États-Unis : la haine présente au sein même du projet de loi « contre la haine »

Par Mark Hendrickson
16 juillet 2019 19:00 Mis à jour: 1 avril 2021 17:48

Comme l’a rapporté Matthew Vadum dans Epoch Times la semaine dernière, la sénatrice américaine Kirsten Gillibrand (Parti démocrate, New York) a apporté son soutien au projet de loi SB 2043, l‘Opposition nationale à la haine, aux agressions et aux menaces contre l’égalité en mémoire de Khalid Jabara et Heather Heyer.

L’un des principaux promoteurs de la loi est le Southern Poverty Law Center (SPLC), l’ancienne organisation de défense des droits civils dont le projet principal aujourd’hui, « Hatewatch », surveille les groupes haineux présumés.

Si on laisse de côté la question de savoir si une telle législation est redondante (le FBI surveille déjà les crimes haineux), tout projet de loi qui adopte la perspective du SPLC sur ce qui définit un groupe haineux sera très problématique.

D’abord, une situation qui pose problème est le fait que le SPLC est idéologiquement biaisé. Faites une recherche sur Internet pour le SPLC, et la première ‘visite’ sera leur site web. Sous le titre principal se trouvent quatre liens.

Le premier est pour leur projet « Hatewatch (surveillance de la haine) », dont le sous-titre est « Les dernières nouvelles sur les activités de l’extrême droite américaine ». D’accord, mais pourquoi ne pas ajouter également des activités haineuses de la gauche radicale ?

Il est absurde de prétendre que seuls les groupes conservateurs ont certes le monopole de la haine, des agressions et de la violence. En fait, la gauche socialiste est profondément enracinée dans la haine.

Karl Marx se vantait d’être « le plus grand haineux des soi-disant positifs ». En 1923, Vladimir Lénine déclarait froidement aux commissaires soviétiques de l’éducation : « Nous devons apprendre à nos enfants à haïr. La haine est la base du communisme. »

Dans son tract, « Le communisme de gauche », Lénine va jusqu’à affirmer que la haine est « la base de tout mouvement socialiste et communiste ».

Aujourd’hui, les cercles progressistes/libéraux/socialistes/socialistes/démocrates sont clairement convaincus de l’existence de souches de haine. Un exemple évident est Antifa, qui se livre périodiquement à des agressions violentes contre les conservateurs. Hélas, le SPLC n’est pas intéressé à cataloguer les actes d’Antifa.

Pendant des années, des éléments de gauche ont produit une littérature indéniablement haineuse comme la série de ‘I Hate (Je déteste)’ dans le magazine Reader telle que « The I Hate Ann Coulter, Bill O’Reilly, Rush Limbaugh », « The I Hate George W. Bush Reader » et « I Hate Republicans ».

Des gens comme la sénatrice Gillibrand peuvent dénoncer une attaque particulièrement flagrante contre leurs opposants politiques, comme lorsqu’un homme rempli de haine a tiré sur le représentant républicain Steve Scalise il y a deux étés, mais ils sont manifestement silencieux en dénonçant toute la rhétorique qui alimente la haine qui mène à ces crimes.

Une autre situation problématique majeure avec le paradigme du SPLC se situe au niveau de leur penchant à vouloir salir les gens avec l’étiquette répugnante de « groupe haineux », alors que la seule offense du groupe serait d’être à l’autre extrémité du spectre idéologique du SLPC.

Groupes « haineux »

Si on revient à la recherche sur Internet, un autre lien nous amènera à la « Carte des groupes haineux » de la SPLC. Il comprend une fonction de « filtrage par idéologie » qui cite des cibles spécifiques de haine – par exemple, les groupes anti-immigrés, le catholicisme traditionnel radical, le nationalisme blanc, etc.

J’ai décidé de fouiner sur cette page web.

L’un des groupes haineux présumés sur la carte de la haine du SPLC est le San Diegans for Secure Borders. Ici, il se peut que je prends des risques car je n’ai jamais entendu parler de ce groupe auparavant, mais la carte de la haine serait plus convaincante pour moi si elle énumérait des actes de violence ou de plaidoyer en faveur de la violence plutôt que de simplement nommer le groupe. Il se peut également que les raisons en appui soient énumérées ailleurs sur leur site mais je n’ai rien trouvé même en utilisant leur fonction de recherche avancé.

Puis je suis allé sur le site de San Diegans où je n’ai rien trouvé qui prône la violence. Ce groupe préconise des politiques visant à faire respecter les lois du pays en mettant fin à l’immigration clandestine. Le SPLC et Mme Gillibrand ne sont peut-être pas favorables à de telles politiques, mais de là à faire passer au goudron et à la plume en tant que groupe haineux, les Américains qui favorisent l’application de lois dûment adoptées me semble extrême et du moins un peu haineux.

La John Birch Society (JBS) est un autre groupe qualifié de groupe haineux par la SPLC. Contrairement au groupe de San Diegan, je connais un peu le JBS. Bien que je n’aie rencontré que quelques membres en personne, mes recherches d’études supérieures m’ont amené à lire un certain nombre de publications du JBS. Franchement, traiter le JBS de groupe haineux est diffamatoire. Oui, les ‘Bircher’ ont une théorie ésotérique (bizarre ? étrange ? excentrique ? décalé ?) à propos d’une conspiration mondiale unitaire, mais en somme, ils sont typiquement américains conservateurs.

Le SPLC n’aime pas du tout les Américains conservateurs. Nous pouvons les imaginer s’étouffer pratiquement avec leur propre vitriol en se moquant du JBS en 2013, les qualifiant de « vrais croyants qui aiment la théorie du complot, qui détestent l’ONU, qui méprisent le gouvernement fédéral, qui soutiennent Ron Paul, qui dénigrent l’environnement… » Voici une évaluation plus précise :

Le JBS représente le concept limité de gouvernement partagé par les pères fondateurs de l’Amérique ; par conséquent, ils sont en faveur de la propriété privée et de la libre entreprise et fermement opposés au communisme et au socialisme, ce qui signifie, oui, qu’ils ne favorisent pas un gouvernement fédéral Léviathan et s’opposent donc aux environnementalistes radicaux et au programme socialiste et redistributeur de richesse des Nations Unies. Quant au sectarisme racial ou religieux, contrairement à certains groupes populistes, le JBS rejette de tels préjugés..

En s’en prenant si malicieusement à Ron Paul, le SPLC s’est également laissé aller à une telle bassesse. Même interpréter un lien très fragile et ténu entre Ron Paul et les « groupes haineux » est haineux et diffamatoire. [Je prends cette calomnie contre le Dr Paul personnellement. Bien que je ne l’aie rencontré qu’une seule fois il y a 38 ans, il a eu la gentillesse d’approuver mon livre de 2014,  » Problems with Piketty: The Flaws and Fallacies in ‘Capital in the 21st Century.(Les problèmes avec Thomas Piketty : Les failles et les faussetés dans « Le Capital au XXIe siècle. »]

Le Dr Paul a consacré sa vie à préserver la vie, non pas à la menacer. En tant que libertaire, il adhère et pratique le principe de non-agression. En tant qu’obstétricien, il a accueilli des bébés dans ce monde et (contrairement à bien d’autres libertaires) estime que les êtres humains les plus sans défense – les enfants à naître – ont droit à la même protection juridique de leur vie que nous tous. Au Congrès, il a souvent voté avec des progressistes contre le déploiement de troupes américaines dans des pays lointains dans des guerres non déclarées. Vous n’êtes peut-être pas d’accord avec les politiques de Ron Paul, mais le mettre dans le même bateau que les pesteurs présumés qui alimentent la haine, c’est déformer la réalité, tordu.

Le SPLC veut ruiner la réputation des conservateurs américains innocents. Comme le rapportait l’article d’Epoch Times en 2007, un porte-parole du SPLC déclarait : « Je tiens à dire clairement que notre but dans la vie est de détruire ces groupes… ». Pour atteindre son objectif de destruction des opposants idéologiques, le SPLC a militarisé la haine. Le fait qu’ils accusent des innocents de haine est en soi haineux. Au lieu de dénoncer la haine, comme ils le prétendent, le SPLC exploite la haine, la brandissant comme une matraque contre ses adversaires.

Il est fort hypocrite que le SPLC dénonce la haine et suscite ensuite la haine contre les groupes conservateurs en les qualifiant souvent à tort de dangereux haineux.

Une telle guerre idéologique ne va pas disparaître, mais elle ne devrait certainement pas avoir force de loi. Tant que la loi NO HATE Act (NON à la haine) coïncide avec l’agenda politique du SPLC, les membres du Congrès devraient la rejeter.

Mark Hendrickson, économiste, a récemment pris sa retraite de la faculté du Grove City College, où il est toujours chercheur en politique économique et sociale à l’Institute for Faith and Freedom.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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