Un ancien patron du MI-6 affirme que le coronavirus de Wuhan a été fabriqué dans un laboratoire chinois

Par Aurelien Girard
7 juin 2020 18:55 Mis à jour: 7 juin 2020 18:55

Le sujet de l’origine du virus de Wuhan est presque devenu tabou tant il traîne avec lui le boulet du complotisme et le risque d’être accusé de diffuser des fake news. Le très sérieux ancien chef des services secrets britanniques, le MI6, est pourtant convaincu que le virus qui a tué de centaines de milliers de personnes et mis l’économie mondiale à terre est bien le produit d’un laboratoire chinois. Et il le fait savoir.

Sir Richard Dearlove a accordé un entretien en exclusivité au The Telegraph, dans lequel il cite des analyses scientifiques récentes démontrant d’après lui que le virus a été fabriqué par des scientifiques chinois. Si cette information était confirmée, la voie serait alors grande ouverte pour des poursuites internationales contre le régime chinois.

« Je pense que c’était un accident », a déclaré Sir Richard au quotidien britannique. « Cela amène la question suivante : si la Chine devait un jour reconnaître sa responsabilité, paierait-elle des réparations ? Je crois donc que tous les pays du monde vont devoir repenser leurs relations avec la Chine ».

Sir Richard, qui a dirigé le MI6 entre 1999 et 2004, cite en particulier une publication scientifique du professeur Angus Dalgleish, de l’hôpital St George de l’université de Londres, et du virologue norvégien Birger Sorensen.

Dans leur article, les deux experts affirment avoir identifié des « fragments d’ADN insérés dans la protéine Spike du SRAS-CoV-2. »

Sir Richard révèle par ailleurs que l’article en question a dû être réécrit plusieurs fois avant publication. Une version antérieure, que The Telegraph a pu consulter, concluait que le coronavirus devrait être appelé « virus de Wuhan » et affirmait « au-delà de tout doute raisonnable que le virus Covid-19 a été fabriqué ».

« Nous sommes conscients que ces conclusions auront un impact politique », indiquaient les auteurs, dont l’étude avait pour premier objectif de trouver une stratégie vaccinale contre le Covid-19.  D’après The Telegraph, les services de renseignement auraient examiné avec attention les conclusions de ce travail.

La première version de l’article a été rejetée par des journaux scientifiques comme Nature et le Journal of Virology, qui l’ont jugé « inapte à publication. »

Celui-ci a donc dû être réécrit pour être finalement accepté dans Quarterly Review of Biophysics Discovery, une publication présidée par des scientifiques de l’université de Stanford et de l’université de Dundee.

The Telegraph a également eu accès à une autre étude produite par la même équipe et qui devrait être prochainement publiée. Dans celle-ci, le professeur Dalgleish et ses collègues affirment que le Covid-19 possède des « empreintes uniques » qui ne peuvent être naturelles et sont plutôt « la marque d’une manipulation intentionnelle ».  Ils y affirment que le virus, « remarquablement bien adapté à la coexistence humaine », est probablement le résultat d’une expérience de laboratoire de Wuhan pour produire des « virus chimériques à gain de fonction ».

Des conclusions hâtives de la communauté scientifique ?

L’expérience passée du virus Ebola – qui était une véritable zoonose liée à la déforestation africaine – a-t-elle hâté la conclusion des virologues, qui n’ont voulu voir dans le coronavirus de Wuhan qu’un accident de la nature plutôt que sérieusement envisager un accident de laboratoire ? Ou bien est-ce la crainte de voir toute une communauté décrédibilisée s’il était confirmé que des chercheurs étaient à l’origine de la pandémie ? Après une première phase de silence, d’autres voix dans la communauté scientifique alertent maintenant du fait que rien ne permet de se réfugier derrière les hypothèses les plus rassurantes de l’émergence du virus de Wuhan.

Cité par le site d’information australien News.com.au, le généticien israélien Ronen Shemesh, qui travaille sur un traitement pour le COVID-19, affirme lui aussi que le virus a été plus probablement créé en laboratoire qu’il n’a évolué dans la nature.

« Il y a de nombreuses raisons de croire que le COVID-19 générant le SARS-CoV-2 a été créé en laboratoire. Très probablement par des méthodes de génie génétique », a-t-il déclaré à Sky News. « Je crois que c’est la seule façon dont une insertion comme le site de clivage de la furine protéase aurait pu être introduite directement au bon endroit et devenir efficace. »

Le Dr Shemesh fait référence à une inexplicable insertion dans la séquence du gène codant pour la protéine Spike, celle qui permet au virus d’infecter les cellules humaines. « Une telle insertion est très rare dans l’évolution, ce seul exemple d’ajout de quatre acides aminés en 20 ans [d’évolution de la famille des coronavirus] est très peu probable ».

« Ce qui rend la chose encore plus suspecte est le fait que cette insertion s’est non seulement produite au bon endroit et au bon moment, mais a également transformé le site sérine-protéase en site furine », déclare-t-il pour Sky News.

« Cette protéine de clivage est impliquée dans de nombreux autres types de mécanismes d’activation et d’infection de virus [par exemple VIH et herpès]. Si j’essayais de créer une souche de virus ayant une plus grande affinité et un potentiel infectieux pour les humains, c’est exactement ce que je ferais : j’ajouterais un site de clivage de la furine directement au site de clivage original ».

Le microcosme des journaux scientifiques mis en cause

The Telegraph cite d’autres extraits du nouvel article du Pr Dalgleish, en forme d’alerte à la communauté scientifique : « Désormais, ceux qui prétendent que la pandémie de Covid-19 est due à un transfert zoonotique doivent expliquer précisément pourquoi des explications plus directes seraient fausses avant d’affirmer que leurs preuves sont convaincantes, d’autant plus que, comme nous le montrons également, ils commettent des erreurs déroutantes dans l’utilisation des éléments factuels à disposition. »

« Leur [premier] article a été soumis à une revue qui l’a refusé dans la semaine suivant sa réception et, dans le même délai, cette revue a accepté en moins de 48 heures la publication de deux ou trois articles chinois », s’étonne Sir Richard.

« Donc je veux dire, à mesure que ce débat sur le virus se développe, je pense que toutes ces données vont être publiées et que cela va embarrasser un certain nombre de personnes. Les Chinois ont peut-être trop d’influence sur ce que ces journaux scientifiques publient ou pas. »

Il n’en reste pas moins que la majorité des scientifiques qui analysent le génome du Covid-19 considèrent qu’il n’y a pas de preuve de manipulation génétique de celui-ci. Mais les interrogations sont nombreuses et il est particulièrement inconfortable pour tous de voir que les preuves définitives – quelle que soit l’hypothèse faite – n’existent à ce stade nulle part. La virologue Alina Chan, du Broad Institute du MIT et Harvard, aux États-Unis, explique ainsi que rien n’établit que le coronavirus provient du marché aux fruits de mer de Wuhan : « Il n’y a aucune preuve dans les échantillons génétiques disponibles que des animaux hôtes intermédiaires aient été présents sur le marché « , déclare-t-elle. « Il n’y a pas de preuve génétique d’une transmission inter-espèces sur le marché des fruits de mer du Hunan. Mais en même temps, nous ne pouvons pas l’exclure parce que nous n’avons pas pu analyser d’autres données, par exemple des échantillons provenant du marché ».

En clair, les conclusions restent excessivement difficiles à tirer en absence de communication transparente des informations par les autorités chinoises. Mais pour Sir Richard, la dissimulation est évidente : « J’ai passé la plus grande partie de ma carrière à m’occuper de la question du communisme, de la nature autocratique de la manière dont ces partis sont dirigés et de leur immense mépris pour la loi, pour les droits de l’homme ».   

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