« On n’en peut plus d’Éric Zemmour » : les sénateurs communistes déposent une résolution pour interdire d’élection les personnes condamnées pour racisme

Par Etienne Fauchaire
23 novembre 2023 20:00 Mis à jour: 23 novembre 2023 20:13

En visant directement Éric Zemmour, le sénateur communiste Ian Brossat, en lien avec sa collègue Cécile Cukierman, a déposé, le 15 novembre, une résolution « visant à lutter contre la banalisation des discours de haine dans le débat public ». Un texte pour « faire en sorte que toute personne condamnée pour racisme ou antisémitisme soit inéligible ».

« Zemmour, Zemmour, Zemmour. Zemmour par-ci, Zemmour par-là. Ras-le-bol d’entendre matin, midi et soir sa bile raciste, antisémite. On n’en peut plus », dénonce Ian Brossat dans une vidéo publiée sur X le 17 novembre. Décidés à poursuivre leur guerre politique contre Éric Zemmour, les communistes souhaitent le rendre inéligible, avec ce mot d’ordre : « Nettoyer le débat politique ».

« Une dictature, c’est quand les gens sont communistes »

En ce sens, le porte-parole du Parti communiste français et sa collègue sénatrice Cécile Cukierman ont déposé, mercredi 15 novembre, une proposition de résolution « visant à lutter contre la banalisation des discours de haine dans le débat public ». Concrètement, une condamnation d’un tribunal pour discrimination et incitation à la haine raciale se traduirait par une peine d’inéligibilité. De quoi irriter l’homme de droite qui fustige régulièrement le « gouvernement des juges ».

Éric Zemmour n’a donc pas manqué de répondre à ce texte : « Une dictature, c’est quand les gens sont communistes », a-t-il asséné sur X. D’autres critiques du même ordre ont rapidement afflué sous la vidéo de l’auteur de la résolution : « On reconnaît bien là les méthodes staliniennes ! Faire taire par tous les moyens les opposants », s’indigne un internaute. « Et nous on en a ras le bol d’entendre la ramener les membres d’un parti responsable de 100 millions de morts à travers le monde », étrille encore un autre.

Une vieille marotte de l’extrême gauche

« Trop nombreux sont ceux qui sont ou ont été condamnés par la justice et peuvent toutefois, sans honte et sans entrave, prétendre à un mandat électif. Peuvent‑ils valablement prétendre représenter le peuple français alors qu’ils ont été reconnus coupables de délits qui portent atteinte à l’unité de la Nation, qui menacent l’ordre public et les droits et libertés d’autrui ? » interrogent les communistes dans leur texte.

Ce n’est pas la première fois que les communistes tentent de priver Éric Zemmour d’élections. Le 2 décembre 2021, quelques mois avant la présidentielle, Fabien Roussel, secrétaire général du Parti communiste, avait déposé une proposition de résolution à l’Assemblée nationale « pour que, enfin, dans notre République, un responsable politique ne puisse pas se présenter à une élection quand il a été condamné pour racisme et antisémitisme », visant directement le président de Reconquête.

Pour l’ancien journaliste, il s’agissait d’une « vieille technique des communistes, c’est-à-dire qu’on invente des délits d’opinion puis après on fait condamner pour ces délits d’opinion qu’on a inventés ». Finalement, le texte avait été rejeté, avant de maintenant revenir par la fenêtre.

Éric Zemmour régulièrement traîné devant les tribunaux après ses prises de parole

Ces dernières années, il enchaîne les procès. En octobre 2019, Éric Zemmour avait qualifié Pétain de « sauveur » de juifs, ce qui lui avait valu d’être poursuivi pour « contestation de crimes contre l’humanité ». S’il est relaxé dans cette affaire en 2021, la Cour de cassation s’est inscrite en faux, exigeant que l’intéressé soit à nouveau « rejugé par la cour d’appel ». Une autre plainte pour le même motif a été déposée en mars 2022 par six associations lorsque le président de Reconquête a dénoncé, dans son ouvrage La France n’a pas dit son dernier mot, la « légende » de la déportation des homosexuels.

En septembre 2019, Éric Zemmour prononce un discours lors de la convention de la droite au cours duquel il étrille « l’islamisation de la rue », comparant le voile et la djellaba à des « uniformes d’une armée d’occupation ». Il sera condamné pour ces propos à une amende de 10.000 euros pour « injure et provocation à la haine » ainsi qu’à des dommages et intérêts à des associations qui s’étaient constituées parties civiles. Le fondateur de Reconquête avait fait appel et été relaxé en deuxième instance. Décision à nouveau annulée par la Cour de cassation. Un nouveau procès doit se tenir prochainement.

En juin 2021, c’est l’Ined (Institut national des études démographiques) qui a déposé une plainte pour « diffamation publique contre une administration publique » après qu’Éric Zemmour a estimé que l’Ined « trafique les chiffres », en évoquant l’immigration.

Quatre condamnations et quatre pourvois en appel depuis 2020

Depuis 2020, le président de Reconquête a été condamné à quatre reprises. Pour provocation à la haine raciale en 2022 après avoir traité de « voleurs, d’assassins, de violeurs » les mineurs isolés étrangers à la suite d’un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo. L’ancien chroniqueur de CNews avait écopé d’une amende de 10.000 euros et la chaîne de 200.000 euros. « Ce système fabrique du délit d’opinion de manière industrielle. Il est urgent de chasser l’idéologie des tribunaux », avait-il réagi face à cette décision, dont il a fait appel.

Le 30 novembre 2021, Éric Zemmour officialise sa candidature à l’élection présidentielle à l’aide d’une vidéo. Problème, le candidat reprend des extraits de films dont il ne détient pas les droits. Résultat, une condamnation de 165.000 euros au bénéfice de plusieurs sociétés comme Gaumont ou EuropaCorp. L’ancien candidat à la présidentielle, qui avait mis en avant le droit à la courte citation, a décidé de faire appel.

Dans l’affaire l’opposant à Hapstatou Sy, à qui Éric Zemmour avait affirmé que sa mère « aurait mieux fait de l’appeler Corinne », l’homme politique a été condamné en janvier, mais il a, là aussi, annoncé vouloir faire appel de cette condamnation à 4000 euros d’amende et à 3000 euros de dommages et intérêts.

Dernier jugement en date, en septembre dernier. En octobre 2019, évoquant la légalisation de la procréation médicalement assistée (PMA) dans l’émission Face à l’info sur CNews, Éric Zemmour avait étrillé les « caprices d’une petite minorité qui tient la main sur l’État et qui l’asservit à son profit et qui va d’abord désagréger la société, parce qu’on va avoir des enfants sans père et [que] je viens de vous dire que c’est une catastrophe et, deuxièmement, qui va faire payer ses caprices par tous les autres Français ». Des propos qui lui ont valu une condamnation suite à la plainte de l’association Stop Homophobie. Son avocat, Me Olivier Pardo, a indiqué avoir fait appel.

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