Chanel: des flocons et des larmes pour la dernière collection de Karl Lagerfeld

5 mars 2019 12:55 Mis à jour: 8 octobre 2023 06:09

Le premier défilé Chanel depuis la disparition de Karl Lagerfeld s’est terminé mardi par une ovation debout, et des larmes pour une partie des fans du géant de la mode, décédé il y a deux semaines après avoir marqué de son empreinte le monde de la mode pendant des décennies.

Le défilé le plus attendu de la Fashion week parisienne a été précédé d’une minute de silence en hommage à celui qui fut le directeur artistique de la maison Chanel pendant 36 ans, et s’est conclu sur la chanson « Heroes » de David Bowie.

Fort en émotion, le défilé a été l’occasion pour Chanel de rendre un hommage discret au dernier des géants de la haute couture, qui n’a pas voulu de cérémonie officielle après sa mort. Conformément aux souhaits de Karl Lagerfeld, décédé le 19 février à 85 ans, une cérémonie de crémation a eu lieu dans la plus stricte intimité, trois jours après sa mort.

Pendant l’hommage au dernier géant de la mode, les mannequins sont restées debout, silencieuses, sous la verrière du Grand palais, dans une station de ski reconstituée avec chalets en bois et flocons de rigueur, qui servait de décor au défilé. La voix du « kaiser » de la mode, avec son célèbre accent germanique, a ensuite résonné, selon des journalistes de l’AFP, avec la diffusion d’un extrait d’entretien où il évoquait ses débuts chez Chanel à une époque où on doutait qu’il puisse relever le défi.

Au premier rang, Anna Wintour, la papesse du Vogue américain, lunettes noires et tenue rose, côtoyait d’autres sommités de la mode dont Claudia Schiffer, égérie de Lagerfeld dans les années 1990, Monica Belluci ou la chanteuse de K-pop (pop sud-corénne) Jennie. Sur le podium, de nombreuses égéries de la maison ont défilé, de Cara Delevingne qui a ouvert l’événement, à l’actrice Penelope Cruz, souriante, dans une robe blanche, en passant par la jeune Kaia Gerber, fille de Cindy Crawford, en robe courte bouffante cintrée.

Le blanc a dominé cette collection sous le signe de la neige, signée de Karl Lagerfeld et de Virginie Viard, son bras droit qui lui succède.  Clin d’œil discret au créateur, un dessin de sa plume où il apparaît aux côtés de Coco Chanel était glissé dans le dossier de presse remis sur place. Avec la mention « The beat goes on » (« Et la musique continue »), signe que Chanel mise sur la continuité.

Aficionados et célébrités s’étaient pressés mardi matin tôt au Grand palais, multipliant les selfies dans cet écrin prestigieux qui avait déjà accueilli une plage reconstituée plus vraie que nature, les rayons d’un supermarché ou le pas de tir d’une fusée, pour de précédentes collections signées Lagerfeld.

Premier événement public de Chanel depuis la mort du couturier, et organisé au dernier jour de la Fashion week Paris, le défilé marque l’arrivée en pleine lumière de Virginie Viard, qui a sublimé les idées de Karl Lagerfeld pendant plus de 30 ans. Le géant de la mode la présentait comme ses « bras droit et bras gauche à la fois ». Virginie Viard avait expliqué à l’AFP en 2015 être « complémentaire » avec le styliste : « Je le comprends bien, j’arrive à sublimer ce qu’il a envie de faire, j’ai compris où il voulait emmener Chanel ».

Le 22 janvier 2019, à l’issue du défilé haute couture auquel Karl Lagerfeld, « fatigué », n’avait pu se présenter, une première depuis ses débuts au sein de Chanel en 1983, c’était déjà elle qui était venue saluer le public. Pendant la Fashion week parisienne, Chloé a salué le « génie » de Lagerfeld, qui avait été le créateur de la marque de 1963 à 1984, en distribuant des photos rétro annotées de sentences du couturier. Sur l’une d’elles on voit le jeune Karl Lagerfeld brun et barbu dans les studios de Chloé, entouré de mannequins.

La maison de couture italienne Fendi a également dit adieu à son créateur fétiche, en présentant sa dernière collection, lors d’un défilé « testament » à Milan le 21 février. En hommage à son génie, quatre de ses créations griffées Chloé ou Chanel qui évoquent notamment son goût pour le XVIIIe siècle, l’Art déco et le style Memphis dont il fut un fervent collectionneur, sont temporairement présentées dans les collections permanentes du Musée des Arts Décoratifs à Paris.

D.C avec AFP

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