Lyon: Mila menacée par des militants d’extrême-gauche lors du rassemblement en hommage à l’enseignant tué à Arras

Par Emmanuelle Bourdy
19 octobre 2023 19:41 Mis à jour: 19 octobre 2023 21:46

Afin de rendre hommage au professeur de français Dominique Bernard – tué à coups de couteau par un homme de 20 ans fiché S ce vendredi 13 octobre dans un lycée d’Arras – un rassemblement s’est tenu place des Terreaux à Lyon (Rhône) ce lundi 16 octobre. Mila s’y était rendue, de même que Raphaël Arnault, le porte-parole de la « Jeune garde ». Ce dernier aurait agressé et menacé la jeune femme. 

Un rassemblement en mémoire à Dominique Bernard s’est tenu à Lyon ce lundi en fin d’après-midi, à l’appel de plusieurs organisations syndicales enseignantes. Des membres de l’organisation d’extrême gauche La Jeune Garde étaient présents. Ils auraient agressé Mila, jeune femme déjà victime de cyberharcèlement après avoir publié une vidéo polémique sur l’islam en 2020.

« Ils m’ont traitée de ‘p*** d’islamophobe’ et de ‘bouffonne de raciste’ »

« Je me suis faite agresser par les gens du rassemblement MDR, j’ai pas les mots », écrit Mila sur son compte X (anciennement Twitter). « Ça m’a lancé des menaces de ‘balles dans la tête’. Je suis allée en parler aux flics qui entouraient le rassemblement et évidemment ils n’ont pas bougé le petit doigt », déplore-t-elle dans un autre message également publié ce 16 octobre.

« Ils m’ont dit que je n’étais pas la bienvenue », poursuit-elle, soulignant avoir été traitée de « p*** d’islamophobe » et de « bouffonne de raciste ». « Ils m’ont crachée dessus et m’ont filmée en m’insultant de tous les noms », indique-t-elle encore. La jeune femme détiendrait un fichier audio confirmant ses propos, rapporte lyoncapitale.fr.

Sur son compte X, elle ajoute n’avoir « pas capté » que l’organisateur de ce rassemblement était « un syndic de gauche ».

« Je suis venue sans même me poser de questions. Pour moi, c’était un moment qui permettait à tout le monde de se rassembler autour de la victime pour le soutenir, avant même de revendiquer ses idéologies », souligne-t-elle encore sur X, partageant une vidéo de l’un des militants de l’Intersyndicale Éducation du Rhône, qui est à l’origine de ce rassemblement.

« Agressée et menacée » par « Raphael Arnault Leader de la jeune garde »

Dans un tweet posté ce 17 octobre, elle stipule avoir été « agressée et menacée » par « Raphaël Arnault Leader de la jeune garde » – un groupuscule d’extrême-gauche lyonnais – et ce, pendant la minute de silence, répond-elle à un internaute. « Lui qui a menacé de mettre une balle dans la tête d’Alice Cordier [la présidente du collectif féministe identitaire Némésis N.D.L.R. ] pendant le rassemblement pour Dominique Bernard », dénonce également Mila.

« Hier, alors qu’un terroriste tuait des innocents, j’ai été menacée de mort. On a menacé de me mettre une balle dans la tête si je venais à Lyon. L’auteur de cette menace n’est autre que Raphaël Arnault, leader du mouvement La Jeune Garde, qui a été reçu à l’assemblée nationale par la NUPES », a de son côté écrit sur son compte X Alice Cordier ce mardi, remerciant Mila « d’avoir eu le courage d’enregistrer l’extrait où il [la] menace ».

Aucun militant « n’a agressé qui que ce soit »

Sur X, le collectif féministe identitaire Némésis a demandé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de « s’occuper du cas de La Jeune Garde et de son leader revendiqué Raphaël Arnault ».

« Peut-il en toute impunité agresser une jeune femme menacée de mort par des milliers de personnes ? Peut-il en toute impunité menacer de mettre ‘une balle dans la tête’ d’une autre femme qu’il considère comme son adversaire politique ? » s’est par ailleurs interrogé le collectif.

De son côté, l’Intersyndicale Éducation du Rhône (CGT, CNT, FNEC FP FO, SGEN CFDT, SUD Éducation, UNSA…), assure dans un communiqué que « contrairement à une rumeur qui a pu circuler, aucun militant de Solidaires ni de Sud Éducation n’a agressé qui que ce soit au cours du rassemblement du 16 octobre », ainsi que le relate lyoncapitale.fr. L’Intersyndicale s’indigne d’avoir retrouvé la photo d’un de ses militants « jetée en pâture sur internet », précisant que celle-ci a aussitôt été « récupérée par certaines fractions de l’extrême droite qui ont cherché à exploiter le rassemblement pour leur propre agenda ». « Cette pratique lâche et abjecte de harcèlement vise à instiller la peur dans notre camp social », dénonce enfin l’Intersyndicale dans son communiqué.

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