Londres veut se passer des panneaux solaires chinois issus du travail forcé
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Cette photo prise le 19 juillet 2023 montre une vue générale d'un centre de détention présumé à Artux dans la préfecture de Kizilsu, dans la région du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine.
Le gouvernement britannique a introduit mercredi un amendement visant à interdire à son entreprise publique Great British Energy d’acheter des composants qui seraient liés au travail forcé, ce qui pourrait affecter les panneaux photovoltaïques chinois.
Cet amendement, porté par le ministre de l’Energie Ed Miliband, prévoit des mesures visant à garantir que « l’esclavage et la traite des êtres humains » n’interviennent pas dans les activités ou les chaînes d’approvisionnement de l’entreprise.
Ed Miliband, secrétaire d’État à la sécurité énergétique et à la réduction à zéro du Royaume-Uni, s’exprime au pavillon britannique le septième jour de la conférence sur le climat de la CCNUCC COP29, le 18 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan. (Sean Gallup/Getty Images)
Il doit encore faire l’objet d’un vote au Parlement.
« Le travail forcé imposé est tristement répandu dans toute la région (…) et au-delà »
La Chine est accusée par des organisations de défense des droits humains d’enrôler des Ouïghours dans des programmes de travail forcé liés à des chaînes d’approvisionnement internationales dans divers secteurs.
Pékin est aussi accusé depuis plusieurs années d’avoir interné plus d’un million de Ouïghours et membres d’autres minorités musulmanes au Xinjiang (nord-ouest de la Chine).
Cette photo prise le 2 juin 2019 montre des bâtiments du centre de services de formation professionnelle d’Artux City, considéré comme un camp de rééducation où sont détenues des minorités ethniques majoritairement musulmanes, au nord de Kashgar, dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. (GREG BAKER/AFP via Getty Images)
La région du Xinjiang produit de grandes quantités de polysilicium, un matériau clé dans l’industrie de l’énergie solaire.
Selon Luke de Pulford, directeur de l’Alliance interparlementaire IPAC, qui regroupe des parlementaires de plusieurs pays oeuvrant pour la démocratie, « le travail forcé imposé est tristement répandu dans toute la région (…) et au-delà ».
« Un peu d’espoir »
« La campagne a été longue et difficile, mais le gouvernement a donné aujourd’hui un peu d’espoir aux Ouïghours », a-t-il poursuivi, ajoutant que « la transition écologique ne devait pas se construire sur l’esclavage » de cette minorité.
Des manifestants ouïghours font face à la police turque alors qu’ils manifestent devant l’hôtel où séjourne le premier ministre chinois Wen Jiabao à Ankara le 8 octobre 2010. (ADEM ALTAN/AFP via Getty Images)
Mercredi, un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer s’est dit confiant sur le fait que cet amendement ne mettrait pas en péril les objectifs climatiques du gouvernement, qui ambitionne de décarboner son électricité d’ici 2030.