Strasbourg : des passants effrayés par un groupe de jeunes armés sur l’Ill, ils tournaient un clip de rap

Par Emmanuelle Bourdy
6 juillet 2020 18:44 Mis à jour: 6 juillet 2020 18:44

Le 3 juillet 2020, dans la ville de Strasbourg, des passants se sont inquiétés à la vue d’un groupe de jeunes en treillis avec des armes à la main et de l’alcool. Ils ont alerté la police. Mais ce n’était qu’un groupe de musique du genre afro trap qui, pour fêter la sortie de leur clip, s’étaient lancés dans la réalisation de vidéos, les armes étant factices.

Armes, treillis et alcool

C’est en début de soirée ce 3 juillet qu’une dizaine de personnes d’un groupe d’afrotrap se sont embarqués sur l’Ill, rapporte le quotidien Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA). Les jeunes, habillés de treillis, avaient loué un bateau pour l’occasion et arboraient leurs armes, deux kalachnikovs et un Glock, tout en dansant et en chantant. Ils se trouvaient non loin du café Atlantico, après le pont Saint-Guillaume à Strasbourg.

Marc, un témoin de la scène, raconte : «  Ils exhibaient les armes vers le haut. On voyait qu’ils s’amusaient, que ce n’était pas une menace. La musique était très forte. Puis un fourgon de CRS s’est arrêté et des policiers sont sortis. Ils ont pris ça au sérieux et l’un d’eux a mis en joue les jeunes. C’était choquant et c’est fou d’avoir peur de la police. » Il ajoute : « Le bateau a accéléré. Les policiers ont mis bien cinq minutes à les arrêter.  »

Arrêtés par la police

Le petit groupe du chanteur El Mastoche a été arrêté sous le pont Saint-Guillaume et a été soumis à un contrôle d’identité. Mastaprod 20, qui explique que « c’était juste pour fêter la sortie du clip sur YouTube », a ajouté : «  Le 26 juin à 11 h 15, j’ai appelé le 17 pour leur dire que j’allais faire le tour de l’Ill à bateau avec des fausses armes, de l’alcool et des treillis militaires pour fêter la sortie de mon single La danse des commandos. »

El Mastoche raconte encore qu’il s’était enquis auprès des policiers de savoir quelles étaient les conditions pour réaliser leur projet. «  J’ai demandé au policier qu’elles étaient les démarches à faire. Il m’a répondu que tant que les armes étaient factices et que je ne tirais pas avec des billes, il n’y avait aucune démarche. La police était donc avertie », raconte le chanteur qui a demandé aux policiers d’écouter leur bande afin de vérifier ses dires, lorsqu’il les avait contactés le 26 juin.

Mais le 3 juillet, les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme prévu. Le contrôle auquel ils ont été soumis a duré plus d’une heure et demie. Ensuite, tous ont pu repartir sauf l’un d’entre eux, qui portait un vrai uniforme qu’il avait acheté dans une boutique militaire, où l’on y trouve des vêtements d’occasion. Gino, un ami du groupe de rap, explique à DNA : «  Ils nous ont dit que c’était illégal d’avoir des armes factices et de se balader habillé en uniforme militaire . »

Le bateau, qui avait été loué par la petite bande, a été embarqué par les policiers. Le chanteur précise : «  Je l’avais loué pour 2  h pour 400 euros. Je ne sais pas ce qui va se passer, note le chanteur. C’est comme pour les poursuites, pour l’instant c’est en mode suspen[s] !  »

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