Pékin demande à l’administration Biden de respecter les règles du PCC

Par Frank Fang
3 février 2021 17:46 Mis à jour: 3 avril 2021 21:58

Le diplomate chinois Yang Jiechi a averti l’administration Biden de ne pas franchir la « ligne rouge » de Pékin dans un discours d’une demi-heure le soir du 1er février.

« Les États-Unis doivent cesser leur ingérence dans les affaires de Hong Kong, du Tibet et du Xinjiang », a déclaré Yang, qualifiant les questions concernant ces trois régions d’« affaires intérieures de la Chine. » Il a fait ces remarques lors d’un événement virtuel organisé par le Comité national sur les relations entre les États-Unis et la Chine, une organisation à but non lucratif basée à New York.

M. Yang a ajouté : « Elles constituent une ligne rouge à ne pas franchir. Toute intrusion finirait par saper les relations sino-américaines et les intérêts des États-Unis. »

Il a également déclaré aux États-Unis qu’ils devraient « respecter strictement le principe d’une seule Chine » en ce qui concerne Taïwan, une île autonome qui, selon Pékin, fait partie de son territoire.

L’administration Trump a affronté la Chine sur ses violations des droits de l’homme contre les Falun Gong, les Hongkongais, les minorités musulmanes, les Tibétains et les Ouïghours, en imposant des restrictions de visa et des sanctions contre les responsables du Parti communiste chinois (PCC) responsables de ces abus.

En outre, le mois dernier, l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo a qualifié de génocide et de « crimes contre l’humanité » les persécutions du PCC contre les Ouïghours et d’autres minorités ethniques à majorité musulmane.

Le régime chinois a souvent détourné les critiques internationales contre sa propre politique en prétendant que certaines questions, notamment ses efforts de militarisation dans la mer de Chine méridionale et ses tactiques de coercition contre Taïwan, relèvent des « affaires intérieures ».

M. Yang a appelé l’administration Biden à « rétablir » les relations entre la Chine et les États-Unis sur une « voie de développement prévisible et constructive ».

Il a cité des domaines dans lesquels, selon lui, les deux pays pourraient coopérer, notamment le contrôle des drogues et la cybersécurité.

La Chine est la plus grande source de fentanyl et de substances similaires illicites aux États-Unis, selon un rapport de 2018 de la Commission d’examen des questions économiques et de sécurité entre les États-Unis et la Chine.

Selon les données de l’Institut national américain sur l’abus de drogues, il y a eu 70 630 décès par surdose aux États-Unis en 2019 ; la majorité des décès étaient liés à l’utilisation du fentanyl.

Le fentanyl est 100 fois plus puissant que la morphine et 50 fois plus puissant que l’héroïne. Une dose de seulement deux milligrammes est considérée comme mortelle pour la plupart des gens.

En 2020, les États-Unis ont sanctionné plusieurs ressortissants chinois et une société chinoise pour trafic de fentanyl.

Sous l’administration Trump, le ministère de la Justice a porté plus d’accusations liées au vol de secrets commerciaux chinois et aux crimes connexes en 2019 que pendant les 8 années de l’administration Obama.

M. Yang a également critiqué l’administration Trump, affirmant que ses « politiques malavisées » avaient conduit la relation bilatérale à « sa période la plus difficile » depuis que les deux pays ont établi des liens diplomatiques.

Washington a mis fin à ses relations diplomatiques avec Taipei en faveur de Pékin en 1979, mais a maintenu avec l’île des relations solides fondées sur la loi régissant les relations avec Taïwan (TRA). Sous l’administration Trump, les relations entre Taïwan et les États-Unis se sont considérablement améliorées, comme en témoigne la décision de Pompeo de lever les restrictions sur la manière dont les fonctionnaires américains doivent interagir avec leurs homologues taïwanais.

Jacob Gunter, responsable de la politique et de la communication à la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, s’est rendu sur Twitter pour donner son résumé du discours de Yang.

« Je vais vous épargner 28 minutes de cette vidéo inégale  et vous résumer le discours de Yang Jiechi : Trump est mauvais, c’est entièrement de sa/votre faute, et retournons au statu quo de 2015 », a-t-il écrit. « Le manque d’introspection, même feinte, n’est même plus surprenant. »

Scott Kennedy, conseiller principal et président du conseil d’administration de Chinese Business and Economics au sein du groupe de réflexion du Center for Strategic and International Studies (CSIS), basé à Washington, a également commenté le discours de Yang.

« En fin de compte : Pékin est prêt à coopérer uniquement aux conditions de la Chine », a-t-il écrit.

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