Les fonds de l’ONU pour le changement climatique destinés aux élites africaines corrompues

Par Eric Louw
22 octobre 2021 18:35 Mis à jour: 6 novembre 2021 00:00

La conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tiendra à Glasgow (COP26) est de bon augure pour les gouvernements corrompus des pays africains. Elle devrait leur permettre de récolter des fonds considérables.

Dambisa Moyo, économiste d’origine zambienne, a longtemps mis en garde l’Occident contre l’envoi d’aides financières en Afrique du fait de la corruption qu’elles systématisent.

Dans son livre Dead Aid, Dambisa Moyo explique les conséquences désastreuses des aides financières étrangères dans les pays en voie de développement, telles que la paresse économique, la culture de la dépendance et la corruption enracinée. Selon elle, ces aides tuent l’Afrique.

Les avertissements de Mme Moyo, et d’autres, ont contribué à réduire le flux des aides étrangères vers les gouvernements du tiers-monde, des kleptocraties notoires. Cependant, les gouvernements corrompus n’ont eu qu’à s’appliquer davantage pour toucher à  nouveau l’argent occidental.

Comment y sont-ils parvenus ? La méthode la plus répandue consiste à jouer la carte de la culpabilité ou de la victimisation.

La carte de la culpabilité repose sur le fait d’expliquer aux Occidentaux que les empires européens sont coupables d’avoir exploité le tiers-monde durant l’époque coloniale. Grâce au mythe anticolonial propagé par la gauche et validé comme unique version des faits, il est presque impossible d’avoir une discussion sensée sur l’impérialisme.

La carte de la victimisation fait valoir aux Occidentaux que le monde en développement est majoritairement constitué de populations pauvres et affamées victimes de capitalistes occidentaux endurcis qui les exploitent. Ce mythe socialiste est largement répandu auprès d’une jeunesse bien intentionnée mais naïve, par des journalistes et des célébrités, et diffusé régulièrement à la télévision sous forme de reportages chocs.

Comme la jeunesse n’a aucune expérience personnelle du tiers-monde, elle n’a aucun point de repère pour faire la part entre le mythe et la réalité, entre ce qui est exagéré par les médias et les démagogues de ce qui est réel.

Les dirigeants d’organisations multilatérales comme l’ONU et l’OMS jouent également la carte de la culpabilité et de la victimisation.

Plus récemment, nous avons vu les dirigeants du tiers-monde mettre à profit l’Initiative ceinture et route pour réussir à ouvrir les vannes des aides financières occidentales. La conjoncture actuelle de concurrence entre grandes puissances a obligé les pays occidentaux à distribuer des fonds pour essayer d’empêcher les pays en voie de développement de suivre sur la Chine.

Le président chinois Xi Jinping avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa assistent au Sommet de Pékin 2018 du Forum sur la coopération sino-africaine , Grand Hall du Peuple à Pékin, le 4 septembre 2018. (Photo par Lintao Zhang/Getty Images)

Cependant, ce type d’aide est particulièrement susceptible de conduire à la corruption – tout comme pendant la guerre froide.

Aujourd’hui, une nouvelle forme de corruption se propage dans le tiers-monde, cristallisée autour de la politique du changement climatique mise en place par les environnementalistes. Si les gouvernements d’Afrique et d’Asie parviennent à leurs fins, la conférence de Glasgow sur le changement climatique leur permettra de récolter d’énormes sommes d’argent.

En vue du sommet de Glasgow, le gouvernement sud-africain (connu pour sa corruption) a promis d’aller au-delà des objectifs de Paris en termes de gaz à effet de serre.

Mais il y a un bémol : à l’instar d’autres élites du tiers-monde, l’Afrique du Sud attend des contribuables occidentaux qu’ils paient pour le développement de ses objectifs.

Nous voyons donc le gouvernement sud-africain, une kleptocratie bien connue, demander effrontément au monde développé de lui remettre 269 milliards de dollars pour payer ses initiatives de réduction carbone. Le document sud-africain déposé auprès des Nations unies indique qu’un « soutien multilatéral substantiel » se révélera nécessaire pour des mesures telles qu’« un plan d’investissement très ambitieux dans le secteur de l’électricité ».

Les fonds de Glasgow doivent donc être utilisés pour réparer le système d’approvisionnement en électricité défaillant d’Eskom en Afrique du Sud, ainsi que pour résoudre le problème catastrophique du remboursement de la dette du pays, créé par la corruption et la mauvaise administration d’Eskom. Eskom est incapable de fournir suffisamment d’électricité au pays depuis 2007.

Rappelons que la construction des nouvelles centrales électriques géantes à Medupi et à Kusile, pour mettre fin à la crise énergétique du pays, s’est clos en un échec absolu résultant de la corruption, du détournement et de l’incompétence des autorités africaines en matière de planification. Les fonds de Glasgow peuvent résoudre tous ces problèmes, mais ils offriront surtout de nouvelles opportunités de corruption.

Le monde en voie développement propose un autre programme de transfert de richesses néo-socialistes, présenté officiellement comme un programme indispensable pour sauver la planète du changement climatique.

Une femme tient une pancarte : « changement climatique = meurtre de masse » alors que des personnes participent à une action directe avec un groupe de protestation appelé Extinction Rebellion, le 17 avril 2019 à New York. Les militants demandent aux gouvernements de déclarer une urgence climatique pour lutter contre la pollution. (Photo par Stephanie Keith/Getty Images)

On demande aux gouvernements occidentaux de transférer des millions (voire des milliards) de dollars des contribuables occidentaux à la classe politique des pays en voie de développement afin qu’elle puisse atteindre ses objectifs très exagérés.

Il y a deux problèmes à cela. Tout d’abord, les pays en développement sont réputés pour leur piètre gouvernance, ce qui signifie qu’ils tiennent rarement leurs promesses et n’atteignent pratiquement jamais leurs objectifs. Plus grave encore, leurs élites récupèrent les aides pour s’enrichir personnellement en oubliant avec une facilité exemplaire les projets prévus initialement.

En réalité, la conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tiendra à Glasgow ne servira qu’à alimenter une fois de plus le système de corruption des élites du tiers-monde, sous perfusion depuis des décennies. Loin de financer des projets de réduction carbone, les transferts de richesses en provenance de Glasgow serviront à acheter de superbes voitures à quatre roues motrices pour les enfants fortunés des dirigeants.

Pour comprendre ce qu’il risque d’advenir des 269 milliards de dollars destinés aux projets de lutte contre le changement climatique demandés par les Sud-africains, il suffit de voir ce qu’il est advenu des 4,3 milliards de dollars de fonds d’aide au COVID-19 du FMI. Un ministre corrompu du gouvernement a été impliqué à lui seul dans une fraude sur ces fonds d’une valeur de 10 millions de dollars, tandis que d’autres politiciens et comparses alliés au Congrès national africain ont récupérés 700 millions de dollars supplémentaires grâce à diverses malversations, comme, par exemple, de surfacturer les EPI (équipements de protection individuelle).

Si la classe dirigeante sud-africaine est disposée à subtiliser des aides destinées à sauver des vies sans le moindre scrupule, on imagine sans peine ce qu’il adviendra des aides destinées au changement climatique.

En réunissant des oligarques du tiers-monde portant des écuelles de mendicité et des verts occidentaux prêts à tout donner, l’issue du sommet de l’ONU est assez prévisible. Le changement climatique constitue une véritable aubaine pour ces élites dévoyées et corrompues.

Ce qui soulève la question suivante : les gouvernements occidentaux finiront ils par se réveiller ?

Eric Louw est un professeur retraité en communication politique. Sa carrière s’est effectuée dans plusieurs universités sud-africaines et australiennes. Il a été militant, journaliste et formateur en médias sous l’égide du Congrès national africain. Il a alors travaillé sur la transition de l’Afrique du Sud vers l’ère post-Apartheid. C’est un spécialiste de la discrimination positive, de la redistribution des richesses et des politiques d’émancipation économique des Noirs. Son doctorat portait sur l’étude du marxisme, ainsi que des théoriciens néo-marxistes qui ont suivi (Gramsci, Lukacs, Althusser, École de Francfort, etc.) et du marxisme culturel. Il est l’auteur de neuf livres, dont « The Rise, Fall and Legacy of Apartheid » (L’ascension, la chute et l’héritage de l’apartheid), « Roots of the Pax Americana » (Racines de la Pax Americana) et « The Media and Political Process » (Médias et processus politique).


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