Crise des sous-marins: l’ambassadeur de France en Australie va rentrer à Canberra

Par Epoch Times avec AFP
7 octobre 2021 15:19 Mis à jour: 7 octobre 2021 15:19

L’ambassadeur de France en Australie, qui avait été rappelé à Paris après l’annulation d’un méga contrat de sous-marins français, va rentrer à Canberra, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie française.

« J’ai désormais demandé à notre ambassadeur de rentrer à Canberra », a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d’une audition sur la crise des sous-marins devant les commissions des Affaires étrangères et de la Défense de l’Assemblée nationale.

Le ministre n’a pas précisé à quelle date Jean-Pierre Thébault retournerait à son poste. Le Quai d’Orsay, contacté par l’AFP, n’a pas immédiatement répondu.

Salué par le gouvernement australien

Le retour prévu de l’ambassadeur a été salué par le gouvernement australien.

Le ministre des Finances Josh Frydenberg a déclaré qu’il espérait que les des deux puissances pourraient maintenant « aller au-delà de nos récentes déceptions ». 

« Il est évident que les deux pays, la France et l’Australie, partagent un certain nombre d’intérêts communs », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Channel 9. « Alors, espérons que nous pourrons remettre cette relation sur les rails ».

Une « trahison », une « duplicité » et un « mépris »

La France avait vivement réagi après l’annonce d’un partenariat stratégique entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, avec pour corollaire l’annulation d’un contrat portant sur douze sous-marins avec Canberra.

Dénonçant une « trahison », une « duplicité » et un « mépris » de la part de ses alliés, Paris avait rappelé ses ambassadeurs en Australie et aux Etats-Unis, un geste sans précédent envers ces deux pays, le 17 septembre.

Philippe Etienne est depuis rentré à Washington, le 29 septembre, à la suite d’une explication entre les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron le 23 septembre par téléphone.

Les deux chefs d’Etat, qui doivent se retrouver fin octobre à l’occasion d’un sommet du G20 à Rome, auront d’ici là un nouvel entretien téléphonique mi-octobre, a indiqué le ministre des Affaires étrangères.

Retour de l’ambassadeur Australien

L’ambassadeur en Australie aura « deux missions, contribuer à redéfinir les termes de notre relation avec l’Australie à l’avenir et cette relation doit tirer toutes les conséquences de la rupture majeure de confiance avec ce gouvernement », a indiqué Jean-Yves Le Drian. « Et défendre fermement nos intérêts dans la mise en œuvre concrète de la décision australienne de mettre fin au programme des futurs sous-marins ».

« Il va sans dire que la remise à plat de nos coopérations bilatérales n’aura pas d’impact sur notre détermination à rester pleinement engagés dans l’Indo- Pacifique », a par ailleurs souligné le ministre.

Un « saut dans l’inconnu »

Jean-Yves Le Drian a également estimé que l’Australie, en optant pour des sous-marins à propulsion nucléaire américains plutôt que pour la technologie française, faisait un « saut dans l’inconnu ».

« Il y aurait beaucoup à dire à la fois sur l’abandon de souveraineté que représente ce programme et sur le saut dans l’inconnu que constitue pour les Australiens le choix de recourir à une technologie qu’ils ne maîtrisent pas, qu’ils ne maîtriseront pas à l’avenir et qui les mettent donc entièrement à la merci des évolutions de la politique américaine », a-t-il dit.

Ils ont fait le « choix de la sécurité, justifié par l’aggravation des tensions actuelles avec la Chine, au détriment de la souveraineté », a-t-il martelé.

« Je souhaite à notre partenaire australien de ne pas découvrir à l’avenir qu’il aura sacrifié les deux », a lancé le chef de la diplomatie française.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.