Livres Astérix, Tintin, etc. brûlés au Canada : une fausse autochtone au centre de l’affaire

Par Léonard Plantain
14 septembre 2021 05:46 Mis à jour: 14 septembre 2021 05:46

Au Canada, des milliers de livres et BDs ont été brûlés car ils ont été jugés offensants pour les autochtones. Cependant, il a été découvert que Suzy Kies, la coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada, qui est au centre de l’affaire, n’était finalement pas une autochtone.

Pour les habitants du Canada, faire partie des Premières nations, c’est-à-dire venir des tribus qui peuplaient ce pays avant que les Anglais et les Français n’y débarquent, est la garantie d’une certaine authenticité. Aujourd’hui, être autochtone est plutôt rare, et c’était la marque de fabrique de Suzy Kies, la coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada.

Problème, alors qu’elle est au centre des bûchers où l’on a brûlé des milliers de livres, dont les albums de Tintin, de Lucky Luke et d’Astérix, jugés coupables de caricaturer les autochtones, des journalistes et des associations ont fouillé tous les registres généalogiques en rapport avec Suzy Kies. Résultat : ils n’ont découvert aucune trace d’ascendance autochtone chez elle, a rapporté Atlantico.

De leur côté, les représentants des tribus indiennes – Hurons, Iroquois et autres – ont été appelés en renfort. Leur verdict : Suzy Kies n’est pas des leurs ! Un véritable scandale qui pose désormais question sur sa carrière politique et qui secoue aujourd’hui le Parti libéral de Justin Trudeau.

Par la suite, accusée d’appropriation culturelle et d’avoir défendu l’idée de brûler des livres en s’autoproclamant gardienne du savoir autochtone, Suzy Kies a déclaré maintenir qu’elle était bien « d’ascendance abénakise ». Une affirmation là encore réfutée par de nombreuses recherches. Radio-Canada, qui a mis au jour toute l’affaire, a en effet révélé que Suzy Kies ne possédait en réalité aucun statut autochtone reconnu, a rapporté TVA Nouvelles.

Chose étonnante, malgré la polémique, le Parti libéral a tout de même voulu garder Suzy Kies à son poste. Mais, voyant le scandale grandir, cette dernière a finalement décidé de démissionner.

« Au début des années 1990, ma famille a effectué des recherches généalogiques qui ont confirmé que nous étions d’ascendance abénakise. Cela a confirmé ce que ma grand-mère nous avait toujours dit », a-t-elle affirmé. « Je refuse toutefois que l’on se serve de mon histoire pour nuire à Justin Trudeau et notre parti. C’est la raison pour laquelle je démissionne », a conclu Suzy Kies.

En attendant, le mal a été fait. Dans un courriel, les dirigeants du Conseil scolaire catholique (CSC) Providence se sont avoués « profondément troublés » par ces nouvelles informations : « Le CSC Providence croyait fermement les affirmations de Suzy Kies lorsqu’elle se disait être autochtone. […] Nous nous étions fiés à sa parole », a expliqué la porte-parole du conseil scolaire, Lyne Cossette.

L’organisation, qui regroupe une trentaine d’écoles francophones en Ontario, a depuis annoncé la mise sur pause du projet « Redonnons à Mère Terre ». Le fameux projet ayant amené des milliers de livres jeunesse – dont certains titres de Tintin et d’Astérix – a être brûlés sous prétexte qu’ils propageaient des stéréotypes.

À la suite de cette affaire, des membres des Premières nations ont reproché au Parti libéral du Canada (PLC) d’avoir manqué à ses devoirs en laissant Suzy Kies accéder à la coprésidence sans vérifier ses origines. « C’est de la fausse représentation, ce n’est pas acceptable. C’est même gênant. […] J’aurais aimé ça que du côté du Parti libéral du Canada, il y ait une recherche plus élaborée », a réagi Konrad Sioui, ex-grand chef de Wendake au Québec.

Pour Wina T. Sioui, avocate et membre de la nation Abitibiwinni, cette controverse met en lumière toute la problématique de l’auto-identification pour les Autochtones : « Cette liberté de s’auto-identifier cause des problèmes et pave la voie à des usurpateurs », a-t-elle dénoncé.

Même avis du côté de Daniel Picard, homme d’affaires huron-wendat, qui considère que le geste de brûler des livres va davantage dans le sens de la provocation que celui de la réconciliation. « Les Premières nations ne sont pas des peuples provocateurs et destructeurs », a par ailleurs souligné Wina T. Sioui.

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