À Tokyo, un Français poursuit sa grève de la faim pour revoir ses enfants

Par Epoch Times avec AFP
25 juillet 2021 05:00 Mis à jour: 26 juillet 2021 10:02

Alors qu’il était à Tokyo pour l’ouverture des Jeux olympiques, Emmanuel Macron a évoqué samedi 24 juillet avec le Premier ministre japonais Yoshihide Suga la « situation extrêmement tragique » de M. Fichot, selon l’Élysée.

Le Français Vincent Fichot, dont les enfants ont été enlevés en 2018 par leur mère japonaise, a entamé dimanche une troisième semaine de grève de la faim à Tokyo.

« C’est bien que Suga et Macron aient quand même parlé de mon cas (…), mais ça ne change rien à la situation dans laquelle sont mes enfants, donc je continue », a déclaré dimanche M. Fichot. « La France ne sait même pas si mes enfants sont en vie ou pas, et on qualifie la relation entre le Japon et la France d’exceptionnelle (…). C’est hallucinant, c’est le ‘business’ avant et nos enfants après ».

Garde partagée inexistante au Japon

Le Président français n’a pas vu M. Fichot durant sa visite de deux jours à Tokyo. Par contre des conseillers de l’Élysée l’ont rencontré à sa place. La France a aussi fait part de sa volonté d’aboutir à des « résultats » et a parlé d’une « priorité ».

Depuis le 10 juillet, cet ancien employé dans la finance âgé de 39 ans est calé nuit et jour sur un tapis de yoga, sous le préau d’une gare près du stade olympique. Sa santé commence à se dégrader et il dit souffrir désormais au moindre effort.

Après avoir tout essayé devant la justice japonaise, il a entrepris cette action dans l’espoir de pousser Paris à prendre des « sanctions » contre le Japon pour non-respect de ses engagements internationaux sur les droits de l’enfant. Mais le principe de la garde partagée en cas de séparation des parents n’existe pas au Japon, une exception parmi les pays industrialisés. Aussi l’enlèvement parental est une pratique répandue et tolérée dans le pays.

Troisième semaine de grève de la faim pour le Français Vincent Fichot à Tokyo. (Photo : PHILIP FONG/AFP via Getty Images)

Divorce prononcé dans quelques mois

En août 2018, l’épouse japonaise de M. Fichot est partie de leur domicile avec leurs deux enfants, aujourd’hui âgés de 4 et 6 ans. Il ne les a plus revus depuis. Des associations locales japonaises estiment que les enlèvements parentaux concernent 150.000 enfants chaque année dans l’archipel.

Installé depuis 15 ans au Japon, M. Fichot est devenu un « porte-parole » pour beaucoup de Japonais dans la même situation que lui, estime François Roussel, conseiller des Français de l’étranger élu au Japon.

Une information judiciaire pour soustraction de mineurs visant son épouse a été ouverte en France fin 2020 et M. Fichot fait partie d’un groupe de dix parents de quatre pays différents ayant porté plainte contre le Japon auprès du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en 2019.

D’ici « 2-3 mois », la justice japonaise prononcera son divorce et à partir de là, Vincent Fichot n’aura « plus aucun lien juridique » avec son garçon et sa fille.

 

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