Le Sri Lanka choisit la Chine pour développer un nouveau port à conteneurs

Par Isabel van Brugen
26 novembre 2021 17:49 Mis à jour: 26 novembre 2021 17:49

Le Sri Lanka a choisi une société chinoise pour construire la deuxième phase de l’East Container Terminal (ECT) du port de sa capitale Colombo – une décision qui risque d’inquiéter d’autres puissances asiatiques, étant donné les ambitions maritimes de la Chine.

Dans une décision du Cabinet du 23 novembre, la China Harbour Engineering Co. (CHEC), basée à Pékin, a été approuvée par Colombo pour développer ce terminal portuaire stratégique.

En 2019, l’autorité portuaire du pays a signé un accord préliminaire avec le groupe indien Adani et le Japon pour la construction de l’ECT, mais cet accord a été abandonné en février par l’administration du président Gotabaya Rajapaksa.

Au cours de la dernière décennie, Pékin a largement investi au Sri Lanka, en grande partie dans le cadre de son projet controversé « Belt and Road Initiative – BRI », souvent qualifié de « nouvelle route de la soie ». Lancé par le dirigeant chinois Xi Jinping en 2013, ce projet vise à renforcer l’influence géopolitique de la Chine dans le monde entier en se reliant aux marchés d’Asie, d’Afrique, d’Europe, d’Océanie et d’Amérique latine par le biais d’investissements dans diverses infrastructures de transports, d’énergie et de télécommunications.

La BRI comprenait initialement deux composants majeurs – la ceinture économique de la route de la soie et la route maritime de la soie du XXIe siècle. Ces dernières années, d’autres éléments y ont été ajoutés : la route de la soie numérique, la route de la soie polaire, la route de la soie spatiale et la route de la soie de la santé.

Ce titanesque projet de plusieurs milliers de milliards de dollars a été accusé d’être un moyen permettant au Parti communiste chinois d’étendre son hégémonie mondiale.

Plusieurs pays en développement ont eu du mal à rembourser leurs dettes dans le cadre de la BRI et, dans certains cas, ont été contraints de céder le contrôle d’actifs et d’infrastructures clés à Pékin.

Par exemple, en 2017, le Sri Lanka a cédé le grand port stratégique de Hambantota – ainsi que 15 000 acres de terres – à la Chine dans le cadre d’un bail de 99 ans, après que ses dettes envers les entreprises d’État chinoises ont rapidement gonflé. Le port a été acquis par la Chine après plusieurs mois de négociations et sa pression intense pour le remboursement de la dette de 1,4 milliard de dollars.

Le Sri Lanka représente un pays clé dans l’affrontement pour l’influence en Asie du Sud entre l’Inde et la Chine – cette dernière a fait des incursions de plus en plus importantes dans ce pays, étant donné que le régime de Pékin y est également impliqué dans la construction et l’exploitation d’autres infrastructures essentielles.

Ce pays insulaire est une étape cruciale pour une grande partie du fret entrant et sortant de l’Inde, l’influence croissante de la Chine a alarmé New Delhi et ses alliés.


Rejoignez-nous sur Télégram pour des informations libres et non censurées :
t.me/Epochtimesfrance

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.