Après les critiques de Donald Trump, l’Otan met en avant des budgets en hausse

Par Epoch Times avec AFP
14 février 2024 21:50 Mis à jour: 14 février 2024 22:06

Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg s’est félicité mercredi de la hausse des dépenses militaires des pays de l’Alliance, quelques jours après des critiques acerbes de Donald Trump sur les mauvais payeurs en Europe.

Réclamée de longue date par les États-Unis, cette augmentation a été rappelée la semaine dernière de façon tonitruante par l’ancien président américain et probable candidat républicain lors du scrutin de novembre.

« Nous ne devrions pas affaiblir la crédibilité de la dissuasion de l’Otan », a averti mercredi devant la presse M. Stoltenberg, après avoir condamné dès le week-end des propos qui « sapent notre sécurité ». « Nous ne devons laisser aucune place aux possibles mauvais calculs ou malentendus à Moscou concernant notre degré de préparation, notre engagement et notre détermination à protéger les Alliés », a-t-il asséné.

L’objectif de 2% du PIB en dépenses militaires

Le secrétaire général de l’organisation a aussi souligné les efforts consentis par les Alliés européens depuis dix ans. Dix-huit pays de l’Otan sur 31 atteindront cette année l’objectif de 2% du PIB en dépenses militaires, a-t-il déclaré lors d’une conférence avant une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance à Bruxelles.

« C’est un autre chiffre record », a-t-il souligné, ajoutant que seuls trois pays en 2014 avaient atteint cet objectif de 2%. « Nous faisons de réels progrès, les Alliés européens dépensent plus », a-t-il martelé. Et ils étaient onze en 2023, selon une estimation publiée par l’Otan. Cependant, a-t-il aussitôt souligné, « certains Alliés ont encore un long chemin à parcourir ».

L’Otan n’a pas divulgué la liste des pays ayant atteint l’objectif des 2%, mais selon les chiffres cités par Cnews, y figurent notamment la France (1,9%), l’Allemagne (1,6%), l’Italie (1,5%) et l’Espagne (1,3%). L’Allemagne a indiqué qu’elle attendrait l’objectif cette année et la France l’année prochaine.

Les États-Unis n’en restent pas moins, et de loin, le premier contributeur au budget de l’Otan. « Nous nous sommes mis d’accord lors du sommet (de Vilnius, en Lituanie) sur le fait que tous les Alliés devraient investir 2% et que ce 2% était un minimum », a rappelé M. Stoltenberg.

L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a contribué à inciter les Européens à investir davantage dans leurs moyens de défense. Et le seuil des 2% est devenu depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 un plancher et non plus un plafond de dépenses.

« L’argent a coulé à flots »

Ce qui n’a pas empêché Donald Trump de s’en approprier le mérite. Ce dernier a ainsi affirmé qu’il avait rendu l’Alliance « forte » sous son mandat (2017-2021). « Lorsque j’ai dit aux 20 pays qui ne payaient pas leur juste part qu’ils devaient payer, sans quoi ils ne bénéficieraient pas de la protection américaine, l’argent a coulé à flots », a-t-il affirmé. « Mais maintenant que je ne suis plus là pour dire ‘vous devez payer’, voilà qu’ils recommencent ! »

Si ses attaques contre les mauvais payeurs au sein de l’Alliance ne datent pas d’hier, ses propos encourageant la Russie à attaquer l’un d’entre eux ont choqué. « C’est un changement d’échelle, un alignement sur la Russie qui est dangereux », soulignait un diplomate de l’Otan.

Pour autant, ces propos montrent surtout la nécessité pour les Européens – 29 pays sur 31 au sein de l’Otan – à « prendre leur responsabilités en matière de défense », a ajouté ce diplomate. Et cette responsabilité passe aussi par l’Ukraine, autre enjeu de cette réunion ministérielle.

« Je pense que nous ferions bien de ne pas regarder en permanence, comme le lapin face au serpent, le possible candidat républicain à la présidence, mais plutôt de faire nos devoirs », a déclaré de son côté le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, à son arrivée au siège de l’Otan.

Et cette responsabilité passe aussi par l’Ukraine où se joue aussi la sécurité de l’Europe, selon M. Stoltenberg.

« Soyez-en sûrs, les États-Unis continuent de soutenir fermement l’Ukraine », a ainsi  affirmé M. Austin, dans un message vidéo diffusé au début de la réunion du groupe de Ramstein, à laquelle il n’a pas pu participer en raison de son hospitalisation à Washington.

Le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu et son homologue allemand ont de leur côté annoncé le lancement d’une coalition qui rassemblera au total 15 pays avec l’objectif affiché de renforcer les capacités de défense aérienne de l’Ukraine.

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