Une étude de santé publique menée sur 1,5 million de personnes pendant 15 ans pourrait bien inciter nombre de fumeurs à arrêter la cigarette avant l’âge de 40 ans.
« Elle corrobore ce que l’on supputait avec des chiffres précis », souligne Frédéric Le Guillou, président de l’association Santé respiratoire France dans Le Parisien.
Menée conjointement par les deux universités de Toronto (Canada) et de Tromsø (Norvège), cette étude révèle que les fumeurs ayant arrêté avant 40 ans peuvent espérer vivre aussi longtemps que ceux n’ayant jamais fumé.
« Arrêter de fumer à tout âge, mais particulièrement dans les plus jeunes années, est associé à une surmortalité globale, à des maladies vasculaires, respiratoires et néoplasiques plus faibles », confirme la revue NEJM Evidence.
En bref, les fumeurs ayant arrêté avant 40 ans, qu’ils aient été gros ou petits fumeurs, ont autant de chance d’atteindre l’âge de 80 ans que ceux n’ayant jamais fumé (ou fumé moins de 100 cigarettes dans leur vie).
Selon cette même revue, 82% des hommes qui ont arrêté de fumer avant 40 ans seront encore en vie à 80 ans, contre 83% pour les personnes n’ayant jamais fumé. Chez les femmes, le taux est même égal, atteignant 87%. En revanche, ce pourcentage chute à 59% chez les hommes et 67% chez les femmes n’ayant jamais arrêté de fumer.
Ainsi, il faut noter que plus on arrête tard et plus l’écart d’espérance de vie entre non-fumeurs et anciens fumeurs s’accroît.
Contacté par Le Parisien, l’auteur principal de l’étude, Prabhat Jha, directeur du Centre de recherche en santé mondiale à l’Université de Toronto explique que « le message principal de cet article est qu’il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer et que l’arrêt du tabac est redoutablement efficace, à la fois en apportant des bénéfices importants et en le faisant rapidement ».
Un quart de fumeurs quotidiens
En France, on comptait 12 millions de fumeurs quotidiens en 2022, selon Santé publique France, près de 3 personnes des 18-75 ans sur 10 déclarant fumer, et un quart déclarant fumer quotidiennement.
Les scientifiques lancent un appel aux différents gouvernements afin d’intensifier la lutte contre le tabac, en interdisant de fumer dans les lieux publics, en augmentant encore les taxes ou en promouvant les substituts à la nicotine. Le ministère de la Santé avait annoncé en novembre dernier les dernières mesures de son Plan anti-tabac : le prix du paquet de cigarettes passera ainsi à 12 euros en 2025 et les espaces sans tabac seront généralisés à toutes les plages, forêts, parcs et aux abords de certains lieux publics comme les établissements scolaires.
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