Plusieurs attentats à la bombe le jour de Pâques tuent 160 personnes au Sri Lanka et font des centaines de blessés
Au moins 52 personnes ont été tuées dimanche dans une série d'explosions dans trois hôtels et trois églises du Sri Lanka où était célébrée la messe de Pâques, a annoncé la police.

Les forces de sécurité sri-lankaises surveillent l'extérieur de l'église après l'explosion du sanctuaire Saint-Antoine de Kochchikade à Colombo le 21 avril 2019. Au moins 158 personnes ont été tuées ce 21 avril, selon des sources policières, a déclaré la police quand une série d'explosions a déchiré des hôtels haut de gamme et des églises alors que les fidèles assistaient aux offices de Pâques. Photo ISHARA S. KODIKARA / AFP / Getty Images.
Au moins 158 personnes, dont 35 étrangers, ont été tuées dimanche dans une série d’explosions dans des hôtels de luxe et des églises du Sri Lanka où était célébrée la messe de Pâques, a annoncé la police.
Le bilan pourrait encore s’aggraver car on dénombre plus de 300 blessés dans ces attaques d’une violence exceptionnelle, dont la nature n’était pas connue et qui n’ont pas été revendiquées dans l’immédiat. Cet épisode de violence est le plus meurtrier dans le pays depuis la fin de la guerre civile il y a dix ans.
À Colombo, trois hôtels haut de gamme en front de mer et une église ont été frappés dans la matinée, des attaques faisant au moins 64 morts, selon une source policière. Dans l’après-midi, au moins deux personnes ont péri dans une nouvelle explosion dans un quatrième hôtel, situé celui-là à Dehiwala, une banlieue du sud de la capitale.
À Negombo, localité au nord de Colombo, 67 personnes ont trouvé dans la mort dans l’église Saint-Sébastien et 25 autres dans une église à Batticaloa, une ville de l’est de l’île, selon la même source. Au moins 35 étrangers figurent parmi les morts, dans ce pays prisés des touristes internationaux, parmi lesquels un Portugais.
Sur Twitter, l’ambassade de France au Sri Lanka a exhorté ses ressortissants à se tenir « éloignés des lieux publics » et à éviter « tout déplacement ». Une vidéo prise dans l’une des églises touchées montrait de nombreux corps recroquevillés, le sol parsemé de décombres et couvert de sang. La violence de l’explosion avait soufflé des parties du toit, laissant entrevoir le ciel.
Les premières explosions qui ont été rapportées se sont produites à l’église Saint-Antoine, dans la capitale, et à l’église de Negombo. « Attentat contre notre église, s’il vous plaît, venez nous aider si des membres de votre famille s’y trouvent », pouvait-on lire dans un message en anglais posté sur le compte Facebook de l’église Saint-Sébastien de Katuwapitiya, à Negombo.
À l’hôtel Shangri-La, situé à proximité, un photographe de l’AFP a constaté d’importants dégâts dans un restaurant au second étage: les vitres avaient été soufflées, des fils électriques pendaient du plafond. « Réunion d’urgence dans quelques minutes. Les opérations de secours sont en cours », a tweeté de son côté le ministre des Réformes économiques Harsha de Silva qui a fait état de « scènes horribles » à l’église Saint-Antoine et dans deux des hôtels visés où il s’est rendu.
« J’ai vu des morceaux de corps éparpillés partout », a-t-il tweeté, ajoutant qu’il y avait « beaucoup de victimes dont des étrangers ». « S’il vous plaît gardez votre calme et restez à l’intérieur », a-t-il ajouté. Environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, dont la population totale est de 21 millions d’habitants. Le pays compte environ 70% de bouddhistes, 12% d’hindouistes, 10% de musulmans et 7% de chrétiens.
Les catholiques sont perçus comme une force unificatrice car on en trouve chez les Tamouls comme chez la majorité cinghalaise. Certains chrétiens sont cependant mal vus parce qu’ils soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l’armée sri-lankaise contre les Tamouls pendant la guerre civile qui s’est achevée en 2009. Selon les Nations unies, le conflit de 1972 à 2009 a fait de 80.000 à 100.000 morts.
D.C avec AFP
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