Coup d’œil sur la pandémie : Les liens du Premier ministre britannique avec le régime chinois

Par Tian Yun
18 avril 2020 20:39 Mis à jour: 18 avril 2020 21:55

Opinion

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé le 27 mars qu’il avait été testé positif pour le virus CCP.

M. Johnson est le chef du Parti conservateur au pouvoir. Depuis son entrée en fonction le 24 juillet dernier, il a été confronté à de nombreuses pressions et critiques sur des questions telles que Brexit, Huawei et son rôle dans les réseaux 5G britanniques, les relations entre la Grande-Bretagne et les États-Unis et la politique chinoise.

M. Johnson, âgé de 55 ans, est l’une des personnes très en vue à avoir été infectée par le virus du PCC (Parti communiste chinois), communément appelé le nouveau coronavirus.

L’article éditorial de l’Epoch Times, « Where Ties With Communist China Are Close, the Coronavirus Follows », suggère que « les régions les plus touchées en dehors de la Chine partagent toutes un point commun : des relations étroites ou lucratives avec le régime communiste de Pékin ».

Quels sont donc les liens de M. Johson avec le PCC ?

CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR

Dans la Chine ancienne, chaque fois que des catastrophes se produisaient dans l’empire, les dirigeants et les fonctionnaires faisaient un examen de conscience. Dans l’histoire, il y a eu 79 empereurs qui ont émis une « condamnation de soi » pour examiner leurs propres fautes, dans l’espoir de demander le pardon et la protection du ciel. En appliquant les principes traditionnels pour gouverner un pays, nous pouvons également en tirer des leçons pour la société actuelle.

Cet article tente d’analyser certaines erreurs de l’administration de M. Johnson.

La Grande-Bretagne donne son accord à Huawei

Le 28 janvier, M. Johnson a annoncé que la Grande-Bretagne autoriserait les « fournisseurs à haut risque » à participer à la construction de la « partie non confidentielle » du réseau 5G britannique dans une mesure restreinte, ce qui signifie donner le feu vert à Huawei. Certains responsables américains et politiciens conservateurs britanniques ont été déçus par la décision de M. Johnson.

Le même jour, Zhang Jiangang, le vice-président de Huawei, a loué la décision du Royaume-Uni d’autoriser Huawei à participer à son réseau 5G. « Huawei est heureux de cette décision », a dit Zhang au média d’État chinois Xinhua.

Le 30 janvier, la BBC a rapporté que la décision du Royaume-Uni « est sans aucun doute une approbation qui fera le bonheur de Pékin ».

Ceux qui connaissent bien Huawei révèlent que l’entreprise a des liens étroits avec le PCC et a été accusée de voler pour développer sa propre technologie. L’administration Trump a cherché à convaincre ses alliés d’interdire Huawei des réseaux 5G pour des raisons de sécurité. Cependant, M. Johnson a ignoré l’avertissement américain et les inquiétudes exprimées par les législateurs britanniques.

Tom Tugendhat, député conservateur et ancien chef de la commission des affaires étrangères du Parlement britannique, s’est opposé à la décision de M. Johnson d’autoriser l’accès de Huawei aux réseaux 5G britanniques. Il a utilisé l’analogie suivante : « permettre au renard d’entrer dans le poulailler alors que nous devrions vraiment surveiller le grillage ». M. Tugendhat a tweeté que la « déclaration du gouvernement en inquiète beaucoup et ne ferme pas les réseaux du Royaume-Uni à un acteur international souvent malveillant ».

Tom Cotton (Républicain-Arkansas), membre de la commission du renseignement du Sénat américain, a demandé « un examen approfondi du partage des renseignements entre les États-Unis et le Royaume-Uni » après l’annonce de la décision britannique. Il a déclaré : « Je crains que Londres ne se soit libérée de Bruxelles que pour céder sa souveraineté à Pékin. » Il a ajouté que la décision britannique « revient à permettre au KGB de construire son réseau téléphonique pendant la guerre froide ».

Le 22 février, Nigel Paul Farage, le leader du parti Brexit, a critiqué la décision de laisser Huawei entrer dans les réseaux 5G et l’a qualifiée de la « pire décision prise par un gouvernement britannique depuis des années… Elle menace le partenariat Five Eyes, nos perspectives d’un nouvel accord commercial avec les États-Unis et l’Australie et peut-être même l’avenir de l’OTAN », a-t-il dit.

Après la décision officielle, plus de 20 membres du parti conservateur britannique qui ont prôné l’exclusion de Huawei ont proposé un projet de loi sur les infrastructures de télécommunications. La proposition exigerait que le Royaume-Uni mette fin à la participation de Huawei et d’autres sociétés « à haut risque » dans la construction du réseau domestique 5G d’ici le 31 décembre 2022.

Selon Reuters, le 10 mars, le Parlement a rejeté la proposition, le gouvernement de M. Johnson remportant le vote par 306 voix contre 282.

Huawei à Londres

Le Royaume-Uni est l’un des pays européens qui coopèrent étroitement avec Huawei. Bien que le gouvernement britannique soit conscient de certains problèmes de sécurité liés aux produits de Huawei, il estime qu’il peut gérer les risques. L’attitude britannique souligne le penchant européen d’accepter Huawei, qui lui a permis de se développer lentement au cours de la dernière décennie.

Après l’entrée en fonction de M. Johnson, les activités commerciales de Huawei à Londres sont restées très visibles et actives. En septembre 2019, les médias de la Chine continentale ont cité le magazine américain Business Insider, révélant que Huawei avait déjà mis en place un nouveau laboratoire de recherche sur l’intelligence artificielle (IA) à Londres. On dit que le nouveau laboratoire fait partie du réseau mondial de centres de recherche et de collaboration OpenLab de Huawei. Une source familière avec le plan de Huawei a souligné que la société prévoyait doter le bureau de 200 ingénieurs de recherche en IA.

Le 16 décembre 2019, le centre d’innovation et d’expérience 5G de Huawei à Londres a été inauguré. Le centre est situé dans l’un des plus grands espaces de bureaux partagés du bâtiment Europe-Kekong Global.

Le 24 février, Huawei a tenu une conférence de presse virtuelle sur les nouveaux produits et solutions, sur le thème « ENSEMBLE, connectons les possibilités ».

Le chroniqueur américain Nick Kristoff a écrit : « J’ai vu le meilleur et le pire de la Chine » : « Si on demande à une entreprise comme Huawei de coopérer avec les espions de la Sécurité d’État chinoise, ses dirigeants ne peuvent tout simplement pas refuser. »

La position de M. Johnson vis-à-vis de la Chine

Le 23 juillet 2019, la veille de l’entrée en fonction de M. Johnson, la télévision Phoenix de Hong Kong l’a interviewé. M. Johnson a dit : « Nous sommes très enthousiastes à propos de l’initiative ‘Belt and Road’ (une ceinture et une route). Nous sommes très intéressés par ce que fait le président Xi [pour le plan]. »

M. Johnson a également mentionné dans l’interview que le Royaume-Uni est le premier pays occidental à se joindre à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), dirigée par la Chine, et qu’il ferait de son mieux pour que le Royaume-Uni reste « l’économie la plus ouverte d’Europe ». Il a ajouté : « N’oubliez pas que nous sommes la destination la plus ouverte pour les investissements internationaux, en particulier pour les investissements chinois. Nous avons des entreprises chinoises qui viennent construire Hinkley, par exemple, la grande centrale nucléaire. »

Relations de M. Johnson avec le PCC en tant que maire de Londres

En octobre 2013, M. Johnson est allé en Chine, à la tête d’une délégation commerciale en tant que maire de Londres pour une visite de six jours. Ils ont rencontré les plus grands entrepreneurs, les principaux investisseurs et les hauts fonctionnaires chinois, dans l’espoir d’établir une relation de coopération plus étroite avec la Chine.

Durant son mandat de maire, il a promu un partenariat entre Londres et Shanghai, deux pôles financiers. Le 17 juin 2019, la China Securities Regulatory Commission et la Financial Conduct Authority du Royaume-Uni ont annoncé conjointement qu’elles approuvaient le nouveau Shanghai-London Stock Connect. Le même jour, la cérémonie d’inauguration a eu lieu à Londres.

Selon les règles, les sociétés éligibles cotées à la Bourse de Shanghai pourront émettre des Global Depository Receipts (GDR) (certificats de dépôt global) au Royaume-Uni et aux investisseurs mondiaux et demander leur inscription à la cote du marché principal de la Bourse de Londres. Les sociétés éligibles cotées à la Bourse de Londres pourraient émettre des certificats de dépôt chinois (CDR) aux investisseurs chinois et demander à ce qu’ils soient cotés sur le marché principal de la Bourse de Shanghai.

Certains commentateurs ont fait remarquer que la création de la bourse de Shanghai-Londres équivaut à une « transfusion de sang » pour soutenir le PCC.

Les relations entre le Royaume-Uni et la Chine après le Brexit

Après que l’administration Johnson a quitté l’Union européenne, elle a naturellement dû trouver de nouveaux partenaires commerciaux. D’une part, le Royaume-Uni maintient son amitié avec les États-Unis, mais il est également désireux de renforcer ses liens économiques et commerciaux avec la Chine. La Chine est devenue son deuxième partenaire commercial en dehors de l’Union européenne. De janvier à août 2018, le volume des échanges commerciaux bilatéraux entre la Chine et la Grande-Bretagne a atteint 51,05 milliards de dollars.

De janvier au 23 août 2019, les entreprises chinoises ont réalisé 15 acquisitions majeures au Royaume-Uni, pour une valeur d’environ 8,3 milliards de dollars. Par exemple, en février, la société Ant Financial d’Alibaba a acquis la société de paiement World First, basée à Londres. Hillhouse Capital a acquis les actions de la marque de whisky écossais Loch Lomond Group pour 400 millions de livres en juin et est devenu son principal actionnaire.

En septembre de l’année dernière, la Bourse de Hong Kong a tenté d’acquérir la Bourse de Londres pour 36,6 milliards de dollars, mais a été rejetée. Le gouvernement chinois est le plus grand actionnaire de la Bourse de Hong Kong et détient 6 sièges parmi les 13 membres de son conseil d’administration. Il est à prévoir que si cette tentative d’acquisition réussissait, le PCC aurait le contrôle de l’ensemble du marché financier européen.

Le 2 janvier 2020, cinq sources ont confié à Reuters que le régime chinois avait temporairement suspendu le plan « Shanghai-London Connect » à la suite de la réaction britannique favorable aux manifestations pro-démocratiques de Hong Kong et à la réponse du Royaume-Uni face à la détention d’un ancien employé du consulat britannique à Hong Kong. Le lendemain, la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières a néanmoins affirmé que le plan Shanghai-Londres Connect n’était pas affecté.

En fait, le PCC est habitué à utiliser les intérêts économiques comme monnaie d’échange pour contraindre les gouvernements et les entreprises commerciales occidentaux à garder le silence sur les violations des droits de l’homme commises par le PCC.

M. Johnson n’a peut-être pas encore réalisé que la voie de la coopération économique et commerciale avec le PCC est extrêmement instable. Toute nation qui s’associe au PCC peut être obligée de renoncer à sa conscience à un moment donné.

Les politiciens britanniques critiquent M. Johnson et sa famille

Le 22 février 2020, Nigel Paul Farage, le chef du parti Brexit, a publié dans Newsweek un article intitulé « Nous n’avons pas libéré la Grande-Bretagne de Bruxelles pour nous incliner devant Pékin ». Il s’est opposé au projet de M. Johnson de permettre à Huawei d’aider à construire le réseau 5G britannique et lui a reproché de s’être rapproché du PCC ces dernières années.

« Malheureusement, sous le régime de Boris Johnson, peu de choses semblent avoir changé. Il suffit de regarder l’une de nos industries stratégiques clés, British Steel. Elle semble avoir été vendue à une autre entreprise chinoise, Jingye, malgré les appels d’offres ailleurs dans le monde. Je crois que le même groupe qui a vendu notre nation à l’Union européenne nous vend maintenant à la Chine », a écrit M. Farage.

Il a également souligné que M. Johnson a été influencé par de nombreuses personnalités pro-chinoises, y compris des membres de sa propre famille.

« Il y a deux semaines, son père, Stanley, a eu une réunion de 90 minutes avec Liu Xiaoming, l’ambassadeur chinois à Londres. Par la suite, le père de M. Johnson a envoyé un courriel aux fonctionnaires britanniques pour leur faire part des inquiétudes de M. Xiaoming concernant le fait que son fils Boris n’avait pas envoyé de message personnel de soutien après l’épidémie de coronavirus. Cette fascinante révélation n’a été rendue publique que parce que le père de M. Johnson a mis la BBC en copie dans son message par accident », a écrit M. Farage.

« Ensuite, il y a Jo, le frère cadet de Boris, qui était ministre des universités britanniques jusqu’en 2019. Pendant son mandat, il a soutenu le partenariat de l’université de Reading avec l’université chinoise de Nanjing, vous l’avez deviné, spécialisée dans l’information, la science et la technologie », a-t-il ajouté.

M. Farage a révélé que Max, le demi-frère du premier ministre, a également des liens étroits avec le régime chinois. Selon des informations publiques, Max Johnson a obtenu son diplôme d’études supérieures en gestion à l’université de Pékin avant de travailler pour Goldman Sachs à Hong Kong. Il dirige maintenant sa propre société d’investissement, qui s’occupe des entreprises qui vendent des produits à la Chine.

Le nom de virus du PCC sonne également comme un avertissement : les nations et les personnes proches du régime communiste chinois sont celles qui souffrent le plus des effets de ce virus, comme le montrent les infections qui font rage en Iran, proche allié du PCC, et en Italie, seul pays du G-7 à avoir adhéré à l’initiative « Belt and Road ». Taïwan et Hong Kong, qui sont très sceptiques vis-à-vis du PCC, ont eu relativement peu d’infections. Le PCC est de nature maléfique. J’espère que Boris Johnson tirera une leçon de sa maladie et réfléchira à sa politique.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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