Dans les facs, des associations de l’ultragauche prennent fait et cause pour le Hamas

Par Emmanuelle Bourdy
16 octobre 2023 05:13 Mis à jour: 16 octobre 2023 05:13

Depuis l’opération choc du Hamas dans plusieurs villes frontalières en Israël le 7 octobre dernier, les actes antisémites se multiplient en France. En parallèle, on constate de nombreux soutiens apportés à ces combattants islamistes. Parmi ces soutiens se trouvent des jeunes appartenant à des organisations étudiantes françaises d’extrême-gauche.

Au sein de plusieurs universités françaises, depuis l’attaque surprise du Hamas contre Israël, on peut voir des tags, des affiches collés sur les murs ou encore des déclarations postées sur les réseaux sociaux dont le message est pro-Palestine, les auteurs étant des étudiants militants d’extrême-gauche.

« Soutien inconditionnel au peuple palestinien en lutte, quelles que soient ses méthodes d’action »

À l’université Paris-8, à Saint-Denis, une réunion ouverte « contre les crimes et l’oppression coloniale » a été organisée par des membres du NPA Jeunes (Nouveau Parti anticapitaliste) ce mercredi 11 octobre, relate Le Figaro. Une trentaine de jeunes, réunis dans une salle de classe, y ont assisté. Au cours de celle-ci, un étudiant en master a déclaré : « L’attaque du Hamas de ce week-end a fait des morts. Des centaines, des milliers, qu’importe, ça change tout le temps. Tous ceux qui prennent la parole sur la Palestine se font insulter et sont considérés comme faisant l’apologie du terrorisme. Nous ne partageons pas les façons de faire du Hamas. Mais nous nous devons d’être solidaires avec le peuple palestinien. »

« Demander ses droits n’est pas une forme de terrorisme. Si la violence est la seule façon d’y parvenir, alors pourquoi pas », a lancé une étudiante présente lors de cette réunion. « Ce que fait le Hamas, ce n’est pas une attaque terroriste. On a besoin de la guerre pour être libre. Comme ce fut le cas en Algérie avec le Front de libération nationale », a poursuivi une autre. Un membre du Poing levé, un mouvement étudiant d’extrême gauche, a indiqué vouloir apporter son « soutien inconditionnel au peuple palestinien en lutte, quelles que soient ses méthodes d’action ».

Sur les murs de l’université, des petits autocollants où il était inscrit « Palestine vivra ! Palestine vaincra ! » avaient été collés. Les militants voulaient par ailleurs manifester le lendemain, alors même que le préfet de police de Paris avait interdit ce type de rassemblement.

« Vive la résistance palestinienne », « Tuez tous les colons »

« Nous apportons notre soutien indéfectible à la lutte du peuple palestinien dans toutes ses modalités et formes de lutte, y compris la lutte armé », a également écrit sur X le syndicat Solidaire étudiant de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), le 8 octobre dernier. Le président de l’établissement, Romain Huret, considère cette prise de position comme « choquante », a indiqué Le Figaro.

De même, sur le campus de Sciences Po Menton, l’association « Sciences Palestine » a écrit sur X : « Nous devons continuer à boycotter, à démunir et à sanctionner Israël. » En faisant ainsi ouvertement l’apologie des terroristes du Hamas, la polémique a gonflé. « Sciences Po est en train d’analyser ces propos pour voir si une suite doit être donnée », a indiqué l’école.

Des tags ont par ailleurs été découverts en milieu de semaine dernière, notamment à sur la façade d’un bâtiment du campus de Bron de l’université Lyon-2. Il était écrit : « Soutien à la lutte armée palestinienne. » De même, dans les universités de Toulouse et de Poitiers, des inscriptions mentionnaient : « Vive la résistance palestinienne » ou encore « Tuez tous les colons », nous révèlent nos confrères.

Une dérive observée « au cours des 30 ou 40 dernières années »

À l’université Paris-Panthéon-Assas lundi 9 octobre, un maître de conférences a dit à ses élèves en retard qu’il allait leur « faire comme à la rave », faisant allusion au massacre perpétré par le Hamas en Israël, se demandant encore s’il fallait « des tirs de roquettes ou de kalachnikovs » pour les réveiller en classe. Cet enseignant a été suspendu « à titre conservatoire et temporaire », ses propos ayant été jugés par l’établissement comme « indécents et incompatibles avec les exigences des missions d’enseignement de l’université ».

Une sanction que Florence Bergeaud-Blackler, docteure en anthropologie et chercheuse au CNRS, a estimé insuffisante au micro d’Europe 1 ce 10 octobre. Selon elle, il aurait dû « être immédiatement mis à pied ». Cette spécialiste de l’islamisme a également souligné que les tensions autour du conflit israélo-arabe en France sont « palpables depuis fort longtemps », ajoutant que celles-ci sont l’œuvre des Frères musulmans.

D’après Florence Bergeaud-Blackler, ce phénomène observé dans les universités, bien que ravivé depuis l’attaque du Hamas ce 7 octobre, n’est cependant pas nouveau. À l’EHESS, on a observé cette dérive « au cours des 30 ou 40 dernières années », a-t-elle pointé sur Europe 1, précisant qu’« un certain nombre de groupes », qui ne sont pas « très nombreux » mais sont en revanche « très bruyants », sont excessivement actifs dans cet établissement prestigieux.

Dénonçant cette situation, la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a indiqué lundi dernier dans une lettre adressée aux présidents d’université et directeurs d’établissements d’enseignement supérieur de sanctionner « l’apologie du terrorisme et l’incitation à la haine » et de « prendre toutes les mesures nécessaires » pour « veiller au respect de la loi et des principes républicains » face aux « dérives ».

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