Affaire Polanski : « Je donne raison aux femmes », affirme Gérard Lanvin

Par Paul Tourège
5 mars 2020 13:39 Mis à jour: 6 mars 2020 11:49

Alors que la polémique autour de Roman Polanski – condamné pour abus sexuel sur mineure en 1977 et accusé de viol par plusieurs actrices depuis quelques années – continue de faire rage, Gérard Lanvin a donné son point de vue sur l’affaire qui divise le cinéma français.

Dans le cadre d’un entretien accordé aux journalistes du Parisien à l’occasion de la sortie du film Papi Sitter, où il interprète le rôle d’un ancien capitaine de gendarmerie, Gérard Lanvin est revenu sur la 45e cérémonie des Césars qui s’est déroulée le soir du 28 février.

« […] Ça commence à bien merder… C’était couru d’avance », a expliqué le comédien.

Si Gérard Lanvin s’était vu attribuer deux Césars au cours de sa carrière – celui du meilleur acteur en 1995 pour Le fils préféré et celui du meilleur acteur dans un second rôle en  2001 pour Le goût des autres –, il n’avait pas pris la peine de venir récupérer les statuettes.

« Je peux en parler sans problème parce que j’en ai eu deux et qu’on me traiterait de jaloux, sinon. De toute manière, ils ne me servent à rien. Ce n’est pas ça qui a fait que des metteurs en scène du cinéma dit ‘élitiste’ m’ont appelé ! » observe le sexagénaire.

« […] On essaie de mettre un comique [Florence Foresti, ndlr] pour en faire un spectacle qui est chiant comme la mort. Que l’on arrête de me parler d’une ‘fête’ du cinéma. Moi, je m’en suis exclu tout seul. Je ne suis pas allé chercher mes deux Césars parce que je n’assume pas le mot ‘meilleur’ », ajoute-t-il.

Gérard Lanvin soutient les femmes victimes de violences sexuelles

Interrogé sur la polémique liée à l’affaire Polanski, dont le film J’accuse a reçu le César de la meilleure réalisation et de la meilleure adaptation, Gérard Lanvin a expliqué qu’il s’agissait d’« un bordel compliqué » tout en affirmant qu’il donnait « raison aux femmes ».

Toujours considéré comme fugitif par la justice américaine dans le cadre d’une affaire d’abus sexuel sur une mineure de 13 ans en 1977 – condamné à une première peine de 90 jours de prison, Roman Polanski sera libéré pour bonne conduite au bout de 42 jours et finira par s’enfuir en Europe en apprenant que le juge envisage de le condamner à nouveau – le cinéaste a été accusé de viol par plusieurs actrices ces dernières années.

À l’exception de l’accusation d’abus sexuel sur mineure datant de 1977, Roman Polanski a toujours nié les accusations de viol et d’abus sexuel dont il a fait l’objet ces dernières années, assurant qu’elles étaient sans fondement.

« C’est un bordel compliqué. Voilà un homme qui a fait des films pendant vingt ans et personne n’ouvrait sa bouche, pourtant le problème existait déjà. Si l’équipe du film [J’accuse] était venue, elle aurait montré qu’elle soutenait l’œuvre. Mais en ne venant pas elle soutenait l’homme et là, ça devient leur problème parce que moi, personnellement, Polanski, je n’en ai rien à foutre. Je l’ai croisé cinq fois dans ma vie, il ne m’a jamais dit bonjour. En revanche, je donne raison aux femmes. Elles réagissent et c’est bien. Je suis de leur côté », conclut Gérard Lanvin.

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