Quand la mauvaise science discrédite la bonne médecine

Par Ananda More
29 février 2020 21:44 Mis à jour: 1 avril 2021 15:46

Le Medical Research Council australien a-t-il été saisi en train de produire des recherches très problématiques pour discréditer l’homéopathie ?

Le message selon lequel l’homéopathie ne fonctionnerait pas a été martelé par les principaux médias et l’industrie médicale. Même pour ceux qui sont partisans de la médecine naturelle, le message selon lequel la médecine homéopathique serait scientifiquement inopérante semble résonner profondément. L’idée que la médecine diluée et potentialisée non seulement fonctionne, mais qu’elle est très efficace, semble absurde à première vue, surtout sous cet angle. L’homéopathie est-elle vraiment non scientifique ? Une analyse détaillée de la littérature médicale prouve le contraire. Il existe quelques études, des analyses documentaires systématiques [i] que l’industrie médicale et les médias ont considérées comme la base de leur récit. Voici le récit très important de l’une de ces études.

Une revue systématique publiée il y a cinq ans par le National Health and Medicine Research Council of Australia (NHMRC) a été utilisée dans le monde entier pour façonner la politique autour de la médecine homéopathique. Cette étude a utilisé une méthodologie très contestée, jamais vue auparavant ni depuis dans une revue systématique[ii] (j’y reviendrai plus loin). La déformation était si évidente et si prononcée qu’une demande de liberté d’information sur cette revue a conduit à la découverte qu’une étude de haute qualité avec une perspective plus positive pour l’homéopathie avait en fait été enterrée. Un complot et un drame de grande envergure, en effet !

Pourquoi est-ce important ?

L’homéopathie est une médecine qui occasionne des divergences d’opinions depuis sa création il y a plus de 200 ans par Samuel Hahnemann. La médecine conventionnelle a combattu l’homéopathie depuis lors, en particulier à une époque où elle était beaucoup plus populaire que l’allopathie.

Les médicaments homéopathiques sont peu coûteux à produire, ne peuvent pas être brevetés et sont faciles à reproduire. Il semble donc impossible d’atteindre les niveaux de profit stupéfiants que les sociétés pharmaceutiques sont habituées à gagner aujourd’hui avec des médicaments homéopathiques. C’est pourquoi le complexe médical industriel considère l’homéopathie comme une menace pour ses profits et sa pérennité. Je voudrais affirmer le contraire, à savoir que l’homéopathie, la médecine conventionnelle et d’autres formes de médecine traditionnelle peuvent toutes cohabiter dans le même espace et s’enrichir mutuellement de leur efficacité dans le monde réel, mais c’est un sujet qui fera l’objet d’un autre article.

Nous sommes entrés dans une ère où la médecine est basée sur des preuves. Mais comment pouvons-nous progresser en matière de politique de santé et de traitements appropriés lorsque la « base factuelle » elle-même est biaisée, frauduleuse et influencée par les profits ? Alors que le financement de la recherche en médecine naturelle est presque inexistant.

L’analyse documentaire produite par le NHMRC a été utilisée non seulement en Australie, mais aussi en Europe et aux États-Unis, pour façonner la politique de santé publique et l’opinion publique. Une recherche rapide sur Internet montrera combien de grands médias ont couvert l’histoire du rapport lors de sa publication en 2015. Des agences de presse prestigieuses, dont The Guardian, CBS et le Time magazine, ont toutes déformé les résultats en concluant à tort que l’homéopathie ne fonctionne pour aucune maladie. Le NHMRC est une autorité hautement reconnue sur laquelle s’appuient les praticiens de la santé, les décideurs politiques et les chercheurs. Alors que faire lorsque nos institutions publiques, créées pour défendre la vérité, ne sont plus fiables ?

Qu’est-ce qui ne va pas avec la revue du NHMRC ?

La revue prétend avoir examiné 1 800 études, mais en fait, elle n’en a pris en compte que 176, dont seulement 5 correspondaient à leurs seuils de qualité sans précédent, basés sur le nombre de participants à une étude. Ils n’ont examiné que les études qui comptaient plus de 150 participants. Bien que cela puisse sembler raisonnable à première vue, cela n’a en fait rien à avoir avec les normes du NHMRC pour d’autres essais, et cette taille d’échantillon minimum fixée n’a jamais été utilisée avant, ni depuis, car elle n’a aucun fondement scientifique[iii]. Les autres études de preuves publiées par le NHMRC n’ont pas de taille minimale de test pour la fiabilité. Le British Medical Journal (BMJ), l’une des revues les plus respectées au monde, fixe son minimum de qualité à 20 participants. Si l’on ajoute à cela le fait que ce nombre arbitraire a été décidé après avoir terminé une première analyse, l’accusation de partialité est difficile à rejeter [iv]. Vous pouvez avoir plus d’informations à ce sujet en ligne.

Concrètement, cela signifie que le NHMRC a très opportunément écarté les études les plus pertinentes et les plus fiables[v] que l’homéopathie a à offrir, comme l’étude de Reilly en 1986 sur le pollen avec un échantillon de 144 personnes[vi], et l’étude de Jennifer Jacobs sur la diarrhée pédiatrique au Népal avec un échantillon de 126 personnes[vii]. Selon l’Institut de recherche homéopathique, si le NHMRC avait effectivement utilisé le seuil de 20 participants fixé par le BMJ, 166 des 176 études considérées auraient été prises en compte[viii].

Le NHMRC a utilisé des critères de qualité additionnels, un système de notation dont la mécanique et les définitions n’ont jamais été divulguées, créant un manque important de transparence et de confiance dans leur évaluation.

La fraude

Lorsque l’association homéopathique australienne (AHA) a pris connaissance de ce rapport, elle a fait une demande d’accès à l’information pour mieux comprendre ce qui s’était passé avec cette étude. Ce qu’ils ont découvert était tout simplement incroyable – il y avait eu, en fait, une étude précédente, également commandée par le NHMRC. Cette deuxième étude avait été enterrée ! Quelles pourraient en être les implications, vous demandez-vous ?

Après une enquête plus approfondie, l’AHA a appris qu’un scientifique très respecté avait effectué le premier examen, le professeur Karen Grimmer, qui avait en fait élaboré les directives de qualité du NHMRC. Cette étude avait été bien accueillie, et pourtant le NHMRC l’a rapidement et silencieusement enterrée, tout en commandant une étude totalement nouvelle. Après une campagne ferme menée par l’Institut de recherche homéopathique (HRI), l’association australienne d’homéopathie, et une pétition qui avait recueilli près de 75 000 signatures, le NHMRC a finalement publié le premier rapport en août 2019[ix].

Qu’a-t-on trouvé dans le premier rapport ?

Le premier rapport d’étude a conclu qu’il existe des preuves encourageantes sur le pouvoir de l’homéopathie dans 5 pathologies : la fibromyalgie, les infections de l’oreille, les infections des voies respiratoires supérieures, les effets secondaires du traitement du cancer et l’iléus postopératoire (pour les gaz intestinaux après une chirurgie digestive). Je tiens à préciser que cela ne signifie pas que les preuves étaient négatives dans d’autres domaines, mais seulement qu’il n’y avait pas assez d’essais de haute qualité pour faire une évaluation correcte.

Il ne s’agit pas d’une preuve absolue que l’homéopathie fonctionne, mais on est loin de l’idée qu’il n’y a pas de preuves en sa faveur. La vérité est que nous devons faire plus de recherche, mais le financement de ce genre de travail est extrêmement limité. Même si l’excellence de la recherche s’étend lentement, nous avons encore un long chemin à parcourir et les scientifiques ont du mal à se construire une carrière tout en se concentrant sur les médecines alternatives. Et le rapport du NHMRC, publié en 2015, n’a fait qu’empirer les choses. Un message aussi négatif aux yeux du public a conduit à réduire encore les fonds disponibles pour les nouvelles études homéopathiques.

Si vous vous demandez si le premier rapport a été enterré pour des raisons de qualité, selon l’Institut de recherche homéopathique :

Le premier rapport est à l’état de projet et, en tant que tel, il ne constitue pas un document définitif « parfait ». Cependant, le rapport était suffisamment bien formé pour avoir été soumis à un examen par les pairs. Les demandes d’accès à l’information ont révélé qu’un membre du comité du NHMRC chargé de superviser le processus d’examen a estimé que le premier examen était de grande qualité en déclarant : « Je suis impressionné par la rigueur, la minutie et l’approche systématique de cette évaluation […] Dans l’ensemble, cet examen a fait l’objet d’un excellent travail et les résultats sont présentés de manière systématique, impartiale et convaincante. » (Professeur Fred Mendelsohn, Comité de travail sur l’homéopathie du NHMRC)[x].

Pour mettre de l’huile sur le feu, le NHMRC a publié le rapport avec les annotations de sa directrice générale, le professeur Anne Kelso. Ces notes insistent sur le fait que cet examen est de qualité médiocre (ce qui va à l’encontre des commentaires précédents du panel sur l’examen). L’auteur, le Dr Grimmer, n’a jamais eu la possibilité de répondre à ces notes avant la publication du rapport.

« Cela donne l’impression que le Pr Grimmer n’a pas suffisamment pris en considération la qualité des preuves examinées – une affirmation remarquable compte tenu de son expertise et de son expérience dans l’utilisation de l’approche FORM. En fait, le risque de partialité est l’un des facteurs que l’auteur aurait pris en compte pour attribuer une ‘note’ à la base de preuves pour chaque pathologie médicale (en la classant de A à D). Le risque de partialité est donc intégré dans l’ensemble des conclusions du rapport, en plus d’être présenté directement dans le texte principal de chaque chapitre. »[xi]

Juste pour le réaffirmer, le Dr Grimmer est considérée comme une experte de premier plan dans l’approche FORM[xii] le cadre que le gouvernement australien a adopté pour l’élaboration des lignes directrices, il est malvenu de supposer que son travail soit de qualité inférieure, ces commentaires représentent une tentative mesquine de discréditer le rapport et de sauver la face.

Alors, que signifie tout cela ?

En substance, les résultats de cette mauvaise conduite ont d’énormes ramifications. Ils montrent clairement que la base de preuves sur laquelle la médecine moderne prétend se fonder n’est pas objective. Il existe des forces aux ressources insondables qui travaillent dur, secrètement et avec un plan stratégique à long terme pour manipuler la base de preuves afin de protéger et d’accroître leurs profits. Tout ce que nous dit l’industrie médicale doit être considéré sous l’angle du protectionnisme et des profits. Malgré de nombreuses découvertes importantes, nous devons nous interroger sur les motifs derrière les propos à caractère scientifique que les médias diffusent. Il est presque impossible de passer au crible tout cela sans une base scientifique solide et sans disposer de beaucoup de temps, ce que le citoyen moyen ne peut pratiquement pas faire. C’est grâce à des organismes de surveillance comme l’Institut de recherche homéopathique que cette information est diffusée. Mais, compte tenu de l’importance des enjeux pour les entreprises médiatiques – qui dépendent du financement de la publicité pharmaceutique – il n’y a pratiquement aucune chance que cette information obtienne la diffusion généralisée et complète qu’elle mérite.

Ananda More : Après une guérison apparemment miraculeuse de sa dépression grâce à l’homéopathie, elle a décidé de consacrer sa vie à ce système médical. Elle a commencé sa pratique homéopathique professionnelle en 2005 en se spécialisant dans l’autisme, les lésions dues aux vaccins et l’immunité. En tant que propriétaire de Riverdale Homeopathy, un dispensaire, une librairie et une clinique homéopathiques, elle est intrinsèquement liée à la communauté homéopathique. Cet article a été publié pour la première fois sur GreenMedInfo.com

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