Un homme d’affaires chinois met en garde d’une extorsion sur les personnes mises en quarantaine, faite par les autorités chinoises

Par Yi Ru
20 septembre 2020 08:18 Mis à jour: 20 septembre 2020 08:18

Une publication en ligne mettant en garde les voyageurs chinois contre une forme d’extorsion en lien avec les tests de Covid-19 et l’isolement, qui s’est déroulée lors du transit dans la province chinoise du Fujian, est devenue virale récemment. Le message a été publié sur les médias sociaux chinois le 5 septembre par Wang Lizhi, un homme d’affaires pro-Pékin qui réside actuellement à New York.

M. Wang a déclaré : « Les départements concernés de la province de Fujian font fortune en donnant délibérément de faux résultats de tests et en transférant des personnes en bonne santé à l’hôpital pulmonaire de Fuzhou pour un examen complet. Même lorsqu’aucune maladie n’est détectée et que tout est normal, vous devez être isolé à l’hôpital pendant 14 jours. »

Le post précise également que le coût de base d’un lit d’hôpital était de 350 yuans (51 dollars), pour un coût total quotidien d’environ 900 yuans (132 dollars). Le coût d’une quarantaine de 14 jours est de plus de 10 000 yuans (1 462 $).

« Il faut 10 jours pour obtenir une réponse en appelant la ligne d’assistance téléphonique du maire. En appelant les Centres de contrôle des maladies, vous apprenez qu’il s’agit d’une réglementation de l’État. » Il a poursuivi : « Je ne crois pas que l’État réglementerait comme ça. Je préfère croire que c’est entièrement le gouvernement provincial du Fujian qui est de connivence avec l’hôpital corrompu pour piéger les citoyens. La province du Fujian n’est-elle pas gouvernée par le Parti communiste ? Est-ce que c’est toujours un gouvernement dirigé par le Parti communiste ? »

M. Wang espère que les personnes qui partagent les mêmes opinions feront suivre la publication pour informer plus de gens de la situation.

Ge Bidong, un économiste chinois basé aux États-Unis, a déclaré à Epoch Times que les questions et les doutes que M. Wang a soulevés au sujet du régime chinois sont une réaction typique de ceux qui ont bénéficié de leur affiliation au Parti communiste chinois (PCC).

Alors que les États-Unis se découplent de la Chine, Ge a déclaré : « Ces pro-communistes font des choix basés sur leurs intérêts et leurs besoins. Lorsqu’ils voient la fin du PCC, il est possible qu’ils prennent leurs distances ou même qu’ils s’opposent soudainement au communisme. Ce n’est pas un réveil, c’est une autre sorte de spéculation. »

Une extorsion sous forme de test et de service d’isolement

Epoch Times s’est entretenu avec un journaliste qui s’est penché sur les allégations d’extorsion de Wang. Le journaliste, qui a souhaité garder l’anonymat, a appelé la Commission municipale de santé de Fuzhou, la ligne d’assistance téléphonique pour la prévention de la pandémie et l’hôpital pulmonaire de Fuzhou à Fujian. Les réponses qu’il a obtenues du personnel étaient contradictoires, notamment en ce qui concerne les frais impliqués, et certains ont simplement dit qu’ils ne savaient rien de la situation.

Le personnel de la Commission de la santé a déclaré au journaliste que toute personne dont le test d’acide nucléique est positif est envoyée à l’hôpital pulmonaire de Fuzhou pour y être soignée. « Pour ce qui est du coût de l’hospitalisation, demandez à la ligne téléphonique de prévention de la pandémie. Le personnel de service de la commission de la santé répondra en détail. »

Le journaliste a appelé la ligne téléphonique de prévention des pandémies et s’est fait dire qu’à son retour de l’étranger, le test d’acide nucléique est effectué avant qu’une personne ne puisse passer la frontière. « Une fois la vérification à la frontière terminée, le test d’acide nucléique sera effectué à nouveau (une deuxième fois). Il faut compter six heures pour deux tests. Après le deuxième test, le voyageur se rendra dans un hôtel de quarantaine pendant 14 jours. Cet hôtel facture environ 400 yuans (59 $) par jour, ce qui fait que le coût pour 14 jours est d’environ 5 000 yuans (731 $). Ceux dont le test est négatif peuvent se rendre à leur prochaine destination, mais doivent être mis en quarantaine à la maison pendant sept jours. »

« Si un test est positif, il faut se rendre à l’hôpital pulmonaire de Fuzhou pour y être soigné – l’hôpital désigné. Le coût varie en fonction du traitement. S’il n’y a pas de symptômes, l’évaluation médicale ne coûte pas cher. Pour les personnes dont le test est positif […], le séjour initial coûte environ 10 000 yuans. La durée du séjour à l’hôpital dépend du moment où la personne est testée négativement, ce qui peut prendre de 20 à 30 jours. C’est possible. »

Le coût du lit d’hôpital est le tarif habituel de « plusieurs dizaines de dollars (par jour), le prix du lit domestique est très bas », a déclaré le personnel. Quand le journaliste a dit que le tarif est de 350 yuans, comme indiqué dans le post en ligne de Wang, le personnel a répondu : « Pour un patient dans un service à pression négative, ce qui signifie que la pression de l’air dans le service est inférieure à la pression de l’air à l’extérieur, il est possible de facturer 350 yuans. » Le journaliste a été invité à interroger l’hôpital sur les frais.

Le personnel a déclaré que Fuzhou a accueilli plus de 30 000 rapatriés et que peu d’entre eux ont été testés positifs, affirmant que « 70 ou 80 ont été envoyés à l’hôpital ».

Lorsque le journaliste a appelé le département médical de l’hôpital pulmonaire de Fuzhou, un membre du personnel a dit que leur hôpital est désigné pour le traitement du Covid-19 à Fuzhou. En d’autres termes, les personnes qui reviennent de l’étranger et dont le test est positif doivent se rendre dans cet hôpital pour y être soignées.

En ce qui concerne les frais de lit, le personnel a déclaré : « Je ne suis pas la personne responsable, je ne suis pas sûr (du coût). Si vous voulez en savoir plus, appelez la Commission de la santé. Ils savent tout sur le sujet. Nous ne sommes pas autorisés à répondre à d’autres questions. Nous ne pouvons répondre qu’aux questions concernant le séjour dans notre hôpital. »

En ce qui concerne l’assurance médicale, elle a déclaré : « Pour ceux qui reviennent de l’étranger, notre politique est que s’ils ont une carte d’assurance médicale, certaines personnes ayant des infections asymptomatiques seront remboursées, et le taux de remboursement sera conforme à la réglementation locale. Pour ceux dont le test est positif, nous demandons des informations pour vérifier la validité et la couverture de l’assurance médicale. Cela implique de nombreux détails avant que les frais ne soient finalisés. Quoi qu’il en soit, les patients paient d’avance et demandent ensuite le remboursement. »

Un autre membre du personnel a déclaré que le coût moyen pour les patients libérés dans les 14 jours est d’environ 20 000 yuans (2 492 €). « Ces 20 000 yuans s’appliquent à ceux qui n’ont pas d’autres maladies, et la pneumonie est la seule maladie traitée. » Elle a indiqué que le coût quotidien moyen pour les personnes qui retournent dans la province est d’environ 1 500 yuans (183 €).

Elle a précisé qu’il s’agit d’un hôpital financé par l’État et qu’ils doivent recevoir le paiement intégral de leurs services. « Sinon, vous recevrez une lettre d’avocat, car l’argent dû à l’hôpital, au gouvernement et au département des finances entraînera inévitablement une mauvaise cote de crédit, qui interdit aux gens de voyager en avion ou en train. »

M. Huang, un résident de Fujian, a déclaré à Epoch Times que les personnes revenant de l’étranger sont un gros morceau de viande dont le gouvernement local va s’emparer. « Par exemple, le gouvernement désigne l’hôtel de quarantaine, qui est une ressource (pour eux). L’hôtel récemment effondré à Quanzhou était occupé par de nombreuses personnes de différentes provinces. Il coûte 1 200 yuans (150 €) par jour, ce sont tous des morceaux de viande. »

Les internautes et les commerçants ne peuvent pas échapper au PCC

Il y a eu de nombreux commentaires en ligne sur le post de Wang Lizhi pour avoir directement critiqué le PCC. Un internaute a écrit : « Il semble que la faucille communiste ait touché son expatrié rouge. C’est triste. »

Selon un rapport des médias chinois GCTV, M. Wang s’est installé aux États-Unis en 1998. Son entreprise occupe près de 15 240 m² de bureaux et d’entrepôts. On dit que pour 10 unités de condiments chinois vendues dans les grands supermarchés chinois aux États-Unis, sept proviennent de sa société.

Originaire de la province du Shandong, M. Wang est un représentant de l’Organisation des compatriotes du Shandong et président de la Chambre de commerce et d’industrie américaine du Shandong.

En Chine, M. Wang possède plusieurs grandes bases agricoles et usines de transformation alimentaire. Il est actuellement vice-président exécutif du Bureau des affaires chinoises à l’étranger du gouvernement de la province du Shandong, vice-président exécutif de la Chambre de commerce chinoise à l’étranger et membre du Comité permanent de la Conférence consultative politique du peuple chinois de la ville de Shandong Changyi, l’un des organes législatifs du PCC.

Un initié de l’organisation des compatriotes du Shandong a révélé que Wang est retourné dans le Shandong lorsque la pandémie a éclaté pour la première fois aux États-Unis cette année. Il devait retourner aux États-Unis à la mi-août, mais ne l’a pas encore fait.

M. Wang, un résident de Fujian, a déclaré que presque toutes les organisations des chambres de commerce chinoises à l’étranger sont remplies d’hommes d’affaires affiliés au régime. Leur soi-disant succès ne vient pas de leurs propres talents ou forces, mais du soutien du PCC. « Le rôle de la Chambre de commerce à l’étranger est essentiellement de jouer sur les apparences. Il en va de même au niveau national. Chaque province a une Chambre de commerce qui est soutenue par le régime. La Chambre de commerce est comme un monde souterrain local. »

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