« Nous mourons de faim » : la vice première ministre en visite à Shanghai huée par les habitants confinés

Par Kelly Song
10 avril 2022 02:16 Mis à jour: 10 avril 2022 13:16

Lorsque Sun Chunlan, vice‑première ministre chinoise, s’est rendue à Shanghai en début de semaine, où des dizaines de millions d’habitants sont soumis à un confinement face à une reprise épidémique du Covid, elle a été accueillie par des habitants qui hurlaient depuis les fenêtres de leurs appartements : « Il n’y a plus de nourriture ! » ou « Nous mourons de faim ! »

Mme Sun était accompagnée d’une nuée de fonctionnaires locaux, de caméramans, de plusieurs camionnettes aux vitres teintées et de véhicules de police. Pourtant, les rues étaient vides. Les habitants ne pouvaient voir l’envoyée que depuis leurs propres appartements. Certains ont eu le courage de crier depuis leurs fenêtres ou leurs balcons. Quelqu’un a lancé : « Pourriez‑vous nous envoyer des légumes ?! »

Mais les fonctionnaires, comme on peut le voir dans une vidéo postée par des habitants du district de Jiading, n’ont eu aucune réaction, comme s’ils n’avaient rien entendu.

Sun Chunlan, ancien chef du département du travail du Front uni, a été nommée vice‑premier ministre en 2018. Sur les quatre vice‑premiers ministres, elle est la seule femme et c’est la plus âgée. Depuis la pandémie, elle enchaîne les visites très remarquées dans les villes touchées par le Covid. Ce n’est pas la première fois qu’elle se fait crier dessus.

Shanghai « doit gagner la bataille »

Au milieu des tests de masse et des mesures de confinement draconiennes, Mme Sun s’est rendue à Shanghai avec un message sévère de la part de Pékin : « Vous devez adhérer sans faillir à la politique zéro Covid et gagnez la bataille contre le Covid dès que possible ! »

Depuis que la pandémie a éclaté en 2020, Mme Sun est devenue, selon la formule populaire, la « messagère du Covid », délivrant les ordres de Pékin dans différentes villes de Chine.

Sun Chunlan, vice-première ministre du régime chinois et ancien chef du département du travail du Front uni. (Wang Zhao/AFP/Getty Images)

Fin mars, elle s’est rendue dans la province de Jilin, dans le nord‑est du pays. Dans la ville de Jilin, les habitants criaient « Nous manquons de légumes ! » depuis les immeubles.

À la mi‑décembre 2021, elle s’est rendue dans la ville de Xi’an de 12 millions d’habitants, alors confinée. Mme Sun a exhorté la municipalité d’ « atteindre rapidement le zéro cas ». Alors qu’elle se trouvait dans le district de Xi’an Gaoxin, Mme Sun a été accueillie par des habitants hurlant : « Je veux manger ! »

En mars 2020, lorsque le Covid a éclaté à Wuhan, Mme Sun s’est rendue à Wuhan. Les habitants ont crié « Bidon ! bidon ! Tout est bidon ! » pendant sa visite.

Par la suite, le quartier résidentiel de Wuhan en a subi les conséquences. Le quartier entier a été complètement verrouillé, personne n’étant autorisé à entrer ou sortir.

Le confinement de Shanghai se poursuit

Shanghai est sous confinement depuis le 1er avril. Le 4 avril, Sun Chunlan a ordonné à la municipalité de « parvenir à un taux de Covid nul sur l’ensemble de la société (à l’exception des hôpitaux de quarantaine) dès que possible ».

Selon de récentes publications en ligne, la municipalité a publié un avis indiquant que le confinement se poursuivra au moins jusqu’au 1er mai. Quant à ce qui se passera après le 1er mai… C’est à ce moment‑là, annonce l’avis, qu’il en sera décidé.

De nombreux quartiers de Shanghai sont dans un état chaotique. Certaines personnes ne peuvent pas se faire soigner. La nourriture manque terriblement. Certaines personnes âgées sont mortes dans des établissements pour personnes âgées sans que des membres de leur famille soient présents. Des bébés sont séparés de leurs parents parce que leurs résultats au test Covid‑19 sont différents.

Des vidéos montrent également des camions de vivres bloqués à la périphérie de la ville, incapables d’atteindre les personnes dans le besoin. On y voit aussi des légumes pourris et d’autres aliments qui traînent sur le trottoir.

De plus, sur les sites de quarantaine improvisés, on peut voir des boîtes de nourriture empilées dans des décharges d’ordures.

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