Diplômée de Sciences Po puis consultante à l’autre bout du monde, elle devient éleveuse de porcs

Par Nathalie Dieul
19 janvier 2023 20:27 Mis à jour: 19 janvier 2023 20:27

Après un parcours universitaire et professionnel classique, Noémie Calais a mis fin à une carrière internationale pour se consacrer à une toute autre activité. Elle est devenue, par choix, éleveuse dans le Gers. Ses cochons bio sont élevés en plein air et elle fait toute sa charcuterie elle-même.

Consultante à Hong-Kong puis à Londres après avoir obtenu son diplôme de Sciences Po, Noémie Calais n’imaginait pas le parcours qu’elle allait suivre par la suite. C’est en mars 2016 que le déclic s’est fait alors qu’elle faisait du Wwoofing (bénévolat en échange du logement et de la nourriture) dans une ferme du Gers.

« Le quotidien me plaît tellement que je me rends compte que c’est ça, finalement, que je veux faire de ma vie », témoigne Noémie Calais aux Échos. Elle se donne alors les moyens de faire de ce rêve une réalité en retournant aux études pour obtenir son Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole (BPREA).

Race rustique bio élevée en plein-air

Depuis 2018, la jeune femme a démarré sa nouvelle activité professionnelle. Dans sa ferme du Gers, elle élève des cochons, mais pas n’importe lesquels et pas n’importe comment. Les animaux sont des porcs noirs bio élevés en plein air. Cette race rustique a une croissance lente.

« Il lui faut douze mois pour arriver à maturité alors qu’un cochon industriel, ça va être six mois », explique l’éleveuse à la caméra de Brut. « C’est un cochon qui est cool, qui est calme. Mais par contre, il me coûte dix fois plus cher à élever qu’un cochon rose en intensif. »

« Le but, c’était de faire toutes les étapes moi-même »

Noémie Calais fait elle-même toute la découpe et la charcuterie à l’ancienne. « Le but, c’était de faire toutes les étapes moi-même », remarque-t-elle. Elle vend aussi sa production elle-même dans un marché local. En éliminant les intermédiaires, cela lui permet de vendre sa production à un prix raisonnable malgré toute la somme de travail investie.

Afin de faire face à la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, l’éleveuse a revu son modèle économique en 2022 : « Désormais, j’élève moins de porcs et ceux-ci ont retrouvé leur rôle de ‘poubelle’ des fermes : ils sont maintenant nourris grâce à des déchets de maraîchers, des invendus de Biocoop… »

« Les gens adorent« 

Résultat de tout ce travail mais aussi celui d’élever des races rustiques : « Les gens adorent, le goût de la viande est tellement, tellement différent, c’est beaucoup plus riche, le gras est hyper riche », constate Noémie, qui a coécrit le livre « Plutôt nourrir : l’appel d’une éleveuse » avec un de ses amis de Sciences Po où elle raconte son quotidien.

De sa nouvelle vie, la jeune femme apprécie surtout les naissances, les liens avec ses animaux mais aussi avec les clients. Du côté de ses truies, « elles ont toutes un prénom, leur caractère et me suivent à la voix. J’ai l’impression qu’on coopère, qu’elles me font confiance. C’est assez magique ! »

Et du côté des clients, ils ont une « immense reconnaissance » pour son travail. Le contact avec eux est agréable et ils apprécient le goût très particulier de sa production : « Je suis toujours à court de marchandises sur les marchés ».

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