Yvelines : un couple d’agriculteurs qui se bat pour préserver une race en voie de disparition jugé indésirable par ses voisins

Par Paul Tourège
9 octobre 2020 12:28 Mis à jour: 9 octobre 2020 12:28

Un couple d’éleveurs qui vient d’acquérir 43 hectares de terrain dans un village des Yvelines où il souhaite implanter un haras et développer son élevage bovin, doit faire face à l’hostilité de quelques riverains farouchement opposés au projet.

L’histoire se passe à Adainville, un village de moins de 800 habitants établi à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Versailles.

Fabien Le Coidic et sa compagne Agathe Guérin souhaitaient faire l’acquisition de terres sur la commune afin d’y construire un haras et d’y pâturer un troupeau de vaches en agriculture biologique.

Locataires d’une ferme située sur la commune limitrophe de Poigny-la-Forêt, le couple d’éleveurs, qui devra quitter le bâtiment d’ici le mois de mars 2021, s’est vu récemment proposer 43 hectares de terrain à Adainville par la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer).

« On était dans les clous pour le permis de construire. On a fait en sorte que notre projet colle avec le plan local d’urbanisme », explique Agathe Guérin dans les colonnes du Parisien.

Un projet de plusieurs centaines de milliers d’euros qui rencontre toutefois l’hostilité de quelques riverains installés aux alentours des parcelles de terrain concernées, dont l’éditrice Odile Jacob.

« Ce n’est pas une exploitation agricole comme une autre. On parle d’un haras où il va y avoir beaucoup de passages, des constructions. Cela suppose une profonde transformation des lieux », avance Corinne Lepage, ancien ministre de l’Environnement et avocate de Mme Jacob et de son mari.

De son côté, le couple d’éleveurs – qui prend soin d’une douzaine de vaches de race Bretonne Pie Noire, une race très ancienne faisant l’objet d’un plan de sauvegarde – ne comprend pas l’animosité que rencontre son projet.

« Je suis loin de l’élevage intensif, c’est d’ailleurs tout le contraire. Je ne pensais pas être accueilli comme ça, surtout en arrivant avec un projet bio et écolo », soupire Fabien Le Coidic.

« Il faut soutenir ce genre de projet si on ne veut pas voir mourir nos villages dans les années futures »

Pour Jean-Marc Raimondo, le maire d’Adainville, l’opposition au projet manifestée par les propriétaires des trois maisons situées aux alentours des terres concernées est particulièrement surprenante.

« Il faut se rendre compte qu’on a reçu des présentations de projets qui auraient pu être moins confortables pour les habitants du village. Demain, si le projet est rejeté, la préfecture peut très bien décider d’installer une aire de grand passage. On n’aura pas notre mot à dire », confie l’édile aux journalistes du Parisien.

Malgré des tentatives de médiation et quelques concessions faites par le couple, aucun consensus n’a pour l’instant pu être dégagé avec les riverains.

« On a été tous extrêmement déçus et surpris par l’absence de prise de conscience de la part des opposants. Ils jouent sur leur position intouchable et sur leurs relations pour faire fléchir un pauvre petit maire de village », souligne M. Raimondo.

« […] Il faut soutenir ce genre de projet si on ne veut pas voir mourir nos villages dans les années futures », poursuit le maire.

Un point de vue partagé par Bruno Millienne, député MoDem de la 9e circonscription des Yvelines.

« On parle d’un élevage bio d’une race bovine en voie de disparition. Le projet est légal de A à Z. Une partie des opposants n’est sur place que 150 jours par an, essentiellement le week-end. Il faut qu’ils comprennent qu’ils sont dans un milieu rural et agricole, ce sont à eux de s’adapter à l’environnement », conclut le député.

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