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Énergie: sans visibilité sur les prix, l’industrie aérospatiale craint que les usines fuient l’Europe

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Un employé travaille sur le site d'assemblage de l'Airbus A350, à Colomiers près de Toulouse, le 9 décembre 2022.

Photo: : VALENTINE CHAPUIS/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le secteur aérospatial français doit « retrouver rapidement de la visibilité » à terme sur les prix de l’énergie au risque de voir des industriels s’implanter ailleurs qu’en Europe, a jugé jeudi le président de la filière, qui doit encore embaucher plus de 15 000 personnes cette année.
« Il est très important de retrouver rapidement de la visibilité sur le prix à moyen et long terme de l’énergie », a appelé Guillaume Faury, président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), à l’occasion de la présentation des voeux de l’organisation.
Mise en garde contre l’implantation d’usines hors d’Europe
« On peut absorber les surcoûts à court terme, ça évite d’avoir à faire des réindustrialisations et des investissements à l’étranger », mais les entreprises doivent savoir si le différentiel de prix de l’énergie en défaveur de l’Europe, notamment face aux États-Unis, restera élevé à terme pour décider de leurs investissements, selon lui.
« Pour l’instant, on n’a pas encore de grand mouvement d’empreinte industrielle mais on a ces forces qui sont en jeu », a-t-il ajouté, mettant en garde contre le danger d’implantation d’usines hors d’Europe.
« Un déséquilibre » entre les États-Unis et l’Europe
Autre déséquilibre, l’« Inflation Reduction Act » (IRA) mis en place par les États-Unis et qui accorde de généreuses subventions à certaines filières industrielles stratégiques.
« C’est une très bonne nouvelle pour l’aviation » car d’importantes subventions aux énergies vont accélérer la décarbonation selon lui, « mais en même temps, ça crée un déséquilibre en faveur des États-Unis et en défaveur de l’Europe ».
Malgré ces « vents contraires », les pénuries de matières premières, de certains composants et une chaîne de fournisseurs qui « s’est retrouvée en très grande difficulté à répondre à la croissance de production et de livraison dans à peu près tous les secteurs de notre industrie », 2023 se présente « sous le sceau de la continuation de la reprise », a estimé M. Faury, par ailleurs patron d’Airbus.
Le Gifas, qui représente quelque 400 entreprises totalisant près de 200.000 salariés, table donc sur « 15.000, voire 16.000 embauches » en 2023 pour répondre « à la reprise et aux grands programmes de l’avion de demain », selon Clémentine Gallet, présidente de son comité Aéro-PME.
Après le coup d’arrêt dû au Covid (-8000 salariés en 2020, -3000 en 2021), le secteur avait déjà embauché 15.000 personnes l’an passé malgré quelques difficultés de recrutement.