De nouveaux pays abandonnent les vaccins chinois Covid, marquant ainsi un bond en arrière de la « diplomatie du vaccin » du régime

Par Jenny Li et Jennifer Zeng
3 août 2021 07:24 Mis à jour: 3 août 2021 09:08

De plus en plus de pays asiatiques abandonnent les vaccins chinois et une nation insulaire du Pacifique a retardé l’approbation de ces derniers en raison des inquiétudes soulevées par leurs niveaux de protection moindres contre les infections par le virus du PCC, ce qui confirme une hypothèse récente selon laquelle la fenêtre d’opportunité se rétrécit pour la soi-disant « diplomatie du vaccin » du Parti communiste chinois (PCC).

Des millions de personnes ont reçu des vaccins Sinovac ou Sinopharm fabriqués en Chine dans toute l’Asie, mais la Thaïlande et l’Indonésie ont décidé le mois dernier d’abandonner les vaccins chinois comme principale approche contre le Covid-19, la maladie causée par le virus du PCC.

Le 12 juillet, la Thaïlande a dit qu’elle opterait pour le vaccin britannique d’AstraZeneca comme deuxième dose pour les personnes ayant reçu le vaccin Sinovac comme première dose. Parallèlement, le gouvernement indonésien a commencé, le 16 juillet, à administrer au personnel médical, qui avait déjà reçu deux injections du vaccin Sinovac, une injection supplémentaire du vaccin Moderna, fabriqué aux États-Unis.

Les décisions des deux pays ont été prises après l’apparition de rapports indiquant que des travailleurs de la santé avaient encore contracté le virus PCC, et que certains d’entre eux étaient morts, bien qu’ils aient été entièrement vaccinés avec les vaccins chinois. Par exemple, en Indonésie, alors que 95 % des agents de santé indonésiens ont été entièrement vaccinés, 131 d’entre eux sont morts depuis juin, dont 50 en juillet, selon le groupe de données indépendant Lapor Covid-19, rapporte Reuters.

En choisissant de changer de vaccin, les gouvernements thaïlandais et indonésien ont essentiellement « dit qu’ils étaient préoccupés par l’échec des vaccins », a déclaré à la BBC, fin juillet, Dale Fisher, président du Réseau d’alerte et de réaction en cas d’épidémie de l’Organisation mondiale de la santé.

À Bangkok, en Thaïlande, des manifestants sont descendus dans la rue le 18 juillet pour demander la démission du Premier ministre en raison d’une mauvaise gestion présumée de la pandémie de virus du PCC. Les manifestants ont également demandé au gouvernement d’acheter des vaccins à ARNm pour remplacer le Sinovac, largement considéré comme inférieur en Thaïlande, rapporte VOA.

L’opportunité de la « diplomatie des vaccins » se referme

Les récents développements avec la Thaïlande et l’Indonésie interviennent après que Huang Yanzhong, chargé de mission pour la santé mondiale au Council on Foreign Relations, a dit à la BBC, en mai dernier, que la possibilité pour la Chine de pratiquer ce que l’on appelle la « diplomatie du vaccin » pourrait bientôt se refermer face aux efforts des États-Unis et d’autres pays occidentaux pour aider à fournir des vaccins aux pays étrangers.

Il a ajouté que la protection réduite des vaccins chinois avait peut-être déjà entamé la confiance de la population à leur égard, sapant ainsi le soft power que le PCC avait acquis grâce à sa « diplomatie du vaccin ».

Les commentaires de M. Huang interviennent alors que les États-Unis ont annoncé en mai leur intention de fournir 80 millions de doses de vaccins à l’étranger. Cet engagement comprend 20 millions de doses de vaccins Pfizer, Moderna et Johnson & Johnson, ainsi que 60 millions de doses de vaccins AstraZeneca.

Dans la région du Pacifique, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a reçu une annonce du PCC en février, annonçant l’envoi de vaccins Sinopharm en réponse à l’augmentation des cas de virus PCC dans la nation insulaire.

Mais malgré l’augmentation des cas de virus du PCC, et bien que le PCC ait fourni des données sur les essais cliniques du vaccin Sinopharm, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a retardé le déploiement du vaccin chinois pendant des mois, jusqu’à ce que l’OMS lui donne une autorisation d’urgence en mai. Mais entre-temps, la Papouasie-Nouvelle-Guinée avait trouvé d’autres solutions, notamment des vaccins AstraZeneca via l’Australie ou via le programme COVAX dirigé par l’OMS.

Colin Tukuitonga, expert en santé publique du Pacifique, a déclaré à l’Australian Broadcasting Corporation que certaines données laissent penser que l’efficacité du vaccin de Sinopharm dans la prévention des infections « est clairement inférieure à ce qui est rapporté pour Pfizer et AstraZeneca ».

Les essais cliniques menés dans le monde entier suggèrent que les vaccins à virus inactivé de Sinovac et Sinopharm sont efficaces à environ 50 à 79 % pour prévenir les infections symptomatiques par le virus du PCC. En comparaison, des études suggèrent que le vaccin Pfizer peut être efficace à 95 % après deux doses, et que le vaccin AstraZeneca est efficace à 76 %.

Jonathan Pryke, directeur du programme des îles du Pacifique de l’Institut Lowy, a déclaré à CNN fin juillet qu’en dépit de l’excellente occasion qui lui était offerte d’accroître son influence sans avoir à engager de grosses dépenses, le PCC semblait avoir « manqué à l’appel » et que ses efforts n’avaient été que « symboliques » au cours de la pandémie.

Selon les données fournies par la société d’analyse britannique Airfinity à CNN fin juillet, le PCC a jusqu’à présent fait don de 270 000 vaccins aux îles Salomon, à la Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Vanuatu, soit moins de la moitié du montant donné par l’Australie.

En Chine, plus de 1,62 milliard de doses de vaccins contre le virus PCC ont été administrées, et plus de 223 millions de personnes ont été entièrement vaccinées. Malgré les niveaux élevés de vaccination dans un pays de 1,39 milliard d’habitants, de nouvelles épidémies sont récemment apparues dans 21 villes de sept provinces, dont Nanjing, Pékin, Guangdong, Anhui et Liaoning.

La dernière vague d’épidémies depuis le 20 juillet a vu 185 cas locaux du virus du PCC signalés à Nanjing à la date de vendredi. Lors d’une conférence de presse vendredi, un porte-parole du gouvernement de Nanjing a éludé la question de savoir combien des 185 patients infectés avaient été vaccinés.

Le média officiel chinois China News avait rapporté que 22 des 35 premiers cas locaux à Nanjing concernaient des employés de l’aéroport international de Nanjing Lukou, qui appartient à Eastern Airports Group. Selon Eastern Airports, au 12 mai, le nombre total d’employés vaccinés était de 9 251, soit un taux de vaccination de 90,87 %.

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