C’est aux Bahamas en ce 5 décembre 2023 que la modèle Kim Bruneau a battu le record du monde de la séance de photo sous-marine la plus profonde jamais enregistrée. L’équipe a dû conjuguer avec toutes sortes de défis techniques pour parvenir à ce résultat très artistique.
Si plonger à 40 mètres de profondeur n’est pas un exploit en soi, le faire sans combinaison de plongée et sans oxygène le temps d’une séance photo de neuf minutes est un sacré défi.
La Montréalaise Kim Bruneau, entrepreneur, conférencière et plongeuse certifiée, s’est entourée d’une équipe sans laquelle elle n’aurait pas pu réaliser cet exploit. Il fallait bien évidemment une bonne photographe sous-marine, qu’elle a choisi en la personne de Pia Oyarzun. Les deux amies se sont rencontrées via Instagram il y a deux ans et « la connexion a été immédiate » entre elles, « comme si nous nous connaissions depuis toujours et nous étions en symbiose sous l’eau », raconte la mannequin sur son compte Facebook.
Les deux autres personnes qui ont accompagné les deux femmes ont été tout aussi indispensables à la réalisation de ce record du monde. Il s’agit de Stephen Nixon, capitaine et plongeur de sécurité entre les mains de qui elle a remis sa vie, ainsi que d’Eduardo Pantoja, témoin qualifié venu du Chili pour attester du record qui sera homologué cette semaine, précise Radio Canada.
Le lieu choisi pour la séance de photos a été fixé aux Bahamas, d’où vient la photographe. À Nassau plus exactement, près de l’épave du Sea Trader. Kim Bruneau a confié lors de son passage à l’émission Salut Bonjour que ce lieu la terrorisait à cause du trou noir attenant à l’épave du bateau et qui lui avait laissé une forte impression lors d’une première plongée à cet endroit. Elle a toutefois réussi à surmonter cette peur et tout s’est bien déroulé.
Deux techniques : apnée et plongée sous-marine
L’ancien record du monde pour une séance de photos sous-marine était de 30 mètres. Pour arriver à faire cet exploit à 40 mètres sous la mer, Kim Bruneau a mêlé deux techniques : l’apnée et la plongée sous-marine avec bonbonne.
« Tu es en protocole de plongée, mais tu passes à l’apnée quand tu arrives en bas », a précisé la jeune femme, qui est descendue jusqu’à 30 mètres avec son équipement de plongée et de l’air enrichi pendant que le reste de l’équipe utilisait de l’air normal.
« Une fois à cette profondeur, j’ai retiré mes palmes et mon équipement de plongée sous-marine et j’ai descendu les 10 derniers mètres en utilisant la pieuvre du plongeur de sécurité Stephen Nixon », raconte Kim Bruneau sur les réseaux sociaux, avant d’expliquer ce qu’est une « pieuvre » : il s’agit d’un régulateur secondaire permettant de partager l’air de sa bouteille avec un autre plongeur en cas de besoin.
Une fois près de l’épave du Sea Trader, la mannequin a été positionnée au bon endroit par Stephen. « J’ai retiré mon masque, pris quelques respirations profondes, retiré la pieuvre et commencé à poser », relate la Montréalaise, qui a dû faire confiance au plongeur de sécurité pour lui apporter de l’air et l’emmener au bon endroit pour les différentes prises de photo. « Il vaut mieux ne pas nager pour éviter de m’épuiser et ainsi pouvoir retenir ma respiration plus longtemps. »
Afin de rester en place, la jeune femme a gardé une ceinture de poids cachée sous sa jupe de ballerine : « J’ai placé tous les poids dans le dos pour qu’ils ne soient pas visibles ». Sans son masque, elle ne pouvait rien voir, alors elle devait parfois le remettre rapidement pour comprendre certaines indications de la photographe.
9 minutes pour la séance photo
Les conditions pour prendre les photos étant particulières, il fallait faire vite pour l’équipe. « Il y a beaucoup de pression à cette profondeur-là. On a un temps maximal de neuf minutes où on peut rester à 40 mètres pour éviter les accidents de décompression », explique Kim Bruneau. À partir de 30 mètres sous la mer, un autre danger s’ajoute : le risque de narcose à l’azote, un phénomène qui provoque un sentiment d’ivresse.
« Nous avons ensuite tourné à des profondeurs plus élevées, progressivement, jusqu’à ce que j’arrive sur l’épave où j’ai remis mon équipement de plongée et mes palmes », se souvient la Québécoise, commentant une vidéo « behind the scenes » (derrière la scène) publiée sur les médias sociaux.
La remontée s’est ensuite faite lentement, avec un arrêt de décompression de 5 minutes à 15 mètres de la surface de l’eau. Au total, la plongée a duré 37 minutes, mais Kim Bruneau ne parle pas de tout le temps qui a été nécessaire aux préparatifs.
Une passion pour la plongée née dans un moment difficile de sa vie
On pourrait facilement croire que pour être une plongeuse aussi expérimentée, Kim Bruneau a commencé ce sport quand elle était très jeune. Eh bien non : cela fait moins de trois ans qu’elle s’est initiée à la plongée pour la première fois, lors d’un séjour au Mexique où elle suivait un traitement pour l’infertilité.
« Je vivais avec beaucoup de douleur et de tristesse et j’avais envie de me changer les idées », se souvient la Montréalaise, maintenant plongeuse certifiée en plongée profonde. C’est ainsi qu’elle a eu l’idée de s’acheter des palmes et d’aller nager avec les poissons. Dès ses premières leçons de plongée, elle a pu retenir son souffle pendant trois minutes et demi. Une passion était née.
Avant ce record du monde, cela faisait un moment qu’elle n’avait pas plongé. Entre-temps, elle a donné naissance à un « bébé miracle ». Quelles autres surprises nous réserve-t-elle ?
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