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Un rapport des services de renseignement américain fait état de liens minimes entre Maduro et Tren de Aragua

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La police péruvienne procède au transfert de plusieurs membres de l'organisation criminelle Tren de Aragua à Lima le 5 octobre 2023.

Photo: Cris Bouroncle/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Un rapport du Conseil national du renseignement, rendu public le 6 mai, semble contredire les affirmations du président Donald Trump qui prétend que le gang Tren de Aragua (TdA) coordonne ses activités avec le régime socialiste vénézuélien, une allégation qui a joué un rôle clé dans les efforts déployés par M. Trump pour recourir à l’Alien Enemies Act (Loi sur les ennemis étrangers) de 1798 contre le groupe.
Le rapport du Bureau du directeur du renseignement national (ODNI : Office of the Director of National Intelligence) a spécifiquement révélé que, « Bien que l’environnement permissif du Venezuela permette au TdA d’opérer, le régime de Maduro n’a probablement pas pour politique de coopérer avec le TDA et ne dirige pas les mouvements et les opérations du TdA aux États-Unis. »
Au contraire, le rapport indique que le régime du président vénézuélien Nicolas Maduro « traite le TdA comme une menace ».

Le 17 mars, M. Trump a publié une proclamation déclarant les membres du TdA – actuellement reconnu par le gouvernement des États-Unis comme une organisation terroriste – éligibles à l’expulsion en vertu de la loi sur les étrangers ennemis.

Cette législation, qui fait partie des lois sur les étrangers et la sédition adoptées pendant la quasi-guerre navale entre les États-Unis et la France, autorise le président à « appréhender, restreindre, sécuriser et expulser, en tant qu’ennemis étrangers » les citoyens d’une nation hostile pendant les guerres déclarées ou les périodes d’invasion.

Le président Trump a immédiatement fait face à des contestations judiciaires concernant cette initiative, les critiques remettant en question l’étendue des liens entre le TdA et le régime vénézuélien.

Malgré son évaluation générale du caractère minimal que revêt la coopération entre le gang criminel et Maduro, le rapport a constaté qu’il existe parfois des exemples ad hoc de fonctionnaires du régime qui travaillent avec le TdA à certaines fins à l’intérieur du pays.

« La direction du régime de Maduro tolère probablement parfois la présence du TdA au Venezuela, et certains responsables gouvernementaux peuvent coopérer avec le TdA à des fins financières », indique le rapport.

Le rapport précise que ces relations « ont été ad hoc et seraient motivées par le désir du régime d’obtenir de l’aide pour contrôler le territoire ou dissuader une menace perçue d’invasion, ou pour un gain financier individuel ».

Le rapport ajoute que le régime de Maduro a tendance à laisser les organisations criminelles opérer au Venezuela, mais « les combat et cherche à les contenir lorsqu’il craint qu’elles ne le déstabilisent ou lorsque des accords de corruption tournent au vinaigre ». Selon le rapport, cette situation résulte en partie de l’incapacité du Venezuela à contrôler l’ensemble de son territoire.

« Certains fonctionnaires vénézuéliens de niveau moyen ou inférieur profitent probablement des activités illicites du TdA », ajoute le rapport. « Par exemple, des responsables militaires locaux ont alerté d’autres groupes armés et criminels menant des expéditions aériennes de drogue sur des patrouilles de l’armée de l’air vénézuélienne et pourraient avoir informé la direction du TdA d’un raid prévu en 2023 contre la prison qui était sa base d’opérations. »

Pourtant, à la suite du rapport du 6 mai, la Maison-Blanche maintient qu’il existe des liens entre les deux groupes qui justifient la mise en œuvre de la loi sur les étrangers ennemis.

« Le Bureau du directeur du renseignement national soutient pleinement l’évaluation selon laquelle l’organisation terroriste étrangère, Tren De Aragua, agit avec le soutien du régime de Maduro, et est donc passible d’arrestation, de détention et d’expulsion en tant qu’ennemis étrangers des États-Unis », a déclaré au journal Epoch Times un porte-parole de la Maison-Blanche.

Dans sa proclamation, M. Trump a affirmé que le TdA perpétuait une telle invasion « sous la direction, clandestine ou non, du régime [du président vénézuélien Nicolás Maduro] ».

Un juge fédéral a bloqué la mise en œuvre de la proclamation vers 19 heures (heure de l’Est) le 15 mars.