Mort de Thomas à Crépol: la maire de Romans pointe un drame «relativisé dans sa gravité», le comparant à celui de Nahel

Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère.
Photo: Crédit photo Olivier CHASSIGNOLE/AFP via Getty Images
Dans une longue interview accordée au Journal du Dimanche, Marie-Hélène Thoraval, la maire de Romans-sur-Isère, a notamment pointé l’indignation générale concernant le traitement de la mort de Nahel en le comparant à celui de Thomas Perotto, poignardé dans la nuit du 18 novembre dernier à Crépol (Drôme). Pour elle, ce drame a été « relativisé dans sa gravité ».
« Contrairement à celle de Nahel, la mort de Thomas a été considérée comme un fait divers quasiment anecdotique », a déclaré Marie-Hélène Thoraval dans un article paru ce 3 décembre dans le JDD.
« Un traitement radicalement différent pour Thomas »
Afin d’expliquer le ras-le-bol des Français et « pourquoi ce drame de Crépol a été particulièrement mal vécu par beaucoup de Français », la maire de Romans est revenue « un peu en arrière ». « Il y a quelques mois, beaucoup ont été choqués du traitement après la mort de Nahel. Je pense même que cela a révolté beaucoup de gens », a-t-elle indiqué.
Se faisant la porte-parole de nombreux citoyens, l’édile estime que cette minute de silence pour Nahel a entraîné une « coupure », et ce « traitement radicalement différent pour Thomas » a fait basculer les Français « dans la colère ».
Outre le fait que l’on retrouve « les mêmes profils » dans la délinquance et la criminalité, ces groupes de jeunes ont, de plus, un « comportement insupportable au quotidien également, qui passe peut-être sous les radars des médias, mais pas des Français », a mentionné Marie-Hélène Thoraval.
« Parmi les gens qui n’en peuvent plus, il y a aussi des Français d’origine étrangère »
« Les temps sont durs pour tout le monde et les Français ne supportent plus de travailler, de respecter les règles et de payer des impôts tout en continuant à être embêtés par ces profils que personne n’arrête vraiment », a-t-elle signifié.
Faisant remarquer que « parmi les gens qui n’en peuvent plus, il y a aussi des Français d’origine étrangère ». Le problème, c’est que ces délinquants font peser « l’amalgame » sur ces Français d’origine étrangère, alors même que ceux-ci sont « les premiers à vouloir les empêcher de nuire ».
La maire de Romans a aussi salué le « courage » d’André, un homme « représentatif de beaucoup de Français », qui s’est exprimé face aux journalistes. Lors de la venue d’Olivier Véran à Crépol le 27 novembre dernier, André a pointé « tous ces gouvernements qui défendent la France des cités contre la France de Thomas », en l’occurrence la « France rurale » ou celle « des gens qui élèvent leurs gosses comme il faut ».
« Beaucoup d’anonymes m’ont, en revanche, suppliée de tenir bon »
Alors que la mort de Nahel a donné lieu à de violentes émeutes sur plusieurs jours, l’édile a observé, en parallèle, que la famille Perotto affichait « une dignité exceptionnelle », portant « une douleur immense dans une retenue absolument admirable ». Elle a d’ailleurs souligné au passage que celle-ci bénéficiait d’une mobilisation « totale », de la part de « la région, des villages alentour, comme de la ville de Romans-sur-Isère ».
Pour ses différentes prises de parole, la maire de Romans a reçu « un nombre de soutiens absolument dingue » de la part de Français, mais aussi d’élus, qui l’ont remerciée pour cela. « Personne ne m’a dit que j’allais trop loin, beaucoup d’anonymes m’ont, en revanche, suppliée de tenir bon », a-t-elle avancé.
Alors que le quartier de la Monnaie a tristement été mis en lumière depuis le meurtre de Thomas, ses assaillants étant issus, pour la plupart d’entre eux, de ce quartier, la maire a rappelé que celui-ci a bénéficié de 150 millions d’euros d’investissement. « Comment voulez-vous que j’entende ensuite que ces quartiers sont abandonnés et qu’ils n’ont pas de services ! C’est faux, mais certains crament plus vite que nous ne pouvons les reconstruire, voilà la réalité », a déploré celle qui a porté plainte pour avoir reçu des menaces de mort.
De plus, la maire a révélé que dans ces quartiers qualifiés de « difficiles », lorsque des conseils de quartier sont organisés, les gens ne s’investissent pas ou peu mais ont subitement des « revendications agressives » qui sont difficiles à gérer.

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