Le Secrétaire général de l’ONU : Aucune nouvelle centrale au charbon ne devrait être construite

Par Nathan Worcester
19 janvier 2022 20:53 Mis à jour: 19 janvier 2022 20:53

Dans un discours prononcé dans le cadre de l’Agenda Davos 2022 du Forum économique mondial qui a commencé son sommet virtuel le 17 janvier, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré « qu’aucune nouvelle centrale au charbon ne devrait être construite ».

« Cela doit être une priorité pour nous tous – éliminer progressivement le charbon », a-t-il précisé.

M. Guterres, ancien premier ministre du Portugal qui a également dirigé l’Internationale socialiste, est secrétaire général de l’ONU depuis 2017.

Ses remarques interviennent quelques mois après la conférence sur le changement climatique COP26 qui s’est tenue à Glasgow, en Écosse. Le texte final de la décision de la COP26 demandait aux parties « d’accélérer les efforts destinés à cesser progressivement de produire de l’électricité à partir de charbon sans dispositif d’atténuation et d’accorder des subventions inefficaces aux combustibles fossiles, en gardant à l’esprit qu’un appui est nécessaire en vue d’une transition juste » – un changement important par rapport au même passage dans la première version de ce texte qui demandait « d’accélérer l’élimination progressive du charbon et des subventions aux combustibles fossiles » sans mentionner un quelconque « appui ».

« D’autres pays sont confrontés à d’énormes obstacles structurels. Ils ont un mix énergétique qui repose sur une forte dépendance au charbon et qui fait obstacle au progrès pour tous. Ils ont donc besoin d’aide. Ne recourons pas au blâme ni à la honte. Aidons les économies émergentes à accélérer la transition », a proclamé António Guterres.

« Les États-Unis et la Chine ont conclu un accord qui, je l’espère, fournira à la Chine des technologies plus adéquates afin d’accélérer la transition du charbon », a-t-il ajouté.

M. Guterres faisait référence à une déclaration commune entre les États-Unis et la Chine émise lors de la COP26.

Une centrale au charbon à Hanchuan, dans la province chinoise du Hubei, le 11 novembre 2021. (Getty Images)

Selon cet accord, les parties se sont engagées à accélérer « l’innovation en matière de technologies climatiques » et à coordonner « le déploiement et l’application de technologies telles que le CCUS et le captage direct de l’air ». La Chine s’est engagée à « réduire progressivement la consommation de charbon au cours du 15e plan quinquennal (2026-2030) et à faire tout son possible pour accélérer ce travail ».

Les responsables du département d’État américain n’ont pas encore répondu à la demande d’Epoch Times de clarification sur les technologies spécifiques que la Chine recevra des États-Unis dans le cadre de l’accord de Glasgow, ainsi que sur ce que les États-Unis peuvent s’attendre à recevoir en échange.

Les responsables de l’ONU n’ont pas non plus répondu à la demande de commentaires sur le statut de la Chine qui est toujours considérée comme une économie « émergente ».

Le Fonds monétaire international (FMI), une institution du système des Nations unies, ne définit pas la Chine en tant qu’une économie « avancée » mais comme un « marché émergent », selon une analyse de Francisco Arizala et Di Yang du FMI publié sur le site de cette organisation.

Les engagements de la Chine en matière de charbon interviennent en même temps que le pays poursuit la construction de nombreuses centrales au charbon supplémentaires.

Selon le Centre for Research on Energy and Clean Air, en février 2021, le pays disposait de 247 gigawatts (GW) de capacité de centrales au charbon en cours de développement – soit une augmentation de 21 % par rapport à fin 2019 (205 GW) – cette nouvelle capacité dépassait de près de six fois la capacité totale de l’Allemagne (42,5 GW). Bien que la Chine soit le plus grand émetteur de carbone au monde, en 2020, elle a mis en service plus de capacité de production d’électricité au charbon que tous les autres pays du monde n’en ont fermé (notamment les États-Unis et l’Union européenne).

« En 2020, le boom du charbon en Chine a plus que compensé la diminution de capacité [des centrales au] charbon dans le reste du monde, conduisant à la première augmentation de la capacité mondiale [des centrales au] charbon depuis 2015 », constate l’analyse de Global energy monitor.

Selon le rapport du groupe d’experts sur le climat Ember, au début 2021, la Chine a été responsable à elle seule de 53 % de l’électricité produite à partir du charbon dans le monde, tandis qu’en 2015, elle ne produisait que 44 %.

Le sommet virtuel de l’Agenda Davos 2022 a débuté par un discours du dirigeant chinois Xi Jinping, qui a été présenté par Klaus Schwab, le président du Forum économique mondial.

Le dirigeant chinois Xi Jinping (à dr.) salue Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial (WEF), avant de prononcer un discours à l’ouverture du WEF, le 17 janvier 2017, à Davos, en Suisse. (Fabrice Coffrini/AFP via Getty Images)

« Les économies développées devraient prendre l’initiative d’honorer leurs responsabilités en matière de réduction des émissions, tenir leur engagement de soutien financier et technologique, ainsi que créer les conditions nécessaires pour que les pays en développement puissent faire face au changement climatique et parvenir à un développement durable », a martelé Xi Jinping lors de son discours.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) considère la Chine, admise au sein de cette organisation en 2001, comme un « pays en développement » – un statut qui permet toujours à la Chine de profiter de dérogations au sein de l’OMC.

Dans son discours, António Guterres a également commenté la pandémie du Covid-19, déclarant que « si nous ne parvenons pas à vacciner chaque personne, nous donnons naissance à de nouveaux variants qui se propagent au-delà des frontières et paralysent la vie quotidienne et les économies ».

« Nous devons nous préparer à la prochaine pandémie par des investissements pragmatiques dans la surveillance, la détection précoce et des plans de réponse rapide dans chaque pays, ainsi qu’en mettant l’accent sur l’autorité de l’Organisation mondiale de la santé », a-t-il souligné.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est placée sous l’égide des Nations unies, a fait l’objet de nombreuses critiques pour sa réaction au déclenchement de la pandémie du Covid-19.

Dans un article d’avril 2020, Foreign Policy a présenté cette organisation comme « complice de la Chine en ce qui concerne le coronavirus ». Dans une tribune de mai 2020 publiée dans Newsweek, John Yoo et Robert Delahunty ont décrit l’OMS comme « impossible à restaurer », citant son rôle dans l’amplification de ce qu’ils ont appelé la « désinformation » chinoise sur la pandémie mondiale du nouveau coronavirus à son étape initiale et critique.


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