Tunisie : des ouvrières se confinent à l’usine pour fabriquer des masques pour les soignants

Par Epoch Times avec AFP
26 mars 2020 15:34 Mis à jour: 30 mars 2020 18:02

Elles sont confinées, oui… mais au travail, avec de quoi vivre pour venir en aide aux soignants.

150 personnes, des ouvrières pour la plupart, se sont enfermées avec de quoi vivre en quasi autarcie dans une usine tunisienne, afin de continuer à fabriquer des masques et protections pour les soignants luttant contre le virus du PCC. « Nous sommes les seuls à fabriquer pour les hôpitaux tunisiens : on ne peut pas prendre le risque de contaminer l’usine », explique le directeur, Hamza Alouini.

Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie COVID-19, de « virus du PCC » parce que la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.

Une entreprise reconnue

Son entreprise, Consomed, a été lancée il y a dix ans par son père et son frère près de Kairouan, dans le centre de la Tunisie, dans une zone largement rurale. Leur usine est devenue le principal site de production du pays et l’un des plus importants en Afrique pour les masques, charlottes, combinaisons stériles et autres protections.

Autant d’équipements devenus stratégiques depuis que la Chine – principal producteur de masques au monde – en a interdit les exportations, suivie par plusieurs pays, dont la Tunisie depuis quelques semaines. L’entreprise est débordée par les demandes locales et peine à approvisionner notamment les hôpitaux.

Plusieurs structures de soins ont dû fermer des services hospitaliers ces derniers jours ou mettre en quarantaine des soignants ayant été en contact sans protection avec des malades, selon des médias locaux.

Le volontariat

Pour empêcher toute contamination par le virus du PCC et donc toute interruption de la production, Consomed fonctionne désormais quasiment en vase clos : 110 femmes et 40 hommes travaillent, mangent et dorment dans les 5 000 m2 d’entrepôts, dont un médecin, des cuisiniers et le directeur.

Sur les réseaux sociaux, l’entreprise a publié une vidéo – hors de question d’autoriser des journalistes à aller et venir – montrant les ouvrières entrant le 20 mars dans l’usine avec valises et sacs, après un contrôle de température. Sur les 240 employés, payés en moyenne 800 dinars par mois (270 euros), au-dessus du salaire minimum, 150 ont répondu à l’appel.

Ils travaillent « sur la base du volontariat », souligne M. Alouini, les autres ayant des engagements ou responsabilités de famille ne leur permettant pas de s’isoler. « Il y a parmi les couturières une fille de 22 ans qui n’avait jamais dormi en dehors de chez elle. Le quatrième jour, elle a pleuré car sa mère lui manquait », raconte encore M. Alouini par téléphone. « Mais elle a finalement décidé de rester car les salariés savent l’importance de ce qu’ils fabriquent », assure-t-il.

COUVERTURE SPÉCIALE VIRUS DU PCC

« On pense avant tout à ceux qui manquent de protections »

« On s’entraide », confie une employée, Khaoula. « Quand une personne se sent mal, nous essayons avec tout le monde de lui remonter le moral, la mettre dans une autre ambiance, parce qu’il y en a qui ont la nostalgie de leur famille. » « On pense avant tout à ceux qui manquent de protections » face à la maladie Covid-19, cette quadragénaire, logiquement interrogée à distance, personne ne pouvant entrer dans l’usine. « Les premiers à me soutenir sont mon époux et ma fille : nous sommes tous motivés et convaincus ».

Les véhicules livrant les matières premières ou les produits alimentaires sont désinfectés, leurs chauffeurs priés de rester à l’intérieur avec les vitres fermées, et tous les objets sont décontaminés, selon les normes strictes exigées par les certifications internationales obtenues par l’usine.

« On ne pourra pas faire plus »

La journée de travail commence par l’hymne national. « Ça nous donne l’impression que nous sommes des soldats » au service des soignants, raconte Khaoula. Puis la production se met en branle : aux huit heures de travail habituelles s’ajoutent des heures supplémentaires payées, là aussi, « sur la base du volontariat », dit M. Alouini. Pour beaucoup, la journée est longue : 10 à 12 heures par jour, grâce à des dérogations accordées par les autorités.

Un dortoir pour les hommes, différents dortoirs pour les femmes selon les services, un espace pour jouer au football, aux cartes, et se détendre : tout semble avoir été prévu pour tenir un mois.

« On ne pourra pas faire plus », avoue M. Alouini. L’entreprise – qui vend ses masques à la pharmacie centrale à des prix fixés de longue date – n’aura pas la trésorerie pour continuer cette opération coûteuse. Et poursuivre ce confinement pourrait avoir un impact sur le moral des employés.

 

 

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