Une frappe aérienne israélienne détruit la seule clinique affiliée à Planned Parenthood à Gaza

La seule clinique de Gaza affiliée à Planned Parenthood est devenue "inutilisable" depuis que les forces israéliennes ont détruit un bâtiment adjacent lors d'une frappe visant le Hamas

Par Caden Pearson
14 octobre 2023 19:02 Mis à jour: 14 octobre 2023 19:34

La seule clinique de la bande de Gaza affiliée à Planned Parenthood « a été détruite » cette semaine par une frappe aérienne de l’armée israélienne dirigée sur des cibles du Hamas, qui a emporté un bâtiment adjacent, a déclaré l’organisation.

La clinique, gérée par l’Association palestinienne pour la planification et la protection de la famille (PFPPA : Palestinian Family Planning and Protection Association), était le seul « membre local » de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF : International Planned Parenthood Federation) à Gaza.

Dans un communiqué publié jeudi, la PFPPA a déclaré que son centre « avait été détruit » le 8 octobre « suite à une frappe aérienne israélienne sur un bâtiment adjacent ».

L’organisation a adopté un ton critique, affirmant que les femmes de Gaza se voyaient déjà refuser « les soins et les droits en matière de santé sexuelle et reproductive » sous 16 ans « d’occupation israélienne », et qu’à la suite des récentes frappes israéliennes contre le Hamas, le centre ne pouvait « plus du tout » fournir ses services.

Le Hamas dirige la bande de Gaza depuis 16 ans, après s’être emparé du pouvoir à la suite d’un coup d’État violent. Israël a retiré ses forces et ses colonies en 2005.

Un jour après l’attaque sans précédent perpétrée par le Hamas dans le sud d’Israël, le centre de la PFPPA a été détruit.

Le groupe terroriste islamique soutenu par l’Iran a assassiné plus de 1300 hommes, femmes et enfants et en a blessé plus de 3000 autres dans les villes frontalières israéliennes le week-end dernier. Le Hamas a également tiré un barrage de plus de 4500 roquettes, enlevé des femmes et des enfants et s’est livré à des actes de viol et de torture à grande échelle.

Israël a déclaré l’état de guerre à la suite de ces attaques.

La réponse des Forces de défense israéliennes (FDI) s’est concentrée sur les hauts responsables et les commandants du Hamas, ainsi que sur les infrastructures telles que les services financiers, de construction, de commandement et de contrôle, de renseignement, de recherche et de développement.

Les frappes de l’armée de l’air israélienne ont ciblé divers quartiers de la bande de Gaza où se trouvaient « beaucoup de caméras, d’infrastructures et d’autres installations ».

L’objectif de ces frappes, a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne, est de faire en sorte que « le Hamas ne puisse plus frapper, blesser ou tuer des civils israéliens ».

L’armée israélienne a également demandé récemment aux civils du nord de Gaza de se déplacer vers le sud de l’enclave, alors qu’elle se prépare à des opérations militaires terrestres dans les jours à venir. L’armée israélienne a accusé le Hamas d’utiliser les Palestiniens comme « boucliers humains ».

L’armée israélienne a déclaré qu’elle déploierait « des efforts considérables pour éviter de blesser des civils » à Gaza.

Notre clinique est inutilisable

Le communiqué de la PFPPA critiquait la décision prise par Israël le 10 octobre de bloquer l’entrée de nourriture, d’eau, de carburant et de fournitures médicales suite à l’attaque du Hamas.

Le communiqué, qui ne fait aucune mention de l’attaque du Hamas contre Israël, note que « les Gazaouis n’ont accès à l’électricité que deux heures par jour », un approvisionnement qui devrait s’épuiser dans les prochains jours.

Le communiqué dénonce également ce qu’il appelle « 16 ans de blocus illégal » et la pression qu’il exerce sur le système médical de Gaza, qui, selon la PFPPA, « ne peut pas faire face au nombre de blessés causés par les bombardements en cours ».

« Les services d’urgence et les fournitures médicales ne sont pas en mesure de se rendre auprès des personnes touchées, notamment les femmes enceintes, les parturientes et les nouveau-nés. »

Ammal Awadallah, directrice exécutive du centre, a exprimé son inquiétude pour les plus de 37.000 femmes enceintes qui, selon elle, se trouvent à Gaza, et a demandé instamment que l’aide humanitaire soit autorisée à entrer dans la bande de Gaza.

« Nous ne savons pas ce qu’il va advenir de ces femmes et de leurs nouveau-nés. Notre clinique est inutilisable et nos possibilités d’orientation vers les hôpitaux diminuent d’heure en heure », a souligné Mme Awadallah dans un communiqué.

L’IPPF a publié sur X, anciennement Twitter, une vidéo montrant les conséquences de la destruction.

Lundi, deux jours après l’attaque du Hamas, le directeur général de l’IPPF, Alvaro Bermejo, a indiqué que l’organisation était « profondément préoccupée par le sort des civils pris dans les récentes attaques, et nous sommes dévastés par la perte de vies civiles ».

Jeudi, Wafa Abu Hasheish, une assistante médicale palestinienne de la PFPPA, a affirmé avoir reçu des appels de femmes demandant de l’aide alors qu’elles étaient en train d’accoucher ou qu’elles faisaient une « fausse couche à cause des bombardements ».

M. Bermejo a fait savoir dans son communiqué de jeudi que les équipes locales de l’organisation « prévoyaient des mesures d’urgence » pour soutenir les femmes « piégées à Gaza dans un contexte d’escalade de la violence » et « les plus de cinq millions de Palestiniens qui vivent actuellement sous l’occupation israélienne et qui auront besoin d’un soutien essentiel pour continuer à accéder aux soins de santé sexuelle et génésique ».

Sous le régime du Hamas, l’avortement est illégal, sauf en cas d’urgence pour sauver la vie de la mère. Certaines femmes se rendent en Israël pour avorter, où la procédure est légale.

La PFPPA a été créée à Jérusalem en 1964.

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