À Montpellier, pour lutter contre l’isolement des seniors et la précarité des étudiants, la Ville a mis à disposition des étudiants des logements dont les prix des loyers défient toute concurrence. Mais attention, les places sont limitées et les jeunes doivent s’engager à donner un peu de leur temps aux personnes âgées, en contrepartie. En cette rentrée 2023, dix-huit étudiants ont ainsi trouvé leur bonheur.
« Rompre l’isolement des personnes âgées, lutter contre la précarité des étudiants et créer du lien dans les différents quartiers de la ville », tel est l’objectif du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Montpellier, à l’origine de cette initiative, expliquait la Ville de Montpellier sur son site le 3 mai dernier. La mise en place de ce dispositif remonte ainsi à 2018.
Les conditions d’admission à ce type d’hébergement
Pour cette année scolaire 2023-2024, les colocations dans des bâtiments attenants aux maisons de retraite de Montpellier proposées par la Ville sont complètes, rapporte France Bleu. Dix-huit étudiants ont été répartis dans cinq Ehpad. Mais ces jeunes ont été triés sur le volet. En effet, plusieurs conditions étaient nécessaires pour prétendre obtenir ce type d’appartement en colocation, dont les surface oscillent entre 71 et 115 m².
Tout d’abord, l’étudiant doit être boursier. Ensuite, il doit consacrer 3 heures par semaine de son temps aux seniors, en leur proposant des ateliers. Les motivations de ces jeunes locataires sont par ailleurs un point essentiel. C’est la raison pour laquelle les étudiants dont la formation est en lien avec les personnes âgées sont privilégiés, c’est le cas par exemple, des élèves infirmiers. S’ils le souhaitent, mais cela n’a rien d’obligatoire, les locataires peuvent même partager des repas avec les résidents.
« L’Ehpad, c’est une maison qui a besoin de vie »
France Bleu explique qu’Estéban, un étudiant de 20 ans en soins infirmiers, occupe l’un des anciens logements de fonctions de l’Ehpad Bélorgeot, dans le quartier de la Mosson. Il a choisi d’initier les résidents aux jeux vidéo afin de faire travailler leur mémoire. « On joue au bowling, à la bataille navale, à l’aviation. Ça nous change d’ambiance. C’est bien d’avoir des jeunes », reconnait l’un des seniors ayant participé à cet atelier.
« J’ai 90 ans. Mais ça ne me dérange pas de jouer avec un gamin. Il m’a aidé avec mon ordinateur. C’est agréable de fréquenter des jeunes, ça nous change un peu des vieux ! » renchérit un autre.
Estéban, qui apprécie évidemment la compagnie des anciens, n’hésite pas à consacrer plus d’heures que prévu à l’EHPAD. Pour lui, ce n’est pas « punitif », bien au contraire. « C’est un moment de détente et de partage, il y a un lien qui se crée », conclut au micro de France Bleu celui qui paye moins de 200€ de loyer pour un appartement de plus de 100 m².
Françoise Bretton, la directrice générale adjointe du CCAS de Montpellier, souligne qu’une personne âgée, « ce n’est pas parce qu’elle est dépendante qu’elle n’a plus d’envie ».
« Cette jeunesse, c’est de l’oxygène qui ramène nos anciens à leur propre jeunesse », conclut-elle.
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