Deux explosions sous-marines enregistrées avant les fuites des gazoducs Nord Stream

Des installations de réception et de distribution de gaz naturel sont photographiées sur le terrain de l'opérateur de réseau de transport de gaz et de gazoducs Gascade à Lubmin, dans le nord-est de l'Allemagne, près de la frontière avec la Pologne, le 30 août.
Photo: ODD ANDERSEN/AFP via Getty Images
Deux explosions sous-marines « très probablement dues à des détonations » ont été enregistrées à proximité des sites des fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 peu avant leur détection, a annoncé mardi un institut sismique suédois.
Une première « émission massive d’énergie » d’une magnitude de 1,9 a été enregistrée dans la nuit de dimanche à lundi à 02H03 (00H03 GMT) au sud-est de l’île danoise de Bornholm, puis une autre de magnitude 2,3 à 19H04 (17H04 GMT) lundi soir au nord-est de l’île, a expliqué à l’AFP Peter Schmidt, du Réseau national sismique suédois.
« Nous l’interprétons comme provenant avec la plus grande probabilité d’une forme de détonation », a-t-il dit.
L’institut indépendant de séismologie norvégien (Norsar) a confirmé dans la foulée avoir lui aussi enregistré « une petite explosion » tôt lundi matin et une autre « plus puissante » lundi soir, qu’il suspecte d’être délibérées.
« C’est une explosion d’importance. Il est tentant de penser que c’était le fait de quelqu’un qui savait ce qu’il faisait », a déclaré à l’AFP sa directrice, Anne Strømmen Lycke.
« Aucune » hypothèse rejetée, y compris celle d’un sabotage
« Avec des émissions d’énergie aussi importantes, il n’y a pas grand chose d’autre qu’une explosion qui peut l’avoir provoqué », a souligné de son côté M. Schmidt. Les secousses ont été « très soudaines », note le sismologue de l’université suédoise d’Uppsala.
Les trois grandes fuites identifiées depuis lundi au large de l’île danoise de Bornholm sont visibles à la surface avec des bouillonnements allant de 200 mètres jusqu’à 1 kilomètre de diamètre, selon des images de l’armée danoise.
Pour l’Ukraine, les fuites inexpliquées sont le résultat d’ « une attaque terroriste planifiée » par Moscou « contre l’Union européenne », alors que le Kremlin s’est dit « extrêmement préoccupé » par les fuites détectées sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, estimant qu’il ne fallait exclure « aucune » hypothèse, y compris celle d’un sabotage.
Un hasard du calendrier avec une vidéo de Biden qui ressort sur les médias sociaux
Ces possibles explosions sous marines arrivent en même temps qu’une vidéo du président américain datant de février 2022 ressorte depuis hier sur les médias sociaux. Sur la vidéo on entend le président Biden dure que si la Russie envahit l’Ukraine, alors il mettrait fin au gazoduc Nord Stream 2, même si le projet est sous le contrôle de l’Allemagne.
Ce hasard du calendrier ressemble à une opération de propagande préparée à l’avance, sans savoir de quelle côté elle est arrivée.

Articles actuels de l’auteur









