Pas-de-Calais : Marie-Lou, célèbre patronne de bar de 104 ans, est décédée

Par Nathalie Dieul
4 octobre 2022 20:35 Mis à jour: 4 octobre 2022 22:43

Jusqu’à la toute fin de sa vie, Marie-Lou a tenu son bistrot, l’ouvrant quand elle en avait envie. Devenue célèbre lorsqu’elle a fêté ses 100 ans, la bistrotière d’Isbergues (Pas-de-Calais) s’est éteinte vendredi 30 septembre 2022 à l’âge de 104 ans, presque 105.

« Avoir plus de 100 ans et passer ses journées assise, non merci ! Si je ne peux plus bouger, autant être dans le cercueil », avait déclaré Marie-Lou au Parisien lors d’une des entrevues qui l’ont rendue célèbre. La centenaire a mis en pratique cette phrase jusqu’au bout : elle a été « à presque 105 ans grande fidèle de son bar jusqu’à ses derniers instants de vie », a indiqué la page Facebook « l’actu locale autour de Aire et Isbergues », qui a annoncé la nouvelle.

Le bar, situé près de l’église de la petite commune de 9000 habitants, a été inauguré par ses parents en 1932. Marie-Lou a commencé à y travailler à l’âge de 14 ans, et elle a pris le relais de ses parents à leur décès.

Cela faisait plus de 70 ans qu’elle tenait l’établissement, infatigable. « Quand je serai vieille, j’arrêterai de travailler ! » déclarait-elle à qui voulait l’entendre.

Malgré son âge, elle continuait à servir ses clients en chaussons, aux horaires qu’elle décidait elle-même. « J’ouvre quand je veux, je ferme quand je veux, je n’ai pas de compte à rendre », assurait la bistrotière.

« Je n’ai plus beaucoup de clients, je les enterre tous »

Marie-Lou a perdu beaucoup de clients au fil des années. « Je n’ai plus beaucoup de clients, je les enterre tous », s’étonne la doyenne d’Isbergues, en entrevue à la caméra de Neo. « Il y en a combien qui sont morts à 70 ans ? » interroge-t-elle.

À cause de la crise du Covid, un grand nombre de clients ont arrêté de fréquenter le bistrot, les seuls qui osaient entrer dans son établissement étant les habitués. Pourtant, Marie-Lou n’avait pas peur de cette maladie puisque « la peur n’évite pas le danger », assurait-elle. Parmi ses clients, « il y en a qui m’embrassent, il y en a qui ne m’embrassent pas, c’est comme ils veulent. »

Malgré ses réticences, la centenaire avait fini par recevoir deux doses du vaccin Pfizer. « Elle a été influencée par beaucoup de monde pour faire le vaccin », explique un de ses fidèles clients. « Elle est tellement devenue honteuse de dire non qu’elle a fait le vaccin. »

« Je n’aurais jamais pensé vivre jusqu’à cet âge-là »

Marie-Lou ne savait pas expliquer sa longévité et sa santé de fer. Elle disait « tout faire à l’envers » : elle ne mangeait ni fruits ni laitages. « Je ne mange que du vinaigre, de la moutarde, des cornichons. Tout ce qui n’est pas bon, soit-disant », disait-elle. Elle prenait aussi volontiers un petit verre de porto ou de rosé à l’heure de l’apéro. Quant au sport, elle avait horreur d’en faire.

L’explication ne se trouve pas non plus du côté de la génétique de la demoiselle qui est restée célibataire et sans enfants : son père est mort à 63 ans et sa mère à 78 ans. Quant à ses grands-parents, ils sont tous décédés jeunes.

« Je n’aurais jamais pensé vivre jusqu’à cet âge-là », assurait la bistrotière lorsqu’elle n’avait que 103 ans et demi. « J’ai eu une belle vie », reconnaissait-elle.

« En super forme »

Il semble que Marie-Lou ait été en bonne santé jusqu’à tout récemment, puisqu’une internaute écrit : « Je suis passée il y a deux mois à son café, je suis restée ébahie de la voir en super forme ». Le post annonçant son décès a été partagé par 3000 personnes et liké par 2200.

Les témoignages des internautes qui l’ont connue de près ou de loin sont nombreux, tel celui de cette dame de Quimper qui se souvient encore qu’en 1982, Marie-Lou l’avait aidée à patienter devant une tasse de café avant l’ouverture de l’école lors de sa première rentrée d’enseignante.

De son côté, le maire d’Isbergues, David Thellier, a réagit auprès de France 3 : « Dans ce café où il y avait une âme, où Marie Lou trônait au beau milieu de ses clients et de ses bouteilles, les générations se croisaient, ce n’était pas ‘un café de vieux’ ou ‘un café de jeunes’, tout le monde y passait ».

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