Réfugiés: démission du maire de Saint-Brévin, visé par un incendie criminel

Par Epoch Times avec AFP
11 mai 2023 10:00 Mis à jour: 12 mai 2023 21:47

Le maire de Saint-Brévin-les-Pins, commune de Loire-Atlantique où un projet concernant un centre d’accueil de demandeurs d’asile suscite une vive opposition, a annoncé mercredi sa démission après l’incendie criminel de son domicile en mars.

« Ce mardi 9 mai, j’ai adressé à Monsieur le préfet de Loire-Atlantique un courrier informant ce dernier de mon souhait de démissionner de mon mandat de maire de Saint-Brévin-les-Pins », a écrit mercredi Yannick Morez (DVD) sur la page Facebook de la commune, confirmant une information du site internet de Ouest-France.

« J’ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l’incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l’État, et après une longue réflexion menée avec ma famille », explique Yannick Morez. Le domicile du maire a été visé, le 22 mars, par un incendie qui a détruit deux véhicules et endommagé une partie du bâtiment, sans faire de blessé. Une enquête criminelle a été ouverte par le parquet.

Soutien envoyé par la Première ministre

« Ce qui s’est produit est très choquant et je voudrais assurer le maire de tout mon soutien », a déclaré la Première ministre depuis Salazie, près de Saint-Denis de la Réunion où elle a entamé une visite de trois jours. Après que l’élu de cette commune de Loire-Atlantique s’était plaint du « manque de soutien de l’État » dans cette affaire, Élisabeth Borne a aussi dit sa volonté de « mieux protéger les maires », de « renforcer notre action pour intervenir plus tôt, pour pouvoir soutenir les maires pour repérer leurs difficultés et mieux les accompagner ».

Un projet de centre d’accueil pour réfugiés

Saint-Brévin-les-Pins est, depuis plusieurs mois, le centre de tensions consécutives à un projet de déplacer près d’une école élémentaire le Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) qui avait ouvert dans la station balnéaire en 2016 après le démantèlement de la « jungle de Calais ». Plusieurs manifestations contre ce projet y ont été organisées, à l’appel notamment de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour.

« Il n’y a jamais eu le moindre souci »

Bernard Germain, un candidat de Reconquête aux législatives de 2022 dans les Côtes d’Armor, figurait parmi les intervenants de la dernière manifestation en date, fin avril. M. Germain était le porte-parole d’un comité hostile à un projet de centre d’accueil pour réfugiés en situation régulière à Callac (Côtes d’Armor). Face à ces pressions, la municipalité de Callac avait finalement renoncé en janvier à ce projet, porté par une fondation privée, contrairement à Saint-Brévin où le projet contesté est porté par l’État. Interrogé par l’AFP fin mars, le maire de Saint-Brévin avait rappelé que 400 demandeurs d’asile ont été au total accueillis sur la commune depuis l’ouverture du Cada il y a sept ans. Et, soulignait-il, « il n’y a jamais eu le moindre souci ».

David Samzun, le maire PS de Saint-Nazaire, une ville proche de Saint-Brévin, a fait part de sa tristesse et déploré que « pour avoir servi la République et soutenu les peuples en détresse, il a été contraint de démissionner pour protéger sa famille ». « La fonction d’élu serait-elle devenue dangereuse au point de risquer sa vie et celle de nos proches ? Je ne m’y résous pas », a-t-il ajouté.

« Inacceptable. Les violences, les menaces envers les élus doivent être le combat de tous. Soutien amical et républicain au Maire de Saint-Brevin-Les-Pins Yannick Morez », a pour sa part réagi sur le même réseau social la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et élue (Modem) nantaise, Sarah El Haïry.

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