Shanghai cultive sa robe qipao, icône des années folles

Par Epoch Times avec AFP
12 mars 2022 15:20 Mis à jour: 12 mars 2022 15:30

C’est une tenue pour toujours associée au Shanghai des années 1920, lorsque la métropole chinoise se prenait pour « le Paris de l’Orient ». Cent ans plus tard, la robe traditionnelle qipao se cherche une nouvelle jeunesse sur les bords du Huangpu.

L’élégante tenue au col montant et jupon fendu peut facilement coûter 4.500 euros lorsqu’elle sort de l’atelier de Zhou Zhuguang, co-fondateur d’Hanart, une maison spécialisée dans la qipao haut de gamme.

« Même moi je préfèrerais qu’elles soient moins chères », admet le couturier. « Mais c’est tout un art… certaines de nos tailleuses passent une vie entière à apprendre à fabriquer les qipao ».

Représente la libération des femmes des années 1920

La robe étroite, dont le nom se prononce « tchi-pao », avait incarné la libération des femmes dans le trépidant Shanghai des années 1920, après la fin de l’empire mandchou et des pieds bandés.

Des mannequins chinois présentent la dernière robe traditionnelle chinoise appelée « qipao » lors d’un spectacle à Shenyang, le 06 septembre 2005. Photo AFP/AFP via Getty Images.

Elle ne survivra pas à l’arrivée au pouvoir des prudes communistes en 1949. Considérée comme bourgeoise et décadente, la qipao doit se cacher.

Elle remontera sur le devant de la scène à la faveur des réformes et de l’enrichissement phénoménal de la capitale économique chinoise à la fin du XXe siècle.

Vendue dans la grande distribution

Produite à la chaîne, elle est parfois vendue dans la grande distribution pour à peine 100 yuans (15 euros). On la croise couramment à l’occasion de mariages ou de réceptions officielles.

Mais M. Zhou a trouvé un débouché du côté du luxe, en recourant à des matériaux coûteux et des dessins recherchés.

Lors d’un défilé à la fin de l’an dernier, il a présenté des versions modernisées de la robe traditionnelle, en leur ajoutant des éléments d’importation tels que dentelle, franges, velours, paillette ou broderie.

« Ce que je veux, c’est que davantage de jeunes femmes portent la qipao », explique le styliste de 59 ans.

Des mannequins chinois présentent la dernière robe traditionnelle chinoise appelée « qipao » lors d’un spectacle à Shenyang. Photo AFP/AFP via Getty Images.

L’habit traditionnel

Depuis sa boutique spécialisée, Yang Zhenzhen, 28 ans, tente d’intéresser les gens de sa génération à l’habit traditionnel via son site de vente en ligne, où elle joue le rôle « d’influenceuse ».

Sa boutique vise les 25-45 ans, avec des modèles qui démarrent aux alentours de 550 euros.

Un artisan présente un qipao, ou cheongsam, fait à la main, dans le cadre de l’activité d’échange de citoyens entre les villes d’amitié internationale du Jiangsu, le 31 octobre 2008 à Nanjing, en Chine. Photo de Chine /Getty Images.

« Les jeunes apportent une nouvelle vie et de l’énergie », explique Mme Yang, qui est tombée amoureuse des qipao dans son enfance et a commencé à les collectionner il y a cinq ans.

La qipao souffre d’un préjugé

« Si les jeunes ne les portent pas aujourd’hui, plus personne n’en portera quand elles seront vieilles », s’alarme-t-elle.

Or la qipao souffre d’un préjugé comme quoi elle serait avant tout une robe de vieille dame.

« Il y a des idées fausses bien enracinées. Ce que j’essaye de faire c’est de convaincre les gens du vrai sens de la qipao » et toute la liberté qui l’accompagnait dans les années 1920.

 

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