locataire étaient réglées par prélèvement automatique. De plus, la septuagénaire n’était pas recensée dans les dossiers du centre communal d’action sociale, précise Philippe Buisson, le maire de Libourne. L’édile ajoute qu’elle n’était pas non plus recensée « dans les listes établies dans le cadre du dispositif grand froid ». Comme elle, des dizaines de personnes âgées sont dans ce cas, malgré les demandes répétées de la Ville pour inciter toute personne vulnérable à s’identifier auprès de ses services.
« La personne étant décédée depuis longtemps, il n’y avait plus d’odeur, rien qui puisse alerter les voisins », poursuit l’élu, qui confie avoir été « profondément perturbé » par cette affaire. Dans le voisinage, personne ne s’inquiétait de ne pas l’avoir vue depuis longtemps pour ceux qui la connaissaient, comme c’est le cas de la commerçante de la boutique Arlequin. Quant aux nouveaux arrivants, ils pensaient que l’appartement était inhabité. Sa voisine d’en face ne l’avait jamais croisée en trois ans. « Je n’avais pas idée. J’ai emménagé il y a quelques mois dans l’appartement du dessus. C’était toujours fermé, je pensais sincèrement qu’il n’y avait personne », reconnaît le propriétaire de l’un des logements.
« Cette dame est morte seule. La nature humaine, l’isolement amical et familial, l’absence de réflexes de prévention ont permis cela. Cela questionne la relation aux autres », conclut le maire de la ville.
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