Xinjiang: Amnesty et HRW demandent une réponse internationale plus forte

Par Epoch Times avec AFP
1 septembre 2023 11:00 Mis à jour: 1 septembre 2023 11:29

Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé jeudi le manque d’action internationale un an après la publication d’un rapport accablant de l’ONU sur les violations des droits humains dans la province chinoise du Xinjiang.

Ce rapport, que l’ancienne Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet avait publié contre l’avis de Pékin, évoque de possibles crimes contre l’humanité commis contre les Ouïghours et d’autres minorités, confirmant ce que des experts occidentaux et ONG affirmaient déjà.

Mais la réponse internationale à ce rapport est « terriblement insuffisante », considère Amnesty dans un communiqué. « Au lieu d’agir de toute urgence (…), la communauté internationale – y compris d’importantes composantes de l’ONU – s’est abstenue de prendre les mesures fermes nécessaires pour faire avancer la justice, la vérité et la réparation pour les victimes », y souligne la directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour la Chine, Sarah Brooks.

Briser le silence « face à des crimes contre l’humanité »

« Les pays membres de l’ONU ne devraient pas rester silencieux face à des crimes contre l’humanité » alors que Pékin continue d’« écraser les droits » des Ouïghours et d’autres minorités musulmanes turcophones, renchérit la chercheuse Maya Wang, spécialiste de l’Asie chez HRW, dans un communiqué séparé.

En octobre 2022, Pékin avait remporté un succès à l’ONU lorsqu’une courte majorité des 47 États membres du Conseil des droits de l’homme à Genève avait rejeté la proposition de plusieurs pays occidentaux d’organiser un débat sur le Xinjiang. Amnesty et HRW demandent toujours une investigation internationale et en appellent aux États membres du Conseil des droits de l’homme, dont la prochaine session se déroule du 11 septembre au 13 octobre. Mais ce mécanisme semble peu probable tant Pékin a montré son poids politique devant l’instance onusienne.

Appel aux autorités judiciaires à lancer des poursuites pénales

HRW demande aussi que la communauté internationale fasse plus d’efforts pour documenter le nombre de personnes qui sont toujours détenues ou disparues de force au Xinjiang. L’ONG plaide aussi en faveur de sanctions ciblées et appelle les autorités judiciaires à lancer des poursuites pénales en vertu du principe de compétence universelle. Le successeur de Mme Bachelet, l’Autrichien Volker Türk, s’est lui engagé en décembre dernier à donner suite au rapport, assurant qu’il allait « personnellement » intervenir auprès des autorités chinoises.

Mais les ONG appellent le Haut-Commissaire à en dire plus sur le suivi du rapport et ses échanges avec Pékin. « Nous avons besoin que les dirigeants nationaux et internationaux, y compris les responsables des droits de l’homme tels que le Haut-Commissaire, utilisent tous les leviers à leur disposition – à la fois publics et privés – pour obtenir un changement significatif dans les politiques répressives de la Chine », demande Mme Brooks.

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