Martin Hirsch propose de faire payer les soins hospitaliers aux non-vaccinés et s’attire les critiques

Par Emmanuelle Bourdy
28 janvier 2022 22:29 Mis à jour: 28 janvier 2022 22:29

Martin Hirsch s’est exprimé sur le plateau de l’émission C à Vous sur le sujet épineux de la gratuité des soins pour les non-vaccinés malades du Covid-19. Une question « délicate », en a convenu le directeur général de l’AP-HP, qui n’a pourtant pas mâché ses mots. Ses propos ont suscité de nombreuses réactions, aussi bien au sein de la classe politique qu’auprès de l’un de ses confrères.

Ce 26 janvier 2022, sur le plateau de C à Vous sur France 5, Martin Hirsch s’est interrogé sur l’éventualité de faire payer les soins aux personnes qui refusent de se faire vacciner contre le Covid. Il souhaite « associer la responsabilité à la solidarité dans les systèmes de protection sociale ».

Car ils mettent « doublement en danger les autres »…

Le directeur général de l’AP-HP avait déjà lancé un pavé dans la marre dans les colonnes du Monde, ce 25 janvier dernier, en se demandant s’il était « logique de bénéficier des soins gratuits quand on a refusé pour soi la vaccination gratuite et qu’on met doublement en danger les autres, en pouvant les contaminer et en pouvant prendre une place en soins intensifs nécessaire pour un autre patient ? »

Sur France 5, il a de nouveau abordé le sujet. « Quand un instrument de prévention gratuit est disponible, qu’il peut être utilisé, qu’il est reconnu par la communauté scientifique comme quelque chose d’utile et qu’on y renonce, est-ce qu’on y renonce sans en porter aucune des conséquences ? » a-t-il questionné, se demandant encore : « Est-ce qu’on tend la main pour soigner mais on dit qu’il n’y a aucune raison qu’il n’y ait pas de conséquences, alors qu’il y en aura pour les autres patients qu’on aura du mal à soigner et qui, eux, n’y peuvent rien ? »

Des comportements jugés « irresponsables » car ils « remettent en cause la solidarité de tous »

Estimant le débat « délicat », il a abordé la question sous un angle différent, en donnant l’exemple d’une pathologie pour laquelle il y aurait « un système de dépistage » devant être fait de manière régulière. Il a alors demandé : « Est-ce qu’on doit avoir exactement la même protection et le même taux de remboursement si on le néglige, que quelqu’un qui ne le néglige pas ? La question n’est pas évidente. »

Si Martin Hirsch s’interroge sur ce sujet brûlant, c’est parce qu’il ne « voudrait pas qu’un jour, on se dise que les dépenses de santé explosent parce qu’il y a toute une partie de comportements dits ‘irresponsables’ qui remettent en cause la solidarité de tous ». « Je ne veux fermer la porte de l’hôpital et du soin à personne : mais il faut être allié avec la responsabilité qui permet à tout le monde d’en bénéficier », a-t-il encore martelé.

Il a en outre fait la distinction entre la situation des non-vaccinés et celle de fumeurs ayant un cancer en raison de leur dépendance au tabac en précisant « qu’il y a une très grande différence et qu’on ne peut pas blâmer quelqu’un sur un comportement, une addiction ».

« L’abbé Pierre doit se retourner dans sa tombe… »

L’intervention du docteur Hirsch a provoqué de nombreuses réactions, notamment sur les réseaux sociaux. À commencer par le candidat à l’élection présidentielle Florian Philippot, qui a mentionné via Twitter : « Martin Hirsch veut faire payer les non-vaccinés pour qu’ils continuent d’être soignés ! On laisse crever les pauvres ? Ce genre de type dans un pays normal serait limogé sur le champ ! »

Si la candidate du PS a soutenu le professionnalisme de Martin Hirsch, elle a néanmoins estimé qu’il ne fallait pas « entrer dans ce type de démarche », préconisant d’« augmenter et poursuivre » la stratégie de la vaccination.

Olivier Besancenot a quant à lui fustigé les réflexions de Martin Hirsch en soulignant sur RMC que « ceux qui ont fermé 5700 lits d’hôpital en pleine crise sanitaire, même eux je ne leur souhaite pas de payer s’ils vont en réanimation. Même Emmanuel Macron, s’il va en réanimation, je ne lui souhaite pas de sortir son portefeuille. Monsieur Hirsch ferait mieux de baisser d’un ton et s’attaquer aux vrais problèmes ».

Le médecin urgentiste Gérald Kierzek a lui aussi été choqué par le discours de son confrère et a tweeté : « L’abbé Pierre doit se retourner dans sa tombe… », faisant ainsi allusion au poste de président d’Emmaüs France que Martin Hirsch a occupé de 2002 à 2007.


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