Montargis : armé d’une épée médiévale, il défend sa demeure et ses proches le soir des émeutes

Par Emmanuelle Bourdy
7 décembre 2023 14:18 Mis à jour: 7 décembre 2023 15:51

Fin novembre, l’émission Envoyé spécial diffusée sur France 2 avait pour thème « Émeutes : petites villes, grand chaos ». L’occasion pour le magazine d’investigations de revenir sur les graves débordements ayant fait suite à la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué à Nanterre par un policier après un refus d’obtempérer.

Dans un extrait de l’émission Envoyé spécial, diffusée sur France 2 ce jeudi 30 novembre, un père de famille résidant à Montargis (Loiret), a raconté comment il est parvenu à chasser les émeutiers entrés par effraction dans sa maison lors des violentes manifestations qui ont secoué de nombreuses villes de la France entière, après la mort de Nahel Merzouk.

Il descend en caleçon, une épée médiévale à la main

Le chef d’entreprise et père de cinq enfants, qui habite cette ville de 15.000 habitants, a expliqué face à la caméra que dans la nuit du 29 au 30 juin dernier, son pavillon était « le seul à avoir été attaqué ». Des assaillants ont enfoncé son portail en chêne massif « pour tenter de voler sa voiture de luxe », une Tesla.

Lorsqu’il a réalisé que des individus s’étaient introduits chez lui, il s’est saisi de son épée, très lourde mais peu tranchante –, il s’agissait de l’épée utilisée lors de cours d’escrime médiévale durant sa jeunesse – puis il est descendu dans son garage, non sans avoir demandé à sa femme d’alerter les forces de l’ordre.

« Je n’allais pas descendre les mains vides en caleçon avec sept huit gugusses cagoulés qui étaient rentrés. Je ne savais pas qu’il y avait des émeutes. Je ne savais pas qui étaient ces gus. Par contre je savais que ma femme et mes deux derniers fils étaient là et qu’il n’était pas question qu’il leur arrive quelque chose », a expliqué l’homme, âgé d’une cinquantaine d’années.

Les policiers, trop occupés et pas assez nombreux, ne sont pas venus

Le quinquagénaire, qui est parvenu à passer son épée par la vitre côté conducteur, celle-ci étant restée à moitié ouverte, a ainsi réussi à faire fuir les jeunes hommes installés dans son véhicule. Quant aux policiers, ils n’ont pas pu se rendre chez lui, trop occupés qu’ils étaient avec les émeutes. La sous-préfecture du Loiret, d’ordinaire tranquille, avait en effet été le théâtre d’une violence inouïe cette nuit-là et le maire LR Benoît Digeon avait pointé le manque cruel d’effectifs du côté des forces de l’ordre.

Après cet épisode musclé, le chef d’entreprise et ses deux fils de 15 et 13 ans, ainsi qu’un neveu, ont monté la garde jusqu’à l’aube, le portail ayant été défoncé. Et tous étaient armés d’une épée médiévale.

Sur les réseaux sociaux, la séquence a largement circulé et chacun y est allé de son commentaire. Si beaucoup ont salué la bravoure de cet homme, d’autres se sont questionnés sur la question de la légitime défense.

« Je défendais ma femme, je défendais mes enfants, je défendais ma maison »

Et dans l’émission, lorsqu’on a fait remarquer au quinquagénaire qu’il aurait pu tuer ou blesser l’un de ces malotrus, il a répliqué qu’il préférait « être le mec qui bute un sal*** pour se défendre que le mec qu’on enterre avec une petite marche blanche parce que le pauvre, il s’est fait agresser par des racailles ».

Quant à savoir s’il s’est « fait justice lui-même », il a rappelé qu’il fallait « se défendre », ainsi que cela « est prévu dans le droit », selon l’article 122.6 du Code pénal. « Je défendais ma femme, je défendais mes enfants, je défendais ma maison », a-t-il plaidé.

Étant donné que ces cambrioleurs ont menacé de le retrouver, a-t-il peur d’être de nouveau attaqué ? À cette question il répond vouloir poursuivre sa vie normalement.

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