La lutte contre la récidive: un bras de fer en vue dans le camp présidentiel

Par Epoch Times avec AFP
2 mars 2023 16:00 Mis à jour: 2 mars 2023 16:15

C’est une fissure dans la majorité : les députés Horizons, et derrière eux Édouard Philippe, défendent jeudi l’instauration de peines minimales contre des récidivistes.

La proposition de loi litigieuse, portée par Naïma Moutchou, est examinée dans la matinée par l’assemblée nationale, en ouverture d’une « niche » Horizons, journée dédiée aux textes du jeune groupe de 29 députés. « C’est la première de notre famille politique et nous avons toujours voulu être sur des sujets concrets, de fond, correspondant aux attentes des Français », selon le président du groupe Laurent Marcangeli, ex-maire d’Ajaccio.

Sécurité et justice correspondent à « l’ADN politique » d’Horizons, dans la lignée du parti fondé à l’automne 2021 par Édouard Philippe. L’ex-Premier ministre « n’a pas orienté nos choix » de textes, assure-t-on au sein du groupe, tout en soulignant que cette journée, « c’est aussi son image », celle d’un poids lourd politique qui trace sa route et pourrait bien candidater à l’Élysée en 2027.

Sur les pupitres jeudi, l’idée d’une peine minimale d’un an d’emprisonnement pour des délits de violences, commis en récidive, contre les agents publics. « Le phénomène de la récidive progresse chaque année, nos forces de l’ordre sont des cibles » et « les pompiers, le personnel de santé, les enseignants et les chauffeurs de bus » deviennent « victimes eux aussi de la remise en cause de l’autorité », analyse Naïma Moutchou.

La peine d’un an minimum au cœur des divergences

Pour le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, c’est niet à la peine d’un an minimum. « Ça ne marche pas », martèle-t-il, en référence aux peines plancher sous Nicolas Sarkozy. Naïma Moutchou récuse qu’il s’agisse de revenir au large dispositif en vigueur de 2007 à 2014, et vante son texte « ciblé, mesuré, juridiquement robuste. »

Même accueil froid du côté des groupes alliés, pour les mêmes motifs. Les échanges ont déjà été tendus en commission au Palais Bourbon, laissant augurer d’une séance jeudi possiblement houleuse. La gauche est opposée à la proposition de loi, perçue comme du « populisme pénal. »

Aurore Bergé dit « assumer » qu’il puisse y avoir « des désaccords dans la majorité », du moment que les trois partenaires, aux « identités politiques différentes », se retrouvent sur l’essentiel, comme sur le dossier inflammable des retraites. Une unanimité se dessine même autour du principe avancé par Laurent Marcangeli d’une « majorité numérique » à 15 ans pour l’inscription sur les réseaux sociaux, et du texte de Paul Christophe sur l’accompagnement des familles d’enfants malades.

 

 

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