De Paris à New York, le dessin ancien attire de nouveaux collectionneurs

Par Epoch Times avec AFP
25 mars 2023 04:00 Mis à jour: 26 mars 2023 17:10

À Paris, Londres ou New York, de nouveaux collectionneurs de dessins anciens (XVe-XIXe siècle), âgés de 30 à 50 ans, arrivent sur le marché, attirés par une forme d’art qui « les fait voyager à travers le temps », selon des spécialistes du secteur interrogés par l’AFP.

Professionnels de la finance ou du droit, plus rarement startupers bercés au numérique, « beaucoup ont découvert cette passion grâce aux ventes en ligne pendant les confinements », dit Louis de Bayser, président du Salon du dessin de Paris, qui se tient jusqu’à lundi. « Nous avons vu arriver quelques-uns d’entre eux qui ont acheté des lots de plusieurs millions d’euros », confirme Hélène Rihal chez Christie’s Paris.

Soucieux de trouver, « la perle rare » pour l’exposer dans leur salon, ces nouveaux collectionneurs « s’intéressent à l’esprit du dessin, qui leur permet de se projeter dans le temps à la période de création de l’artiste », ajoute M. De Bayser, marchand d’art qui a vendu une « feuille » de Johann Heinrich Füssli (XVIIIe) à l’un de ces nouveaux collectionneurs.

« Revenir au papier, à sa texture et aux marques du temps… »

À New York, Domenico Lanzara, 36 ans, employé d’une grande banque d’investissement américaine, adore « les préraphaélites ». Il parle avec passion de sa collection : « une vingtaine de dessins anciens, majoritairement italiens des XVIe et XVIIIe siècles, qui s’enrichit depuis peu de dessins allemands du XIXe siècle ». « Pour moi, c’est une manière d’échapper à la réalité en étant entouré d’objets qui me donnent l’illusion de voyager à travers le temps », explique-t-il. « Connecté en permanence », il ressent aussi le besoin de « revenir au papier physiquement, à sa texture et aux marques du temps qui en font sa valeur et qui n’ont rien à voir avec l’art numérique, un univers virtuel où tout peut être modifié ».

Edwart Vignot, 53 ans, collectionne « depuis ses 10 ans » ces « parts de bonheur qui pèsent quelques grammes » avec « une prédilection grandissante pour les chevaux ». Connaisseur du secteur et adepte des réseaux sociaux, il dit « voir émerger parmi les collectionneurs de nombreux étudiants en histoire de l’art ». « Âgés de 20 à 30 ans », ils ont « peu de moyens » et « achètent des dessins pour quelques dizaines d’euros ». « On fait des recherches dans les bases de données, on s’échange des informations sur les prix. Quand on voit quelque chose et qu’on ne peut pas prendre un avion, on contacte une personne sur place qui va voir l’œuvre physiquement », dit-il, regrettant que le salon parisien dont il est adepte n’y ait pas plus recours.

Internet « c’est pratique », mais « il faut toujours voir le dessin avant de l’acheter. On découvre alors le plus extraordinaire : une feuille qui a 400 ans, qui a voyagé et traversé toutes les époques. C’est une plongée dans l’histoire qui ouvre beaucoup de portes », ajoute-t-il.

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