«On ne se sent pas soutenus»: 25.000 euros de facture d’électricité pour ce boulanger des Côtes-d’Armor

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Photo: GEORGES GOBET/AFP via Getty Images
Ce boulanger, installé depuis quatre mois sur la commune du Vieux-Marché (Côtes-d’Armor), va devoir payer l’électricité six fois plus cher, selon la proposition faite par EDF. S’il n’arrive pas à trouver de solution autre que d’augmenter les prix de ses produits, il pourrait bien mettre la clé sous la porte.
Avec son épouse Déborah, Anthony Le Houérou a lancé son activité en septembre 2022, place des Déportés au Vieux-Marché, rapporte Actu.fr. Mais leur boulangerie est directement impactée par la hausse des prix de l’énergie, d’autant plus qu’ils ne peuvent prétendre aux aides de l’État. Le contrat que propose EDF à Anthony Le Houérou est en effet multiplié par six.
« Augmenter les prix n’est pas la solution »
Désormais, la facture d’électricité de la boulangerie Bara Mad s’élèvera à 25.000€. « On aura zéro aide de l’État, parce que notre société a été créée après décembre 2021 », explique Anthony Le Houérou à nos confrères mentionnant que « pour gagner un peu, il faudrait cuire nos produits à minuit. Ce qui n’est pas gérable ».
Une autre solution serait d’augmenter de manière significative le prix de ses produits, mais Anthony Le Houérou s’y refuse. « Si on suivait les recommandations de la Fédération, en ce moment, on vendrait la galette à 50€ comme à Paris. Mais augmenter les prix n’est pas la solution », déclare encore le boulanger, qui depuis dix jours s’est inscrit à la Fédération des boulangers à Vannes, mais n’a toujours pas de nouvelles de leur part. « On voudrait savoir quelles aides nous pouvons espérer. On ne se sent pas soutenus », se désole-t-il.
« La solution n’est pas que chacun reste dans son coin »
L’artisan déclare qu’actuellement, il rogne sur ses marges, excluant néanmoins l’idée de devoir travailler pour « créer des dettes ». Par ailleurs, il n’attend pas grand-chose de l’État, estimant qu’il ne fait pour le moment que « des promesses ». « Tant que les lois ne sont pas votées, on n’aura rien. Pas d’effet rétroactif », se désole-t-il.
Déborah et Anthony Le Houérou se sont tournés du côté de la municipalité, pour que ce soit elle qui leur refacture l’électricité et non pas EDF. « Nous allons d’abord regarder ce qui se fait ailleurs, puis on prendra une décision », indique à ce propos le maire, Alain Garzuel. « On a le cas de Plufur, où c’est la commune qui prend en charge le compteur puis refacture derrière », souligne l’édile, à titre d’exemple.
Anthony Le Houérou a aussi essayé de trouver de l’aide auprès de ses confrères, mais constate avec regret un manque de solidarité. « La solution n’est pas que chacun reste dans son coin », signifie-t-il, concluant : « Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. » Il se donne jusqu’au mois de juin pour trouver une solution viable.

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