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Embarrassé par ses bras d’honneur, l’exécutif réprimande, sans le sanctionner, Éric Dupond-Moretti

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Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti à l'Assemblée nationale, à Paris le 7 mars 2023.

Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Le tollé suscité par les bras d’honneur d’Éric Dupond-Moretti dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale embarrasse l’exécutif : il condamne le comportement du ministre de la Justice, mais ne le sanctionne pas alors que plusieurs voix dans l’opposition appellent à sa démission.
« Ce comportement n’a pas sa place dans l’hémicycle », a fait valoir mardi soir Élisabeth Borne au ministre dans un entretien téléphonique, a indiqué à l’AFP l’entourage de la cheffe du gouvernement. La Première ministre a dû se charger de cette réprimande alors qu’Emmanuel Macron n’a pas évoqué l’incident mercredi en Conseil des ministres, selon le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
Mardi, Éric Dupond-Moretti a laissé parler son tempérament parfois éruptif. Furieux qu’Olivier Marleix énumère les condamnations, mises en examen ou enquêtes concernant des membres du camp présidentiel, dont le ministre, il a fait deux bras d’honneur.
Selon le procès-verbal de la séance, publié mercredi, le ministre a accompagné ces gestes de cette question : « Et la présomption d’innocence, monsieur le député, qu’est-ce que vous en faites ? » Si les caméras n’ont pas capté ce moment, épargnant à l’ancien avocat un partage des images en boucle sur les réseaux sociaux, les oppositions se sont aussitôt indignées sur leurs bancs. « Vous n’avez pas à faire des bras d’honneur dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, monsieur le ministre », l’a aussi rabroué la présidente de séance, Élodie Jacquier-Laforge (MoDem).
La démission du ministre réclamée
Éric Dupond-Moretti a assuré qu’il mimait les « bras d’honneur à la présomption d’innocence » que faisait symboliquement selon lui Olivier Marleix, mais a aussi dit qu’il « regrettait » son geste, avant de s’excuser. Le patron des députés Les Républicains Olivier Marleix a demandé au président de la République de « tirer les conséquences » de cette affaire. Olivier Marleix a déploré une « insulte à l’égard de la représentation nationale ». « Ça aurait été un député de La France insoumise, il aurait été exclu, je n’en doute pas, pour 15 jours ».

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« Un acte inopportun, scandaleux, inapproprié », s’est aussi étranglé le président des Républicains Éric Ciotti. « Il faut qu’on soit tous absolument exemplaires. C’est-à-dire qu’il faut qu’on se tienne et qu’on se comporte encore mieux dans le cadre d’un débat public qu’on se comporte dans le quotidien », a concédé Olivier Véran devant la presse.
De son côté, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a envoyé une lettre à la Première ministre, dont l’AFP a obtenu copie. « Vous savez que j’exige des députés qu’ils soient eux-mêmes exemplaires à l’égard de l’institution et du gouvernement. J’attends en retour une même exemplarité de la part des ministres », y demande-t-elle.

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Une absence de sanction signe « une sorte d’impunité » et envoie « un signal désastreux », estime le député socialiste Jérôme Guedj, réclamant la démission du garde des Sceaux. Tout comme la patronne du groupe des députés RN Marine Le Pen, pour qui ces bras d’honneur « discréditent » le ministre.