Ici pour le long terme : la manifestation s’intensifie au poste frontalier entre la Colombie Britannique et l’État de Washington

Par Jeff Sandes
18 février 2022 13:07 Mis à jour: 18 février 2022 13:07

SURREY, C.‑B. ‑ Malgré les bouchées doubles de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour empêcher un convoi de camions et d’autres véhicules d’établir une présence au poste frontalier de Pacific Highway à Surrey, en Colombie‑Britannique, un camion a tout de même réussi à franchir le barrage policier.

Le 12 février, une première vague d’une vingtaine de véhicules commerciaux ou personnels ont franchi le barrage avant que des renforts de police ne soient dépêchés pour bloquer l’accès à l’intersection située à huit pâtés de maisons au nord de la frontière, puis à 16 pâtés de maisons.

Le seul camion, un Ford F‑350 blanc, a immédiatement été assailli par des policiers à pied pour empêcher son conducteur d’avancer.

Cependant, les manifestants ont croisé leurs bras les uns avec les autres, créant une chaîne et encerclant la police après avoir entonné l’hymne national, tandis que d’autres dégageaient des centaines de personnes pour permettre au conducteur de se frayer un passage jusqu’aux autres véhicules, qui avaient traversé avant que la GRC ne renforce le blocus.

Un agent de la GRC dirige un camion à travers l’embouteillage alors que des manifestants protestent sur l’autoroute 15, près du poste frontalier du Pacific Highway à Surrey, en Colombie-Britannique, le 12 février 2022. (Jason Redmond/AFP via Getty Images)

Le conducteur, qui n’a pas donné son nom, a déclaré à Epoch Times que son entrée dans la « zone interdite » était indispensable pour démontrer l’importance des convois et des manifestations en cours, à d’autres postes frontaliers et aussi à Ottawa.

« Je suis ici pour le long terme », a‑t‑il déclaré. « Tout le monde devrait se lever de son canapé et venir ici. Qu’est‑ce qu’on va être obligé de faire [plus tard] si on ne se lève pas maintenant pour nos libertés ? »

Colby Seiz a été le premier poids lourd à franchir le blocus le 12 février avec son énorme plate‑forme Oshkosh.

« J’ai juste démarré et les Canadiens qui avaient déjà de la pratique ont commencé à ouvrir [la voie] », a déclaré M. Seiz à Epoch Times. « C’était comme Moïse et la mer Rouge qui s’ouvre devant lui, et nous étions aptes à y aller. »

M. Seiz faisait partie du convoi qui a commencé à Chilliwack, en Colombie‑Britannique, et qui s’est étendu sur environ 40 kilomètres (25 miles), d’autres personnes se joignant au convoi à l’approche de Surrey. Il a estimé que des « milliers et des milliers et des milliers » ont rejoint le convoi. D’autres manifestants ont déclaré qu’il s’étendait sur plus de 90 pâtés de maisons.

Toutes les jonctions et bifurcations au nord de la frontière américaine étaient bouchées, les véhicules du convoi essayaient de trouver d’autres itinéraires pour atteindre le rassemblement, mais beaucoup ont finalement dû à se garer à plus d’un kilomètre et marcher, ou abandonner et rentrer chez eux.

Bien que la route principale menant au poste frontalier de Pacific Highway ait été fermée le 12 février, la frontière reste ouverte. L’Agence des services frontaliers du Canada a indiqué cependant que les voyageurs devaient utiliser « un autre point [de passage] toujours en état de marche » jusqu’à ce que la route soit dégagée.

En ce qui concerne le franchissement du barrage, la GRC a déclaré dans un communiqué qu’un tel comportement ne serait « pas toléré » et ferait l’objet de poursuites.

La police a arrêté quatre personnes pour diverses obstructions à la voie publique le 13 février.

La grande majorité des manifestants sont restés derrière les barrières de la police, avec de la musique très forte et des pancartes réclamant la fin des restrictions anti‑Covid.

Arborant un drapeau canadien, Pam Banks fait partie de ceux qui ont considéré de leur devoir de se rendre à la frontière.

« Je suis ici pour me battre pour notre liberté au Canada », a‑t‑elle déclaré dans une interview. « Je me bats pour que mes petits‑enfants puissent grandir comme j’ai grandi. Je veux juste retrouver mon pays et je suis ici pour soutenir tout le monde. »

James Topp manifeste contre les mandats Covid-19 au poste frontalier canado-américain de Pacific Highway à Surrey, en Colombie-Britannique, le 12 février 2022. (Jeff Sandes/Epoch Times)

L’adjudant James Topp a récemment été exclu de la Force de réserve du Canada pour avoir refusé de se faire vacciner contre le Covid‑19. Sa mission, a‑t‑il déclaré, consiste désormais à sensibiliser les gens à la menace qui pèse sur les libertés des Canadiens.

« C’est difficile pour moi en raison de la pression et de ce qu’on dira sur moi à cause de ce que je fais en ce moment, mais je pense que c’est la bonne chose à faire », a‑t‑il expliqué pour Epoch Times, soulignant qu’il parlait à titre individuel et ne représentait pas les forces armées.

« Je suis ici parce que je prends position contre les obligations gouvernementales imposées aux Canadiens qui choisissent de ne pas se faire vacciner pour pouvoir travailler », a‑t‑il ajouté.

M. Topp marchera jusqu’à Ottawa, en quittant Vancouver le 20 février, et sera peut‑être rejoint par d’autres personnes en cours de route. Il est en train de développer le site Web www.canadamarches.ca pour faire la chronique de son voyage.

« L’idée est de jeter un pavé dans la mare et, avec un peu de chance, créer une vague qui remontera jusqu’en haut », a‑t‑il déclaré.

Un conducteur (à gauche) lève son pouce en signe d’approbation aux manifestants qui circulent sur l’autoroute 15 en direction du poste frontalier du Pacific Highway à Surrey, en Colombie-Britannique, le 12 février 2022. (Jason Redmond/AFP via Getty Images)

« Nous sommes unis »

De l’autre côté de la frontière, des Américains se sont ralliés pour soutenir la manifestation contre le poste frontalier de Pacific Highway. Une poignée d’Américains se sont approchés des Canadiens depuis leur ville frontalière de Blaine, dans l’État de Washington, en brandissant des drapeaux américains et en acclamant leurs voisins.

Pendant ce temps, un convoi américain d’environ deux douzaines de camions de transport roulait le long de l’Interstate 5 pour offrir son soutien à la manifestation canadienne, selon Marcella Willia, une des animatrices du rassemblement.

« C’est un soutien. C’est la famille, et nous sommes unis », a déclaré Mme Willia dans un discours passionné, agrémenté d’extraits de la Charte canadienne des droits et libertés. « Merci à nos camionneurs canadiens, et puis‑je aussi dire merci aux camionneurs qui ont les yeux rivés sur le Canada ? »

Kanwaljit Singh est le cofondateur de la Sikh Freedom Alliance, un groupe oeuvrant pour les libertés à travers le monde. Au Canada, lui et son groupe soutiennent ardemment les camionneurs et leurs efforts pour obtenir l’abandon des mandats gouvernementaux. Mais son soutien sous-tend aussi d’autres motivations.

« Les médias ont catalogué ces manifestations et ce mouvement comme s’ils étaient du ressort de suprémacistes blancs dans un mouvement raciste, alors je veux faire échec à ce message de division », a‑t‑il déclaré.

« Vous ne pouvez pas nous cataloguer de la sorte. Je veux donc faire échec à ce message de division. Soutenir les camionneurs, nous voulons en faire partie parce que c’est pour nous tous. »

 

Un manifestant manifeste contre les mandats COVID-19 à la frontière canado-américaine près de l’autoroute du Pacifique à Surrey, en Colombie-Britannique, le 12 février 2022. (Jeff Sandes/ Epoch Times)

M. Singh explique avoir passé les deux derniers mois à parler aux membres de la communauté sikhe, qui souhaitent pratiquement tous la fin des mandats, mais qui ont souvent peur de s’exprimer. Il était donc prêt à le faire pour eux.

Selon lui, les membres de la communauté craignent de perdre leur emploi ou de ne plus pouvoir prendre l’avion pour l’Inde, et pour ceux qui essaient d’obtenir la citoyenneté canadienne, s’exprimer publiquement contre les restrictions gouvernementales pourrait compromettre cette possibilité.

« C’est pour cela qu’ils dépeignent cela comme du racisme, car si les minorités se lèvent avec la population générale pour former un front uni contre ces mandats, le gouvernement pliera », a‑t‑il déclaré.

M. Seiz a résumé l’attitude des quelques milliers de personnes qui ont réussi à se rendre à la frontière en ces termes : « Les Canadiens veulent simplement la liberté. Ils veulent être libres et ne pas se faire dicter ce qu’ils doivent faire. »

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